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Si l'on veut penser par soi-même, faut-il craindre toutes influences ?

Publié le 08/01/2011

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«L'homme ne commence pas aisément à penser, mais sitôt qu'il commence, il ne cesse plus« écrit Rousseau. L'homme cherche à penser par soi-même, à découvrir la vérité, à comprendre et raisonner sur le monde, ses phénomènes et les êtres vivants. Seulement, l'homme est constamment influencé dans sa réflexion : lors d'un procès, le juge doit prendre une décision après avoir écouté les autres, puis finalement se retire pour prendre sa décision. N'est-ce pas justement pour ne plus être sous influence ? Mais alors pourquoi avoir écouté les autres auparavant ? On en vient donc à se demander : lorsque l'on veut penser par soi-même, faut-il craindre ou rechercher toutes ou certaines influences ? Nous allons tout d'abord montrer pourquoi il ne faut pas craindre toutes les influences mais pour autant, pourquoi il est nécessaire de se méfier des influences pour penser par soi-même.    «Il faut lire les ouvrages des Anciens, parce qu'il est pour nous d'un immense profit de pouvoir tirer parti des efforts d'un si grand nombre de personnes« écrit Descartes dans Règles pour la direction de l'esprit. Si l'on veut penser par soi-même, c'est à dire si l'on veut comprendre et raisonner, il ne faut pas craindre les influences extérieures car elles nous permettent d'avoir des bases de raisonnement. En effet, si je veux comprendre pourquoi tous les jours le Soleil se lève à l'est et se couche à l'Ouest, j'ai besoin de savoir que la Terre tourne autour du Soleil. Sans cela, je suis bloquée dans mon raisonnement, je ne peux que constater le phénomène et le conjecturer mais sans jamais être sûr de ce que j'avance. Mes hypothèses sont des opinions. Or, l'opinion est une pensée qui saisit l'apparence du monde et des êtres. Nos opinions sont limitées, partielles, subjectives car elles ne sont pas justifiées. Si l'on veut penser par soi-même, c'est à dire si l'on veut trouver la vérité, il faut se défaire de nos opinions. Pour cela, il faut posséder un minimum de connaissance et donc ne pas craindre les influences extérieures. En effet, je peux avoir l'opinion que les hommes de couleurs de peau différentes de la mienne sont différents de moi et je peux établir des races. Or, la science a prouvé que les hommes font tous parti d'une même et unique race, la race humaine. Sans cette connaissance, je ne peux pas me défaire de mon opinion et ma pensée est erronée.  De plus, il ne faut pas craindre les influences car elle permettent d'avoir différents avis sur les choses : on ne peut penser seul, il faut s'ouvrir vers l'extérieur. Prenons l'exemple de l'excision. Dans le film «Fleur du Désert« on assiste à l'évolution d'une femme. Au départ, Warris considère que l'excision est normale et même positive car elle lui permet de garder sa virginité et sa vertu. Cette représentation est liée au fait que sa famille et son peuple sont convaincus de la nécessité et de l'importance de l'excision pour une femme. Warris est donc influencée dans sa représentation. Mais lorsqu'elle découvre à la suite d'un dialogue avec une jeune anglaise que l'excision n'est pas normale et que beaucoup de femmes ne sont pas excisées, elle se rend compte que l'excision est une pratique barbare qui la prive de sa féminité. C'est donc grâce à son ouverture d'esprit envers une influence extérieure, qu'elle a pu penser par elle même et non par appropriation de pensées.    Cependant, ce même exemple nous montre que les influences extérieures peuvent être dangereuse si l'on veut penser par soi-même car elles nous amènent à penser certaines choses qui ne sont pas toujours justifiables et que nous prenons comme des acquis. Comme l'écrit Descartes dans Méditations métaphysiques, «je me suis aperçu que, dès mes premières années, j'avais reçu quantité de fausses opinions pour véritables, et que ce que j'ai depuis fondé sur des principes si mal assurés, ne pouvait être que fort douteux et incertains.«  Cela induit notre seconde partie : si l'on veut penser par soi-même, il faut craindre les influences. Mais quelles influences ?    Tout d'abord, il faut se méfier de nos perceptions. Les perceptions sont en contradiction avec le fait de penser : avoir une pensée personnelle, c'est réfléchir par soi-même à partir de connaissances rationnelles qui montrent les choses comme elles sont en elles-même. Lorsque l'on est influencé par nos perceptions, on ne peux pas avoir une pensée rationnelle. D'après Bachelard, il ne suffit pas de voir pour savoir : «toute objectivité, dûment vérifiée, dément le premier contact avec l'objet« (La Psychanalyse du feu). En effet, je vois que le monde qui m'entoure est plat, mes perceptions me disent que le monde est plat donc je pense qu'il est plat. Seulement il a été prouvé scientifiquement que la Terre est ronde. Donc si je m'autorise à être influencé par mes perceptions, ma pensée ne peut pas progresser, je ne peux pas avoir un avis objectif sur ce qui m'entoure.  Ensuite, il faut craindre ce qu'on tient pour acquis et qui provient de notre éducation. Enfant, nous sommes très malléables et nous croyons les paroles de nos parents et nos proches. Notre éducation, notre religion, notre culture et nos traditions façonnent notre manière de penser. L'éducation est le reflet du contexte dans lequel nous vivons. En effet, au cours de voyages à l'étranger, on remarque les différences de mentalités entre deux peuples qui ont deux modes de vie différents. Un jeune commercial japonais a une représentation du travail très différente d'un paysan népalais et leur pensée sur le travail des enfants sera liée à leur manière de travailler. Un petit orphelin roumain a une pensée totalement différente d'une petite fille américaine sur la manière de jouer. Un africain est habitué aux contes alors qu'un français est familier des livres, l'un privilégiera la transmission orale du savoir et l'autre la transmission écrite. Pour penser par soi-même, il faut craindre l'influence de notre éducation. La difficulté est liée à la non conscience des différences culturelles et du coup la non remise en cause des enseignements en lien avec notre contexte de vie.  Ensuite, il faut noter que lorsque l'on ne s'interroge pas sur le contenu des informations des interlocuteurs (professeurs, amis, famille), «il est fort à craindre que peut-être certains germes d'erreurs, contractés à partir d'une lecture trop assidue de leurs ouvrages (les ouvrages des Anciens), ne s'accrochent à nous« (Descartes, Règles pour la direction de l'esprit). En effet, on ne peut pas penser sans réfléchir : les influences doivent nous aider à penser mais ne sont pas nos pensées. Par exemple, les théories sur la collision continental sont en perpétuelles devenir car «nos théories de ces phénomènes ne sont qu'approximatives« (Pareto, Manuel d'économie politique). Il faut donc «qu'une théorie ne soit acceptée que temporairement« (Pareto, Manuel d'économie politique), il faut remettre constamment en cause les explications données au phénomène concret, même si l'on est convaincu par ces démonstrations.  Enfin, il faut craindre absolument les systèmes mis en places par les Etats totalitaires. Ces Etats vont développer une politique de propagande pour orienter et manipuler nos pensées. Dans 1984, Georges Orwell dénonce les régimes dictatoriaux qui ont besoin, pour leur prospérité, d'empêcher les hommes de penser par eux-même. Ils utilisent la propagande, la falsification de l'histoire, la surveillance et la peur. Georges Orwell montre par l'absurde la force de l'influence d'un tel Etat, puisqu'il arrive à convaincre le héros que deux et deux font cinq. Prenons en second exemple : le livre Inconnu à cette adresse, de Kressmann Taylor, montre la manière dont un homme peut adhérer à un système y compris quand il vient d'un autre pays dans lequel il a un ami juif. Cet homme au départ septique quand à l'idéologie d'Hitler, adhère progressivement au nazisme jusqu'à en rompre la correspondance avec son ancien ami juif et à inscrire ses enfants dans la jeunesse hitlérienne. Le livre montre ensuite comment il va finir par craindre le régime nazi.    Toutes les influences ne sont pas à craindre : elles nous aident à élargir notre connaissance, notre compréhension du monde dans lequel nous vivons.  Cependant, les influences imposées dont le but est le maintien du pouvoir de régimes totalitaires sont à craindre absolument.  Si l'on veut penser par soi-même, il faut avoir conscience des influences : il faut se rendre compte que nous vivons dans un certain contexte qui conditionne nos pensées. Nos perceptions, notre entourage, notre culture, nos traditions, notre éducation et notre niveau de vie nous influencent dans notre compréhension du monde et dans notre recherche de la vérité. Donc, si l'on veut penser par soi-même, il faut avoir conscience de toutes les influences et prendre du recul, développer un esprit critique. Il faut toujours tout remettre en question et même les théories fondamentales.   

« est liée à la non conscience des différences culturelles et du coup la non remise en cause des enseignements en lienavec notre contexte de vie.Ensuite, il faut noter que lorsque l'on ne s'interroge pas sur le contenu des informations des interlocuteurs(professeurs, amis, famille), «il est fort à craindre que peut-être certains germes d'erreurs, contractés à partir d'unelecture trop assidue de leurs ouvrages (les ouvrages des Anciens), ne s'accrochent à nous» (Descartes, Règles pourla direction de l'esprit).

En effet, on ne peut pas penser sans réfléchir : les influences doivent nous aider à pensermais ne sont pas nos pensées.

Par exemple, les théories sur la collision continental sont en perpétuelles devenir car«nos théories de ces phénomènes ne sont qu'approximatives» (Pareto, Manuel d'économie politique).

Il faut donc«qu'une théorie ne soit acceptée que temporairement» (Pareto, Manuel d'économie politique), il faut remettreconstamment en cause les explications données au phénomène concret, même si l'on est convaincu par cesdémonstrations.Enfin, il faut craindre absolument les systèmes mis en places par les Etats totalitaires.

Ces Etats vont développerune politique de propagande pour orienter et manipuler nos pensées.

Dans 1984, Georges Orwell dénonce les régimesdictatoriaux qui ont besoin, pour leur prospérité, d'empêcher les hommes de penser par eux-même.

Ils utilisent lapropagande, la falsification de l'histoire, la surveillance et la peur.

Georges Orwell montre par l'absurde la force del'influence d'un tel Etat, puisqu'il arrive à convaincre le héros que deux et deux font cinq.

Prenons en secondexemple : le livre Inconnu à cette adresse, de Kressmann Taylor, montre la manière dont un homme peut adhérer àun système y compris quand il vient d'un autre pays dans lequel il a un ami juif.

Cet homme au départ septiquequand à l'idéologie d'Hitler, adhère progressivement au nazisme jusqu'à en rompre la correspondance avec sonancien ami juif et à inscrire ses enfants dans la jeunesse hitlérienne.

Le livre montre ensuite comment il va finir parcraindre le régime nazi. Toutes les influences ne sont pas à craindre : elles nous aident à élargir notre connaissance, notre compréhensiondu monde dans lequel nous vivons.Cependant, les influences imposées dont le but est le maintien du pouvoir de régimes totalitaires sont à craindreabsolument.Si l'on veut penser par soi-même, il faut avoir conscience des influences : il faut se rendre compte que nous vivonsdans un certain contexte qui conditionne nos pensées.

Nos perceptions, notre entourage, notre culture, nostraditions, notre éducation et notre niveau de vie nous influencent dans notre compréhension du monde et dansnotre recherche de la vérité.

Donc, si l'on veut penser par soi-même, il faut avoir conscience de toutes lesinfluences et prendre du recul, développer un esprit critique.

Il faut toujours tout remettre en question et même lesthéories fondamentales. Sujet désiré en échange : http://www.devoir-de-philosophie.com/commentaire-rousseau-contre-moralistes-pour-passions-7477.html. »

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