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SCHOPENHAUER Le Monde comme volonté et comme représentation

Publié le 01/05/2014

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schopenhauer

 

Arthur Schopenhauer est un philosophe de l'inter-prétation. De sa personnalité, nous disposons de por 

traits faciles : le misogyne, l'homme irascible,

le polémiste féroce, et surtout le pessimiste amer... Liste non exhaustive ; l'homme était peut-être tout cela, et bien autre chose encore, s'il est vrai que l'être humain est capable d'emporter un secret jusque dans sa tombe, comme lui-même nous le dit. Ne cherchons pas trop l'homme. Il a disparu dans son livre : « Mais qui suis-je donc ? Je suis celui qui a écrit Le Monde comme volonté et comme représentation . . . «, laissant un auteur, un traducteur, un interprète, peut-être même un prophète, sûrement un grand philosophe.

Assurément, notre auteur, traducteur, philosophe, et peut-être même prophète, a été soigneusement pré¬paré par le destin, de son propre aveu d'ailleurs. D'abord le prénon, attribué par la volonté paternelle parce qu'il est directement traduisible dans toutes les langues européennes, s'accorde à sa vocation de tra¬ducteur voué à la recherche du sens universel qui court à travers la diversité des langues. De plus, sa mère, romancière, a préparé en lui l'auteur par le legs

1. Grisebach, cité par Bossert, Schopenhauer, l'homme el le philo-sophe, p. 327.

 

de ses qualités intellectuelles et de son don d'écrivain. L'auteur et le traducteur sont esquissés. Schopen¬hauer deviendra l'auteur d'une traduction. Il se consi¬dère lui-même comme l'héritier d'une décision et d'une intelligence. Tout un chacun s'emploie à la tâche difficile d'harmoniser en lui-même l'héritage maternel et paternel' quel que soit le degré d'opposi¬tion qu'ils présentent. Mais il revient à Schopenhauer d'avoir su méditer et surtout poser en termes origi¬naux la question philosophique sous-tendue par cette tâche : quels sont les rapports de la volonté et de l'intelligence ? Il se pourrait qu'en dépit des appa¬rences la première précédât la seconde.

Auteur d'une traduction de quoi ? Du livre privi-légié : le monde, livre substitué à la Bible pour ce philosophe athée, en ce sens qu'il ne saurait admettre un Dieu personnel dont l'intelligence guiderait la volonté, ni un créateur d'une oeuvre distincte de lui. Ceci ne ferme pas la possibilité d'un dieu auteur, abîmé dans l'expression de son intention, dans son livre, comme Arthur Schopenhauer. Le père d'Arthur a également désigné le livre privilégié. Comme il vou¬lait que son 4, fils apprenne à lire dans le livre du monde' «, il l'emmena visiter l'Europe, lui ouvrant ainsi les veux sur le texte authentique, débarrassé des surcharges, ratures que les préjugés, les intérêts sor¬dides et même les théories abstraites lui font subir.

Bien que le texte du monde paraisse clair et beau, il comporte cependant un caractère énigmatique et sombre qui ne se laisse guère expliquer par la seule raison discursive. Il y faut le génie de l'interprétation. En effet, les fils de l'expérience sont inexplicablement distendus et déchirés par la souffrance et la mort. Le jeune Arthur en fit très tôt l'expérience cruelle, à dix-sept ans, au même âge que le Bouddha comme il le remarqua lui-même, lors du suicide de son père. Il avait

schopenhauer

« SCHOPENHAUER 709 de ses qualités intellectuelles et de son don d'écrivain.

L'auteur et le traducteur sont esquissés.

Schopen­ hauer deviendra l'auteur d'une traduction.

Il se consi­ dère lui-même comme l'héritier d'une décision et d'une intelligence.

Tout un chacun s'emploie à la tâche difficile d'harmoniser en lui-même l'héritage maternel et paterneJI quel que soit le degré d'opposi­ tion qu'ils présentent.

Mais il revient à Schopenhauer d'avoir su méditer et surtout poser en termes origi­ naux la question philosophique sous-tendue par cette tâche : quels sont les rapports de la volonté et de l'intelligence? Il se pourrait qu'en dépit des appa­ rences la première précédât la seconde.

Auteur d'une traduction de quoi? Du livre privi­ légié : le monde, livre substitué à la Bible pour ce philosophe athée, en ce sens qu'il ne saurait admettre un Dieu personnel dont 1 'intelligence guiderait la volonté, ni un créateur d'une œuvre distincte de lui.

Ceci ne ferme pas la possibilité d'un dieu auteur, abîmé dans l'expression de sün intention, dans son livre, comme Arthur Schopenhauer.

Le père d'Arthur a également désigné le livre privilégié.

Comme il vou­ lait que son « fils apprenne à lire dans le livre du monde 2 », il l'emmena visiter l'Europe, lui ouvrant ainsi les yeux sur le texte authentique, débarrassé des surcharges, ratures que les préjugés, les intérêts sor­ dides et même les théories abstraites lui font subir.

Bien que le texte du monde paraisse clair et beau, il comporte cependant un caractère énigmatique et sombre qui ne se laisse guère eYpliquer par la seule raison discursive.

Il y faut le génie de l'interprétation.

En effet, les fils de l'expérience sont inexplicablement distendus et déchirés par la souffrance et la mort.

Le jeune Arthur en fit très tôt l'expérience cruelle, à dix­ sept ans, au même âge que le Bouddha comme il le remarqua lui-mêmei lors du suicide de son père.

Il avait 1.

Cf Le• .o!ldc• COll/111. »

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