PROVINCIALES (LES) ou LETTRES ÉCRITES À UN PROVINCIAL PAR UN DE SES AMIS, SUR LE SUJET DES DISPUTES PRÉSENTES DE LA SORBONNE, Blaise Pascal

Blaise Pascal, 1623-1662.

Les dix-huit lettres connues sous le nom de Provinciales témoignent de l’intervention de Pascal dans le débat théologique relatif à la question de la grâce. Publiées anonymement, puis sous le pseudonyme de Louis de Montalte, elles parurent clandestinement, sans autorisation, ce qui valut à leur auteur d’être recherché par la police. Leur succès fut immédiat.

On sait que les jansénistes prétendaient revenir, sur la question de la grâce, à la doctrine d’Augustin, que Thomas avait déjà passablement assouplie, et que Molina (auteur de Y Accord du libre arbitre avec le don de la grâce*) avait abandonnée au profit d’une perspective plus optimiste. La position des jansénistes les rapprochait de la

sévère doctrine de la prédestination de Calvin.

La question de la grâce fait directement l’objet des lettres I à IV, puis XVII et XVIII. Pascal justifie la doctrine de Jansénius contre l’accusation d’hérésie, en montrant qu’elle est seule fidèle à l’enseignement de

saint Augustin, qui est la doctrine officielle

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de l’Eglise. Il fait apparaître les distinctions conceptuelles sur lesquelles se fonde le débat («pouvoir prochain», «grâce suffisante»), et montre que les confusions entretenues par les jésuites faussent