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SUJET DE DISSERTATION Pour exister, un personnage de roman doi-il nécessairement réussir ?

Publié le 17/01/2011

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 INTRODUCTION Le genre romanesque, en pleine évolution depuis le XIXème siècle surtout, fait apparaître des personnages aux caractéristiques extrêmement variées. Ils ont cependant tous un point commun : ce sont des personnages fictifs, nés de l'imagination de leur créateur, c'est-à-dire du romancier, et même si ce sont des personnages fictifs, beaucoup deviennent vivants aux yeux du lecteur, à tel point que celui-ci a parfois l'impression que tel ou tel personage existe réellement. Mais on peut se poser cependant une question : le personnage de roman, pour exister, est-il obligé de réussir ? Il est vrai que, tout d'abord, dans l'esprit du lecteur, traditionnellement, le personnage est un héros qui réussit toujours à atteindre son objectif. Pourtant, on constate que même si le personnage échoue parfois dans tout ce qu'il entreprend, cela ne l'empêche pas pour autant d'exister, de devenir presque vivant aux yeux du lecteur. 1ère PARTIE -Le héros traditionnel. Tout lui réussi. -Réussite sociale par exemple (Cf Jean Valjean de Victor Hugo) -Destin hors du commun ; personnage qui connaît de nombreuses mésaventures dont il arrive toujours à se sortir glorieusement. Cf tous les personnages des contes ou de romans d'aventures. Cf par ex Ulysse d'Homère. -Réussite sentimentale et familiale. Cf romans d'amour à l'eau de rose. Transition : Cependant, même si le lecteur a plaisir le plus souvent à accompagner le héros dans sa réussite, il peut aussi garder un souvenir inoubliable de certains personnages à qui la chance n'a pas souri. 2ème PARTIE -Le lecteur aime s'identifier au personnage romanesque ; ainsi, il se retrouve très facilement dans tous les personnages de romans réalistes : Zola, Balzac, Flaubert, Maupassant... parce que ce sont des personnages appartenant aux classes mayennes, donc socialement proches des lecteurs. -Pour exister, le personnage doit avoir tout simplement une identité, une famille, une profession, un passé. Cas des personnages des romans réalistes du XIXème, mais aussi des personnages de romans plus modernes : ex Thérèse Desqueyroux, Brodeck, Suter (héros de L'Or de Cendrars) etc... -Exister signifie aussi que le personnage évolue dans un environnement précis ; des lieux connus du lecteur par exemple, ce qui permet à celui-ci de mieux se représenter la vie du personnage et de ce qui l'entoure. Toutes les descriptions de lieux dans les romans du XIXème siècle contribuent à faire exister les personnages. -Enfin, le lecteur peut s'attacher à un personnage pour plusieurs raisons, caractère affirmé, générosité, persévérance, etc... mais pas parce qu'il réussit. Suter, le personnage de Blaise Cendrars, est un personnage digne d'admiration, et pourtant, au final, il perd tout? Le Grand Meaulnes est aussi un personnage qui fait rêver, qui aurait pu gagner, et qui échoue, lui aussi ; ces deux personnages, malgré leurs échecs, existent bien dans l'esprit du lecteur. CONCLUSION Longtemps, la tradition romanesque a voulu que tout réussisse au personnage principal. Mais on constate finalement qu'un personnage peut échouer, et cela ne l'empêche pas pour autant d'exister. On peut même affirmer qu'un personnage qui ne réussit pas toujours à atteindre son objectif est en fait bien plus crédible, et donc plus attachant, aux yeux du lecteur. Ceci amène alors à une autre question : qu'est-ce qu'un bon personnage de roman ? Est-ce celui qui fait rêver le lecteur, qui lui permet d'échapper à son quotidien, ou est-ce celui auquel le lecteur peut s'identifier, comme son reflet dans un miroir ?

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