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Selon Hölderlin, « Le langage est le bien le plus précieux en même temps que le plus dangereux qui ait été donné à l'Homme ». Qu'en pensez-vous ?

Publié le 13/05/2012

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langage

Ma citation est une citation de Friedrich Hölderlin, qui était un poète, essayiste et philosophe allemand né en 1770. Poussé très tôt par sa mère qui souhaitait qu’il suive les pas de son père, pasteur décédé alors qu’il avait deux ans, il entre en 1784 au petit séminaire de Denkendorf, où il apprend le grec, le latin et l'hébreu. C’est là qu’il commence à s’intéresser aux mythes et aux textes antiques, ainsi qu’à la poésie de l’idéalisme de Schiller. Puis, marchant dans les traces de Kant aux côtés de Hegel et Schelling qu’il rencontre alors qu’il étudie la théologie, il sera l’un des principaux fondateurs de l’idéalisme allemand, qui visait à établir un système de la morale et de la nature réconciliées, afin de fonder une nouvelle manière d’envisager la métaphysique. 

langage

« Descartes.

Celui -ci retranche d u langage (qu’il appelle « parole » dans ses textes) tout ce qui pourrait être attribué aux animaux, tout ce qui relève de la passion (ex : joie et tristesse) ou encore ce qui pourrait être l’objet d’un apprentissage par un animal (cf .

l’exemple typique du perroquet).

Il affirme que le langage défini ainsi est le propre de l’homme.

Mais Descartes fait -il ici autre chose d’autre que rabattre le langage sur la pensée, en adaptant sa définition à celle -ci ? Le langage n’est rien d’autre q ue la manifestation ou l’extériorisation de la pensée.

Traiter du langage n’a donc ici pas d’autres fonctions que d’être un fait empirique , l’illustration de sa théorie, qui rend évident la supériorité de l’ho mme sur l’animal.

Il relègue ainsi le langage au second plan.

Heureusement, la fonction du langage ne peut se résumer à ça : les mots renvoient aux idées de celui qui parle, ils sont les signes de ses pensées.

Ils permettent d’échanger des idées invisibles qui sans eux resteraient privées : le langage est donc essentiellement un outil de communication.

Cet échange permet donc aux gens de s’intégrer dans la société, de profiter de ce qu’elle offre, d’établir des liens sociaux.

Il est une fois encore l’expression d’une pensée qui lui est antérieure.

Il es t également possible que l’origine du langage réside dans la nécessité d’exprimer les passions (amour, haine, etc.), le langage étant ainsi primitivement composé de cris, de plaintes, etc.

L’homme, pour Rousseau par exemple, commencerait en effet par senti r avant de penser : le langage ne serait donc pas l’expression des besoins de l’Homme car ceux -ci l’alièneraient plutôt qu’ils ne le rapprocheraient des autres hommes, mais puiserait sa source dans la vie passionnelle.

Enfin, le langage peut également serv ir à provoquer des émotions chez l’Homme, des déclics qui le feront agir d’une manière ou d’une autre.

Le langage, condition de la pensée et de la culture Il ne peut y avoir véritablement de pensée sans langage : on ne peut penser que lorsque nos pensées ont une forme objective, c’est- à-dire lorsque qu’une certaine extériorité permet de prendre de la distance par rapport à ce qui intérieur : cette extériorité est représentée par le mot.

La tendance à croire que ce qui est indicible, du domaine de l’ineffab le est absurde car la pensée indicible est encore obscure, et cette pensée ne devient claire et ne s’organise que lorsqu’elle trouve le mot.

Pour Hegel, par exemple, « le langage permet donc à la pensée son existence la plus haute et la plus juste.

» Parallèlement à cela, la littérature, et particulièrement la poésie, dont celle d’Hölderlin, semble ouvrir des portes vers d’autres conceptions du langage qui le désinstrumentaliserait : en effet, on peut aussi penser que l’homme ne possède pas le langage comm e un outil, mais qu’il baigne au contraire dans l’élément de la langue.

La langue disposerait donc de lui, plutôt qu’il ne disposerait de la langue.

De même, le langage ne serait pas postérieur à la reconnaissance d’une chose, il en serait la reconnaissanc e même : pour un enfant, une chose n’existe pas par exemple, n’est pas connue de lui, tant qu’elle n’a pas été nommée.

Il est donc possible de considérer le langage comme une condition de la pensée et même d’identifier pensée et langage.

Cela peut -il s’ap pliquer aux rapports entre culture et langage également ? L e langage est ce qui rend possible la formation par l’homme d’un monde conceptuellement articulé dans lequel viennent prendre place toutes ses activités.

Le monde des sons du langage est ainsi une certaine manière d’assimiler le monde des objets, de se l’approprier, de le « maîtriser ».

C’est autour. »

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