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Les Provinciales de Pascal

Publié le 09/04/2013

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Le succès et les conséquences des Provinciales furent importants : à la suite de Port-Royal, il y eut une réaction générale contre le relâchement de l'Église. De même, l'ascension de l'ordre des jésuites fut freinée. L'interdiction du livre par le pape Alexandre VII n'eut que peu d 'impact.

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« On retrouve facilement, dans la façon dont ce livre est rédigé , le physicien et le mathématicien que fut Pascal.

La précision dans l'exposé des questions ainsi qu'un recours constant aux faits procèdent de cette formation scientifique .

« Quoi ! mes Pères, parce que le dérèglement des hommes leur a fait aimer ce faux honneur plus que la vie que Dieu leur a donnée ( ...

) il leur sera permis de tuer pour le conserver ? » EXTRAITS En jouant le naïf, Pascal démontre les contradictions de ses adversaires Ils' agit d'examiner ce que M.

Arnauld a dit dans la même lettre : Que la grâce, sans laquelle on ne peut rien, a manqué à Saint­ Pierre, dans sa chute.

Sur quoi nous pen­ sions, vous et moi, qu'il était question d'examiner les plus grands principes de la grâce, comme si elle n'est pas donnée à tous les hommes, ou bien si elle est efficace ; mais nous étions bien trompés.

Je suis de­ venu grand théologien en peu de temps, et vous en allez voir des marques.

Pour savoir la chose au vrai, je vis M.

N., docteur de Navarre, qui demeure près de chez moi, qui est, comme vous le savez, des plus zélés contre les J ansé­ nistes ; et comme ma curiosité me rendait presque aussi ardent que lui, je lui demandai d'abord s'ils ne décideraient pas formel­ lement que la grâce est donnée à tous, afin qu'on n'agitât plus ce doute.

Mais il me rebuta rudement et me dit que ce n'était pas là le point ; qu'il y en avait de ceux de son côté qui tenaient que la grâce n'est pas donnée à tous ; que les examinateurs mêmes avaient dit en pleine Sorbonne que cette opinion est problé­ matique, et qu'il était lui-même dans ce sentiment.

La morale des jésuites est à « géométrie variable » Voici quelle est leur pensée.

Ils ont assez bonne opinion d'eux-mêmes pour croire qu'il est utile et comme nécessaire au bien de la religion que leur crédit s'étende par­ tout, et qu'ils gouvernent toutes les consciences.

Et parce que les maximes évangéliques et sévères sont propres pour gouverner quelques sortes de personnes, ils s'en servent dans ces occasions où elles leur sont favorables.

Mais comme ces mêmes maximes ne s'accordent pas au dessein de la plupart des gens, ils les laissent à l'égard de ceux-là, afin d'avoir de quoi satisfaire tout le monde.

C'est pour cette raison qu'ayant à faire à des personnes de toutes sortes de conditions et de nations si diff é­ rentes, il est nécessaire qu'ils aient des casuistes assortis à toute cette diversité.

Tout peut s'expliquer et se justifier, selon les jésuites -Comment! mon Père, et n'est-ce pas là un mensonge, et même un parjure ? - Non, dit le Père: Sanchez le prouve au même lieu, et notre P.

Filiutius aussi, tr.

25, c.11, n.

331 ; parce, dit­ il, que c'est l'intention qui règle la qualité de l'action.

Et il y donne encore, n.

328, un autre moyen plus sûr d'éviter le mensonge : c'est qu'après avoir dit tout haut : Je jure que je n'ai point fait cela, on ajoute tout bas, aujourd'hui ; ou qu'après avoir dit tout haut : Je jure, on dise tout bas, que je dis, et que l'on continue ensuite tout haut, que je n'ai point fait cela.

Vous voyez bien que c'est dire la vérité.

-Je l'avoue, lui dis-je ; mais nous trouverions peut-être que c'est dire la vérité tout bas, et un mensonge tout haut.( ...

) « Voilà comment ils [les jésuites] échappent aux condamnations de leurs plus détestables maximes, par des soumissions feintes et imaginaires.

» NOTES DE L'ÉDITEUR avec grâce.

» Albert Bayet, Les Pro vinciales de Pascal, Nizet, 1930 .

Le scientifique complète le penseur : Pascal se révèle un véritable écrivain : « Avec Les Provinciales, la langue qui se cherchait se trouve, elle est désormais sûre d'elle-même, de son esprit, de ses ressources.

De l'humanisme, dont elle sort, elle garde la vie, la sève.

De son génie propre, qui est raisonnable, elle tient la clarté, le sens du mot propre, l'ordre, les constructions honnêtes.

De son passage dans les salons précieux, elle garde un souci d'élégance ; elle sait être robuste «On peut dire qu'il écrasa ses adversaires par la souplesse, la force et la richesse de son style, par une série d'arguments en apparence incontestables, liés les uns aux autres avec une rigueur d'allure souveraine et, surtout, par un ton ironique et magnifiquement hautain qui ajoutait à sa supériorité littéraire tous les signes d'une éclatante supériorité morale.

» Kléber Haedens, Une histoire de la littérature française, Grasset, 1970.

1 sangu ine de Jean Domat / Edimedia 2, 3, 4 , 5 dessins de J.-P.

Meuer, Edito-Service SA, 1970 «Elles se présentent comme le modèle d'un raisonnement conduit selon la méthode géométrique.

Chaque résumé est défini d'une manière claire et expressive, et l'argumentation se développe selon une progression savamment calculée.

Cette rigueur permet au polémiste de découvrir les illogismes et les faux-fuyants de ses adversaires.

»Kurt Scharer, Dictionnaire des littératures de langue française, Bordas, 1984.

PASCAL02. »

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