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Alexis de Tocqueville, De la Démocratie en Amérique, 1835-1840

Publié le 17/09/2013

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Notre monde n’est-il pas le meilleur des mondes ? Grâce aux progrès techniques et à l’Etat providence, nous vivons dans un monde de plus en plus sûr, nous vivons de plus en plus longtemps et pouvons nous consacrer de plus en plus à nos loisirs. Mais ce « meilleur des mondes « ne cache-t-il pas une profonde et dangereuse aliénation ? En obtenant le bonheur de l’Etat, l’homme ne risque-t-il pas de perdre sa liberté ? C’est l’intuition de ce danger qu’a eu Alexis de Tocqueville dès le début du XIXe siècle. Dans ce texte qui porte sur le thème de la société et de la politique, et plus précisément qui traite de l’opposition entre le bonheur et la liberté, il montre justement que l’individualisme contemporain rend possible l’émergence d’un totalitarisme doux, c’est-à-dire un pouvoir qui prive les hommes de leur liberté en leur apportant le bonheur. Dans un premier temps, Tocqueville expose les conditions existentielles qui rendent possible l’émergence d’un tel pouvoir, à savoir le développement de l’individualisme et la disparition des valeurs autres que la recherche du bonheur. Ensuite, il montre comment un pouvoir doux mais oppressant peut s’édifier sur un tel peuple. [I. Conditions sociales et existentielles] « Je veux imaginer « : Tocqueville est clair dès le début, il s’agit ici d’imagination, de divination, de pronostic. C’est une spéculation intellectuelle et philosophique, au sens précis d’une tentative de deviner ce que l’avenir pourrait être. Ce que Tocqueville veut imaginer, c’est « sous quels traits nouveaux « le despotisme pourrait se produire dans le monde. Le despotisme est un phénomène qui n’est pas nouveau ; mais sa forme peut changer, et Tocqueville imagine cette nouvelle forme. Qu’est-ce que le despotisme ? C’est la tyrannie, c’est-à-dire la dangereuse situation où un peuple se voit privé de ses libertés. Le despotisme du passé était le fait d’un despote ; il se pourrait que celui de l’avenir fonctionne tout autrement, et ne mette aucun homme au pouvoir mais une simple institution ou bureaucratie. Mais ce que ...
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« Ce que Tocqueville veut imaginer, c'est « sous quels traits nouveaux » le despotisme pourrait se produire dans le monde.

Le despotisme est un phénomène qui n'est pas nouveau ; mais sa forme peut changer, et Tocqueville imagine cette nouvelle forme.

Qu'est-ce que le despotisme ? C'est la tyrannie, c'est-à-dire la dangereuse situation où un peuple se voit privé de ses libertés.

Le despotisme du passé était le fait d'un despote ; il se pourrait que celui de l'avenir fonctionne tout autrement, et ne mette aucun homme au pouvoir mais une simple institution ou bureaucratie. Mais ce que Tocqueville va commencer par décrire, c'est les conditions sociales, humaines et existentielles qui rendront ce despotisme possible.

Car c'est là l'évolution majeure que Tocqueville pouvait constater dès le XIXe siècle : la tendance à la démocratie, c'est-à-dire à l'égalisation des conditions mais aussi à la disparition des valeurs et des hiérarchies, auxquelles se substituent une seule valeur, une seule tendance : la quête individualiste du bonheur. C'est ce qu'exprime Tocqueville en décrivant des hommes « semblables et égaux » : l'égalisation des conditions s'accompagne de la disparition des différences (hiérarchiques notamment) entre les hommes. Bientôt on considèrera qu'un parent n'est pas différent d'un enfant, ni un professeur d'un élève, ni un maître d'un apprenti, ni un plombier d'un avocat.

Il n'y aura plus ni autorité, ni hiérarchie, ni différences symboliques entre les hommes et les conditions. Ces hommes indiscernables ne s'occupent que d'une chose : obtenir le bonheur, ou plus exactement « de petits et vulgaires plaisirs » : ce n'est donc pas là le bonheur au sens noble et élevé du terme, bien au contraire. De ces plaisirs, les hommes « emplissent leur âme » : il n'y a plus de place en eux pour aucune autre considération – justice, liberté, responsabilité, dignité sont oubliées. Enfin, chacun est « retiré », « à l'écart », « étranger » au sort des autres.

C'est l'atomisation de la société, les hommes sont comme des atomes isolés et interchangeables.

C'est aussi ce que les sociologues appelleront la. »

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