Devoir de Philosophie

Être Contraint Et S'obliger

Publié le 05/12/2010

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Notre vie quotidienne, nous amène sans cesse à faire des choix . Pour l’élève ce sera celui de suivre les cours régulièrement, de faire ses devoirs ou non. L’adulte, pourra se demander s’ il doit respecter la limitation de vitesse sur la route. Les exemples sont multiples et nous confrontent régulièrement à des dilemmes. Sommes-nous contraints d’obéir à une loi sociale sous peine de sanctions, ou bien, nos choix relèvent-ils d’une obligation morale  ? ils resteraient alors dépendants de notre liberté de penser ou d’agir. Mais finalement, la liberté ne commence-t-elle pas quand nous sommes capables de choisir entre la contrainte et l’obligation ?nos comportements seraient alors indépendants de toute exigence extérieure.

I)

Pour le lycéen que je suis, il est de mon devoir de me rendre à l’école, j’y suis obligé par mes parents, mes professeurs  et le règlement scolaire. Si je m’abstenais, je devrais faire face à des sanctions. Je suis donc contraint de m’y rendre tous les jours. Mes parents, eux, sont obligés d’aller travailler pour gagner leur salaire sans lequel nous ne pourrions vivre. Cette contrainte sociale, puisque, régie par les lois de notre vie de citoyens, nous fait penser que nous ne sommes pas libres de faire ce que nous voulons. Nous devons obéir et oublier, durant ces quelques heures de travail, le plaisir et l’oisiveté. Il est une autre forme d’exigence, c’est la passion, dont parle Kant. Elle aussi est source de contrainte car elle nous prive souvent de raison et altère notre jugement. C’est de cette passion dont parle Pascal lorsqu’il dit « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas «. Cette passion, nous y sommes soumis car elle est indépendante de notre volonté, elle devient donc contrainte.

Lorsque nous sommes contraints, nous sommes tributaires d’événements, de personnes ou d’institutions . Notre volonté et nos choix sont ceux des autres (professeurs, employeurs, parents…) et ne sont plus soumis à notre propre désir. La crainte de la sanction qui nous a été transmise depuis l’enfance avec l’idée du devoir, nous oblige à obéir. Il faut aller à l’école, il faut faire tes devoirs, tu dois regarder avant de traverser…Tout se passe comme si nous devions agir mécaniquement et que notre pensée, nos désirs étaient mis entre parenthèses. La loi juridique, politique, scolaire ou celle édictée par la famille est omniprésente. Pourtant, nous pouvons nous demander si cette contrainte ne résulte finalement pas d’un choix moral que nous effectuons grâce à notre liberté de penser.

2)

J’ai dix-sept ans, l’école n’est donc plus pour moi une obligation. J’ai souhaité continuer mon cursus scolaire car je souhaite acquérir des connaissances autres que celles de base que l’on m’a enseigné jusqu’à présent. Ma liberté n’est donc à priori pas remise en cause. Il est ainsi entendu qu’il me revient de m’obliger chaque jour à me lever pour aller au lycée. Si je transgresse cette loi que je me suis imposée, je serai responsable des sanctions qui en découlerons. M’obliger revient à être libre de mon choix dans le cas présent. La contrainte est réfléchie et acceptée, elle résulte de ma pensée et de mon désir. Je peux m’obliger à m’imposer une contrainte, mais je reste finalement le seul maître de mon destin. Si je ne m’oblige plus, je n’atteindrai pas mon but à savoir exercer le métier qui me plaît.

Nous pouvons choisir de ne pas être contraints, et préférer vivre contre les lois des hommes et de la société. Nous ne sommes pas tenus de nous conformer à une règle établie d’avance. Pourtant, dans la mesure où nous connaissons les sanctions encourues, ce choix restera notre choix, libre de toute contrainte. Nous pouvons faire « le bon « ou « le mauvais choix. Celui qui nous mènera à la sanction ou au contraire, celui qui nous permettra d’atteindre le but que nous nous sommes fixés, quel qu’il soit. Notre responsabilité reste totale. A partir du moment où nous aurons choisi notre chemin nous devrons sûrement parfois nous obliger à le suivre . Ce chemin ne sera sûrement pas toujours agréable et c’est là qu’interviendra notre obligation morale, celle que nous nous serons fixée.  Pourtant, là encore nous agirons selon notre libre arbitre .

 

Nous sommes sans cesse en proie à des sollicitations diverses. Il nous faut choisir entre le désir et la nécessité ,et, ce n’est jamais aisé. Pourtant, en définitive, il semblerait que la contrainte, par nature, imposée, ne soit  pas si éloignée de l’obligation qui, elle , découle de notre réflexion. En définitive, c’est notre conscience morale qui est en cause mais aussi et surtout, notre liberté de choix. Nous restons définitivement maître de nos décisions.

 

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