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SUFFIT-IL DE FAIRE CE QUE L'ON VEUT POUR ETRE LIBRE ?

Publié le 08/11/2011

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Introduction : 

D’après l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit «. Il parait ainsi évident qu’être libre, c’est faire ce l’on veut. Autrement dit, « faire ce que l’on veut « signifie faire ce que bon me semble, ce qui me plaît, assouvir mes désirs, sans que rien ne m’en empêche. La réflexion est nécessairement morale et politique car considéré que la liberté c’est faire ce que l’on veut revient à ne se situer que du point de vue de l’individu. Or l’homme est un être social, et si l’homme est libre (si la liberté n’est pas une illusion), alors l’autre est une liberté qui fait face et qui peut entraver ma volonté. Le lien social peut devenir conflictuel puisqu’une liberté peut s’opposer à une autre : c’est une menace d’aliénation. Par conséquent, c’est la définition même de la liberté qui est remis en cause : le verbe « suffir « supposerait que la définition de la liberté est incomplète. Cette définition courante fait de la liberté l’absence d’obstacles à la réalisation de ma volonté, l’absence de contraintes. Cependant, il existe des limites à cette liberté. Il y aurait donc un rapport à la fois individuel et à autrui de la liberté. Toute la question est donc de savoir si la liberté est réellement faire ce que l’on veut ou si au contraire la liberté se nourrit de contraintes. Ainsi, dans une première partie, nous verrons que la liberté revient à faire ce que l’on veut, à se déterminer par soi-même sans subir de contraintes. Mais, nous pourrons ensuite observer que cette liberté comporte plusieurs limites et en déduire qu’elle dépendrait de la nature du pouvoir c’est-à-dire de la nature du rapport de l’individu au pouvoir. 

 

Plan : 

I. La liberté est l’absence de toute contrainte

1) La liberté se manifeste par l’opération de ses propres choix. C’est notre volonté indépendante.

Le libre-arbitre de Descartes

2) Ces choix se concrétisent dans la vie quotidienne : qu’est-ce que vouloir sinon agir sur la réalité qui nous entoure en étant efficace, en y imprimant la marque de notre puissance, la force de notre imagination ?

3) « faire ce que l’on veut « revient à agir en croyant tout dominer, tout maîtriser par nous même.

Epicuriens, Hegel 

4) La liberté est le sentiment intime qui ne serait rien d’autre qu’une pure donnée affective, à la limite de l’onirisme (songe, rêve)

Stoïciens, Descartes 

 

II. La liberté comprend des limites

1) Nos choix ne sont jamais totalement indépendants, hors de toute contrainte. Notre corps, notre environnement, les exigences sociales … nous montrent que nous sommes entourés par un grand nombre de contraintes, d’exigences et de lois.

Spinoza

2) Pourrait-on vivre ses choix autrement qu’en les concrétisant ? Qu’est-ce que vouloir sinon se heurter à des difficultés, à des exigences, voire à des impossibilités ? Qui pourrait prétendre pouvoir se passer de respirer, boire, manger ou dormir ?

Sartre

3) Nous ne pouvons ignorer certaines évidences. En effet, comment se passer des autres qui nous sont si précieux par l’héritage qu’ils nous lèguent, les savoir-faire, les règles et les lois ? Qu’est- ce qu’être libre sinon le rêve de voler sans air alors que notre conscience nous rappelle constamment notre appartenance au monde et à ses réalités ? 

Kant

 

III. La liberté est étroitement liée au rapport de l’individu au pouvoir

1) Quelle est la nature du pouvoir ? Qu’est-ce qu’une autorité légitime ? 

2) Désobéir peut-il être un droit ? Selon Rousseau, l’obéissance n’est jamais un devoir quand on est soumis à la force mais un acte de prudence quand on est attaché à la vie.

Rousseau

3) Il n’y a pas de préoccupations privées : l’homme n’est pas qu’un homme, c’est aussi un  citoyen. Comment apprendre à écrire, parler, penser, mais exercer un métier ou vivre en société, tout seul ? Comment vivre sans constater qu’à tout instant je bénéficie de l’intelligence, des techniques, de la reconnaissance d’autrui ?

Kant, Arendt

Conclusion :

En conclusion, être libre se définirait de la façon suivante : ce serait faire ce que l’on veut dans les limites imposées par les lois et la raison. Une volonté libre n’est pas en effet une volonté qui s’affranchirait de toute barrière. Une volonté est libre lorsqu’elle est autonome, c’est-à-dire lorsqu’elle obéit aux lois qu’elle s’est elle-même prescrite par l’usage de la raison, et non lorsqu’elle reste l’esclave des désirs, autrement dit, des passions.

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