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policier (roman), roman qui s'articule autour d'une énigme criminelle ; telle est la définition nécessairement vague à laquelle il faut se résoudre si l'on veut regrouper les multiples avatars de ce qui, au XIXe siècle, n'est pas même un genre.

Publié le 23/11/2013

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policier (roman), roman qui s'articule autour d'une énigme criminelle ; telle est la définition nécessairement vague à laquelle il faut se résoudre si l'on veut regrouper les multiples avatars de ce qui, au XIXe siècle, n'est pas même un genre. Au XXe siècle, le roman policier est cependant devenu un des seuls genres originaux de la modernité littéraire et a connu une dissémination remarquable. Les origines du genre. Si l'on s'accorde en général à trouver dans le Double Assassinat de la rue Morgue ( 1841) d'Edgar Poe le premier des « polars », c'est surtout parce qu'il répond à l'image du roman policier « triangulaire » tel qu'il fut magnifié par les Britanniques (Arthur Conan Doyle, Une étude en rouge, 1887 ; Agatha Christie, la Mystérieuse Affaire de Styles, 1920) : un crime incompréhensible, un détective (amateur ou professionnel) d'une logique impeccable et doué d'un sens de l'observation remarquable, et un narrateur ami du détective qui voit tout mais ne comprend rien. Pourtant, si l'on considère l'affaire criminelle, au sens large du terme, Mademoiselle de Scudéry (1819) d'Ernst Hoffmann ou l'Auberge rouge (1835) de Balzac sont déjà des romans policiers. C'est que le polar se situe dès le XIXe siècle à la conjonction de trois courants : l'intérêt pour les affaires judiciaires que relatent de plus en plus souvent les journaux (l'Affaire Lerouge, 1866, d'Émile Gaboriau apparut d'ailleurs à l'époque comme un « roman judiciaire »), les techniques nouvelles d'identification (photographie, signalétique, mais aussi analyse chimique) et l'expérience d'une perte d'identité dans un monde moderne où l'urbanisation croissante mêle les individus sans leur donner de repères culturels pour (re)connaître les autres. C'est dire que, si le roman policier participe des nouveautés du monde moderne, il tâche aussi d'en résoudre la crise. Contrairement à l'image de littérature populaire, dépourvue de réflexion, qui lui a rapidement été appliquée, ce qu'on nomme aujourd'hui le « polar métaphysique » (sans craindre une apparente alliance de contraires) désigne exactement l'essence du genre (que l'Auberge rouge de Balzac paraisse dans ses Études philosophiques ou que le Double Assassinat de la rue Morgue de Poe soit accolé à des contes ouvertement métaphysiques n'est pas un hasard). Les bifurcations. Si Gilbert Chesterton exploite cette veine du policier métaphysique avec le Dénommé Jeudi (1908) ou les Histoires du père Brown (1911), Gaston Leroux avec Rouletabille ou Maurice Leblanc avec Arsène Lupin créent des héros qui conjuguent joyeusement action et sens de l'énigme. Les romans noirs américains de Dashiell Hammett (la Moisson rouge, 1927) ou de Raymond Chandler (le Grand Sommeil, 1939) tendent, quant à eux, à privilégier l'action et à noyer l'énigme policière dans les errances de détectives privés qui ne dominent plus les solutions ni intellectuelles ni surtout morales. La violence qui restait jusqu'alors latente (le crime précédait souvent le récit ou n'en constituait que la limite) envahit le roman policier, que ce soit dans sa brutalité quotidienne chez James Hadley Chase (Pas d'orchidées pour Miss Blandish, 1939) ou dans sa pesante perversité chez Patricia Highsmith (Monsieur Ripley, 1955). Chez Georges Simenon, le personnage rassurant de Maigret cherche encore ce qu'il y a d'humain chez les criminels qu'il traque ; pourtant, l'inquiétant est que sa « méthode » ne réside plus dans la mise à plat logique des événements, mais dans une imprégnation sensuelle de la conduite du criminel. Après la guerre, Léo Malet a intégré l'humour sarcastique et la violence du roman noir américain dans un onirisme souvent mâtiné de cauchemar (120, rue de la Gare, 1943), tandis que Chester Himes évoque la réalité de Harlem (l'Aveugle au pistolet, 1969). Le roman policier s'est peu à peu imposé sur la scène éditoriale avec la création de prix littéraires, de festivals et de collections innombrables. Il révèle souvent un univers stéréotypé dont vont jouer jusqu'au délire verbal San Antonio ou jusqu'à la parodie Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casares (Six Problèmes pour don Isidro Parodi, 1941). Dans le même temps, la « grande littérature » n'a pas hésité à s'approprier certaines de ses techniques (les Gommes, d'Alain RobbeGrillet, 1953). Mais le roman policier ne cesse de se renouveler, en particulier avec Jean Patrick Manchette, Jean Vautrin, Marc Villard, James Ellroy, ou renoue même avec le polar métaphysique (Paul Auster, New York Trilogie, 1985-1986 ; Jean Outis, la Cité suspendue, 1991). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Arsène Lupin Aveline (Eugène Avtsine, dit Claude) Blyton Enid Boileau Pierre Borges Jorge Luis Brown (Alan Geoffroy Yates, dit Carter) Carr John Dickson Chandler Raymond Charteris (Leslie Charles Bowyer Yin, dit Leslie) Chase (René Raymond, dit James Hadley) Chesterton Gilbert Keith Cheyney (Reginald Peter Southouse-Cheyney, dit Peter) Christie (Agatha Mary Clarissa Miller, dite Agatha) Collins William Wilkie Dard Frédéric Doyle (sir Arthur Conan) Exbrayat (Charles Durivaux, dit Charles) Faure Edgar Gaboriau Émile Hammett Samuel Dashiell Hercule Poirot Highsmith Patricia Himes Chester Bomar Iles (Anthony Berkeley Cox, dit Francis) James (Phyllis Dorothy, dite P.D.) Laurent ou Cécil Saint-Laurent (Jacques Laurent-Cely, dit Jacques) Leblanc Maurice Leroux Gaston Maigret (commissaire) Malet (Léon, dit Léo) McBain (Salvator Lombino, puis Evan Hunter, dit Ed) Narcejac (Pierre Ayraud, dit Thomas) Poe Edgar Allan policier (film) Queen Ellery Rendell Ruth roman - La pluralité des romans roman - La quête d'une identité Rouletabille Simenon Georges Simonin Albert Spillane (Frank Morrisson, dit Mickey) Steeman Stanislas André Stout Rex suspense thriller Wallace Edgar Westlake Donald Edwin Williams Charles Les livres Christie Agatha, page 1091, volume 2 roman - Raymond Chandler, en 1959, page 4432, volume 8 Belgique - Georges Simenon, page 607, volume 2

« Aveline (Eugène Avtsine, dit Claude) Blyton Enid Boileau Pierre Borges Jorge Luis Brown (Alan Geoffroy Yates, dit Carter) Carr John Dickson Chandler Raymond Charteris (Leslie Charles Bowyer Yin, dit Leslie) Chase (René Raymond, dit James Hadley) Chesterton Gilbert Keith Cheyney (Reginald Peter Southouse-Cheyney, dit Peter) Christie (Agatha Mary Clarissa Miller, dite Agatha) Collins William Wilkie Dard Frédéric Doyle (sir Arthur Conan) Exbrayat (Charles Durivaux, dit Charles) Faure Edgar Gaboriau Émile Hammett Samuel Dashiell Hercule Poirot Highsmith Patricia Himes Chester Bomar Iles (Anthony Berkeley Cox, dit Francis) James (Phyllis Dorothy, dite P.D.) Laurent ou Cécil Saint-Laurent (Jacques Laurent-Cely, dit Jacques) Leblanc Maurice Leroux Gaston Maigret (commissaire) Malet (Léon, dit Léo) McBain (Salvator Lombino, puis Evan Hunter, dit Ed) Narcejac (Pierre Ayraud, dit Thomas) Poe Edgar Allan policier (film) Queen Ellery Rendell Ruth roman - La pluralité des romans roman - La quête d'une identité Rouletabille Simenon Georges Simonin Albert Spillane (Frank Morrisson, dit Mickey) Steeman Stanislas André Stout Rex suspense thriller Wallace Edgar Westlake Donald Edwin Williams Charles Les livres Christie Agatha, page 1091, volume 2 roman - Raymond Chandler, en 1959, page 4432, volume 8 Belgique - Georges Simenon, page 607, volume 2. »

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