De la démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville

Introduction aux sciences sociales : De la démocratie en Amérique I, Deuxième partie Alexis de Tocqueville Chapitre IV : De l'association politique aux Etats-Unis SOMMAIRE : INTRODUCTION3 PRESENTATION ELEMENTS BIOGRAPHIQUES OEUVRES PRINCIPALES D'ALEXIS DE TOCQUEVILLE CONTEXTE HISTORIQUE DE L'OEUVRE RESUME8 ANALYSE11 DEFINITIONS DES TERMES ANALYSE DES PRINCIPALES IDEES DU TEXTE L'importance du droit d'association pour la démocratie et les éléments qui permettent le fonctionnement des associations Les dangers liés à l'association et la démocratie POINT DE VUE PERSONNEL ET CONCLUSION19 POINT DE VUE PERSONNEL SUR LE TEXTE CONCERNANT LA FORME ET LE CONTENU CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE21 Introduction Présentation De la démocratie en Amérique, écrit par Alexis de Tocqueville a été édité en deux parties, la première en 1835 et la seconde en 1840. Nous intéresserons au quatrième chapitre du premier tome, dont l'intérêt du public fut moins vif, probablement à cause de son tableau représentatif très concret de ce qu'est la démocratie comme structure politique. Sa première publication lui valut l'introduction de ses lectures dans les salons politiques, et son élection à l'Académie des sciences morales et politiques. Il publie le résultat de sa réflexion sur les formes particulières de la démocratie américaine et élargit sa pensée sur des questions plus générales à ce sujet: Qu'est-elle ? Quels en sont les avantages? A quelle échelle les risques de tyrannie ou d'anarchie se mesurent-ils ? Eléments biographiques Alexis, Charles, Henri De Tocqueville est né à Paris, sous la Restauration, où il suit les leçons d'un précepteur, pour ensuite intégrer le Collège Royal à Metz et revenir à la capitale pour faire son droit. Si l'on fait des statistiques sur les classes sociales de l'époque (ce qui n'arrivera qu'au cours du XXème Siècle), Alexis de Tocqueville correspondrait parfaitement à l'homme représentatif de l'Aristocratie : fils d'une très ancienne famille de la noblesse française -- La famille Cléret De Tocqueville -- originaire de Normandie, intellectuel et très tôt praticien de la politique grâce à son père. Il est nommé juge auditeur au tribunal de Versailles en 1827, un poste spécialement créé pour lui, permettant aux futurs magistrats de faire leur apprentissage. C'est grâce à cet emploi qu'il fera la rencontre de Gustave Baumont, avec lequel il se met à travailler l'Histoire et la Géographie au sujet des divisions politiques. Il faut préciser que nous sommes dans un contexte délicat de crise. La France a besoin d'urgence d'une nouvelle réforme des prisons. Le gouvernement fait appel à Tocqueville et son ami Gustave Baumont pour une étude du système carcéral américain. C'est l'occasion idéale de quitter pour un temps ce pays tourmenté, et de se lancer dans leur première analyse politique, mais pas seulement. Ils partent durant l'année 1830 pour une durée de neuf mois. Ils publient tout deux l'aboutissement de leurs études dans un rapport commun en 1833, avant de se lancer chacun de leur côté dans des recherches variées qui donneront naissance à deux ouvrages supplémentaires. De la démocratie en Amérique de Tocqueville traitera de ses constatations sur les institutions américaines, et des moeurs des citoyens américains. Il est important de souligner que sa famille a subi de plein fouet la Révolution de 1789 : ses parents -- Le Comte Hervé Cléret De Tocqueville et sa femme la comtesse Cléret de Tocqueville -- ont été emprisonnés pour avoir fréquenté l'avocat du Roi Louis XVI et ont risqué la mort. L'histoire personnelle de l'aristocrate pourrait par conséquent expliquer une partie de son inquiétude pour la France révolutionnée. D'après son point de vue, la Révolution laisserait derrière elle des séquelles ineffaçables aux citoyens. On peut à cela ajouter la marque évidente de ses inspirations : les oeuvres de Chateaubriand, qui fut un de ses parents, et de Lafayette, qui entreprirent d'ailleurs tout deux ce même périple. Cela justifie d'autant plus l'attrait du Vicomte de Tocqueville pour la politique en Amérique. Du fait de ses lectures, l'auteur arrive aux Etats-Unis avec des aprioris favorables. OEuvres principales d'Alexis de Tocqueville : Le système pénitentiaire aux Etats-Unis et son application en France (1933) De la démocratie en Amérique, tome I et II (1835 et 1840) Ouvres Complètes (1851) : en dix-huit tomes L'ancien Régime et la Révolution (1856) : une oeuvre inachevée Contexte Historique de l'oeuvre Tocqueville explore certes les Etats-Unis d'Amérique, toutefois ce livre est écrit pour les français, à partir de la situation française que l'auteur connaît. Il établit un diagnostic pour le gouvernement et les citoyens de France. L'Histoire de France forme donc la toile de fond de l'oeuvre. Il est ainsi important d'en rappeler les principaux traits : la Révolution de 1830 a enterré tout espoir de résurrection de l'Ancien Régime, et manifeste aux yeux de tous que la "Grande Révolution" n'est pas terminée. Le régime de la Restauration n'avait pas répondu aux exigences de liberté qu'elle avait posées, sans même parler de fraternité. L'insurrection de Juillet est déclenchée par une alliance de circonstance entre les libéraux hostiles et les républicains (des partisans de réformes plus radicales), appuyés par le peuple de Paris. Une émeute éclate durant trois jours -- les Trois Glorieuses. Celle-ci est rapidement récupérée par les libéraux ne voulant surtout pas d'une République ; ils pourraient voir leur pouvoir sur le gouvernement et ses institutions diminuer. Louis-Philippe -- cousin de Charles X, déchu par la Révolution des Trois Glorieuses -- le Duc D'Orléans, réputé libéral, est appelé pour arrêter le mouvement de démocratie. La chambre des députés vote une charte révisée et Louis-Philippe accède au trône comme "Roi des Français (et non Roi de France) par la grâce divine et la volonté Nationale". Il règnera dix-huit années à la tête d'un royaume dans de profondes mutations : la Monarchie de Juillet. Les journaux -- organes du pouvoir -- proclamaient ce nouveau gouvernement comme le dernier résultat de la Révolution de 1789, une Révolution accomplie et consumée irrévocablement. Cependant malgré les affirmations de la presse, sa légitimité n'est pas acceptée : on constate des émeutes populaires, des critiques dans la presse satirique de l'époque (des journaux comme La Caricature, Les Cancans, ...) et des troubles causés par les clubs républicains et quelques légitimistes. Le gouvernement réplique par un musellement de la presse, et des lois strictes en partie sur les droits d'association (il est désormais défendu de se proclamer républicain). Or, Tocqueville, qui s'était rallié par défaut au régime de Juillet, jugeait les libertés d'association et de presse indispensables (il se place toujours dans une optique de démocratie), bien qu'il fut partisan du maintien de l'ordre. Il fait donc partie de l'opposition au régime de Louis-Philippe dans des termes modérés : il partage avec les gouvernementaux des idées libérales tout en désirant aller plus loin dans la démocratie des institutions, mais non les réformes sociales et économiques. Il s'agit tout de même d'un homme de sa caste et de son temps, en tant qu'aristocrate, il ne va pas s'engager dans une révolution populaire. Pour l'auteur, l'indépendance est la force du pouvoir judiciaire. L'absence de centralisation administrative (il n'y a aucune capitale dominante aux Etats-Unis) et le fédéralisme conduisent puissamment à la liberté des américains. Il expose ainsi la situation française comme un anachronisme : la société française paraît en retard par rapport à celle des Etats-Unis. Les américains doivent leur démocratie à l'idéologie puritaine. Ils ont su, d'après Tocqueville, trouver une bonne entente entre l'esprit de religion et la liberté, alors que la France connait la séparation des pouvoirs. Tocqueville ne fut jamais croyant quoi qu'il considérait la place de la religion importante dans la société pour ses lois morales et de savoir-vivre. Il ne s'agit plus d'étudier l'infl...