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Cours Option Histoire TS

Publié le 10/02/2014

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Histoire et Géographie Cours de l'enseignement facultatif en terminale S Des clés historiques et géographiques pour lire le monde 2012 - 2013 Table des matières QUESTION 1 : LA MONDIALISATION EN FONCTIONNEMENT Chapitre 1.1 : La mondialisation : processus, acteurs et territoires I. II. III. IV. V. VI. 4 Un monde de flux croissants....................................................................................................... 4 Des sociétés hyper-mobiles......................................................................................................... 6 Des acteurs multiples................................................................................................................... 7 Les centres d'impulsion de la mondialisation........................................................................... 9 La diversité des périphéries...................................................................................................... 11 La mondialisation en débat....................................................................................................... 12 Chapitre 1.2 : Sport, mondialisation et géopolitique depuis les années 1930 I. II. III. IV. 3 15 Le sport au temps de la propagande idéologique (1930-1990)..............................................15 Une mondialisation sportive grandissante des années 1970 à nos jours............................. 17 Les limites de la mondialisation sportive................................................................................ 19 Les centres et les périphéries du sport..................................................................................... 20 QUESTION 2 : ENJEUX ET RECOMPOSITIONS GÉOPOLITIQUES DU MONDE 21 Chapitre 2.1 : Les chemins de la puissance. Les États-Unis et le monde depuis les « 14 « points du président Wilson (1918) 22 I. II. III. IV. V. 1917-1941 : États-Unis, une puissance hésitante ?................................................................... 22 La Seconde Guerre Mondiale : l'accession à la puissance mondiale....................................24 Les États-Unis dans la Guerre froide (1945-1991)................................................................... 26 La puissance remise en question.............................................................................................. 28 La présidence Obama : vers une Amérique post-impériale ?................................................ 29 Chapitre 2.2 : Les espaces maritimes aujourd'hui : approche géostratégique 31 I. Les espaces maritimes : des enjeux croissants......................................................................... 31 II. L'appropriation des espaces maritimes : une tendance généralisée.....................................32 III. La militarisation des espaces maritimes.................................................................................. 34 QUESTION 3 : INNOVATIONS ET SOCIÉTÉS 36 Chapitre 3.1 : Les territoires de l'innovation dans le monde actuel 37 I. L'innovation, créatrice de territoires........................................................................................ 37 II. Les acteurs spatiaux des territoires de l'innovation............................................................... 39 III. La géographie mondiale de l'innovation................................................................................. 40 Chapitre 3.2 : La course à l'espace depuis la seconde guerre mondiale 43 I. La course à l'espace : un terrain de la guerre froide............................................................... 43 II. L'espace après la guerre froide.................................................................................................. 45 2 Question 1 : La mondialisation en fonctionnement 3 Chapitre 1.1 : La mondialisation : processus, acteurs et territoires La mondialisation est un processus d'interdépendance des économies, des territoires et des so ciétés par les échanges à différentes échelles. Dans un contexte de forte croissance des flux de mar chandises, de capitaux, d'informations et de populations, les relations entre États s'articulent désor mais avec celles d'autres acteurs, notamment les firmes transnationales. La mondialisation tend à accentuer la hiérarchisation des territoires et à renforcer les inégalités. -> Comment définir la mondialisation ? Quels sont les processus et les acteurs de la mondialisa tion ? Quels sont les territoires moteurs de la mondialisation ? Quels sont les territoires en périphérie de la mondialisation ? I. Un monde de flux croissants -> Quel est le rôle des flux dans le processus de mondialisation ? I.A. Un processus de longue durée La mondialisation est une processus ancien. A partir des Grandes découvertes ( XVe-XVIe siècles), une économie- monde1 émerge, dont les centres sont les grandes villes portuaires d'Europe méditerranéenne (Venise, Gênes) puis d'Europe du Nord (Anvers, Amsterdam). Les progrès dans les techniques de navigation favorisent ces échanges. Cependant, même si la primauté de l'Europe est incontestable, le monde reste cloisonné et cette première mondialisation fait circuler hommes, biens et idées à une vitesse modeste (trois ans pour le premier tour du monde de Magellan qui ar rive en 1522). Les États européens privilégient le mercantilisme 2 gardant ainsi la mainmise sur le champ économique qu'ils considèrent comme leur monopole. La période amorcée depuis 1980 se caractérise par une intensification des flux et des mobilités de tout type (marchandises, services, capitaux, échanges aériens, populations) et l'essor du capita lisme financier. On assiste aujourd'hui à une mise en réseau des territoires plus ou moins éloignés, articulant les échelles mondiale, nationale, régionale ou locale. On parle d'une troisième mondialisation : la 3M marquée par la règle des 3D3. 1 2 3 Économie- monde : système économiquement autonome organisé autour d'un centre qui exerce une in fluence sur des espaces périphériques plus ou moins intégrés. Mercantilisme : courant économique du XVIe au XVIIIe siècle où l'Etat est le principal acteur économique et où la richesse est fondée sur la possession de métaux précieux. 3D : expression crée par l'économiste Henri Bourguinat désignant les trois pratiques privilégiées de la 3M : o déréglementation (suppression des contrôles des services bancaires) ; o désintermédiation (accès direct des entreprises aux financements boursiers ; o décloisonnement (suppression des divisions entre banque de dépôt et banques de retrait). 4 I.B. La mondialisation des flux commerciaux Le commerce mondial de marchandises témoigne de la mise en réseau du monde. Ces flux ré vèlent une plus grande perméabilité des frontières, suite à la suppression progressive des barrières douanières depuis les années 1950. De nouveaux espaces sont privilégiés dans la division interna tionale du travail4, comme les puissances émergentes5 (Chine, Inde ou Brésil). Les innovations en termes d'infrastructures et de réseaux de transport maritime facilitent cette dynamique de flux. La conteneurisation 6 et le développement du transport aérien ont permis l'accélération des vitesses de communication et la réduction des distances à l'échelle planétaire. Les échanges mondiaux ont été multipliés par plus de 20 depuis 1950, même si la crise économique ré cente a entraîné un léger déclin en 2009. Parmi les volumes échangés, les produits manufacturés sont dominants. Ils constituent 70 % de la valeur des marchandises échangées en 2010, suivis par les produits miniers et hydrocarbures (20 %) et les produits agricoles (10 %). I.C. La domination des flux financiers et d'informations La circulation des capitaux et des IDE7 s'est fortement accrue à l'échelle mondiale. Elle renforce le processus de mondialisation économique. Ces flux, plus invisibles et plus immatériels que les flux commerciaux, sont émis par des banques, des institutions financières (FMI, OMC, Banque mondiale) ou des entreprises qui développent leurs activités au-delà de leur territoire d'origine. La capitalisation boursière8 qui en résulte atteste d'une forte concentration géographique. Les pôles urbains de la Triade (New York, Londres, Tokyo, Shanghai) regroupent le principales places boursières. Les activités financières se relaient ainsi d'un pôle à l'autre sur 24 heures. La mondialisation s'appuie sur une révolution des techniques d'information et de communica tion (réseau Internet, téléphonie mobile). L'instantanéité des événements mondiaux passe désor mais par des réseaux sociaux (Facebook, Twitter). Elle permet à des millions de personnes d'être connectées et de vivre le même événement au même moment, quelle que soit la localisation. Les liens semblent compter davantage que les lieux. 4 5 6 7 8 Division internationale du travail (DIT) : répartition de la production mondiale de biens et de services, entre pays ou zones économiques plus ou moins spécialisés. Puissances émergentes : pays en vois de développement rapide, tirant profit de la mondialisation. Conteneurisation : transport par conteneurs (boîtes standard de 20 pieds de long, soit un peu plus de 6 mètres). IDE (investissements directs étrangers) : flux de capitaux destinés à créer une filiale à l'étranger ou à prendre le contrôle d'une entreprise étrangère déjà existante. Capitalisation boursière : somme des valeurs de toutes les actions cotées sur une place financière à un moment donné. 5 II. Des sociétés hyper-mobiles « Nous sommes en train de créer une nou velle économie « Bill Clinton -> En quoi les différentes formes de la mobilité reflètent-elles la mondialisation ? II.A. Une mobilité accrue et complexe des populations L'espace mondial est de plus en plus fluide. Grâce à l'accélération des vitesses de communica tion et à la réduction des distances, les populations se déplacent davantage pour des raisons écono miques (travailleurs), politiques (réfugiés) ou récréatives (touristes). Le nombre de migrants9 dans le monde ne cesse de croître. Il atteint désormais 240 millions de personnes en 2011, soit environ 3 % de la population mondiale. Depuis les années 1970, ce nombre de migrants a augmenté de plus de 70 %. Les prévisions pour 2050 sont estimées à 405 millions de migrants dans le monde. Le système des migrations internationales repose en partie sur des réseaux de diaspora 10. Constitués autour d'un groupe ethnique ou national, ils sont organisés selon une logique de flux et de pôles, permettant la circulation des populations à l'échelle mondiale. Les diasporas chinoise ou indienne sont des exemples de ces interrelations tissées entre les continents et représentent un en jeu économique majeur par les remises 11 d'argent vers leur pays d'origine (entre 200 et 500 mil liards de dollars par an). II.B. Mobilités choisies, mobilités subies Les travailleurs constituent la majorité des flux. L'attractivité d'une vie meilleure, associée à un besoin croissant de main d'oeuvre dans les pays développés, explique les migrations d'ouvriers peu qualifiés et pauvres. Cependant, des élites sur-diplômées et hyper-mobiles migrent aussi et font le choix de s'insérer dans des réseaux de transfert de connaissances à l'échelle mondiale (« brain drain «12). Des contraintes géopolitiques s'exercent sur certaines populations. Les réfugiés 13, demandeurs d'asile et déplacés14 sont contraints de quitter leur région pour des raisons politiques et parfois cli matiques. Leur nombre atteint 44 millions de personnes en 2011 (dont 27,5 millions pour les seules déplacés), localisées à 80 % dans les pays les plus pauvres. Pakistan, Iran et Syrie enregistrent les plus forts taux de mobilités subies parmi leurs populations. Plus près de nous, les accords de Day ton (1995) ont transformé les anciennes limites des républiques yougoslaves en frontières interna tionales de nouveaux États indépendants, et cela au prix de transferts forcés de population. Cepen - 9 Migrant : toute personne résidant dans un autre pays que son pays d'origine depuis plus d'un an. 10 Diaspora : dispersion d'une communauté ethnique dans le monde, qui parvient à conserver une identité culturelle et des liens de solidarité forts entre ses membres, à l'étranger ou dans le pays d'origine. 11 Remises : transferts d'argent effectués par les migrants vers leur famille restée au pays. 12 Brain drain : fuite des cerveaux qui concerne les élites intellectuelles qui migrent vers des pays leur of frant de meilleures conditions de travail. 13 Réfugié : personne contrainte de quitter son pays pour des raisons politiques. 14 Déplacé : personne contrainte à la mobilité dans son propre pays. 6 dant, un des gains de la mondialisation est la tendance à privilégier la négociation dans les ques tions de frontières comme l'a montré le Sud-Soudan qui a fait sécession du Nord en 2011. Les mobilités touristiques ne cessent de croître. On comptabilise chaque année près de 900 millions de touristes internationaux. Ils sont majoritairement originaires des pays développés (sé jours de vacances ou tourisme d'affaires). La baisse du coût des transports aériens (vols low cost) est notamment un facteur majeur dans l'accélération de ces flux. II.C. Une nouvelle géographie des mobilités Les migrations représentent une géographie complexe. Les flux en provenance des pays du Sud vers les pays du Nord ne concernent que 40 % des migrants. Les États-Unis enregistrent l'une de s plus fortes proportions de populations nées à l'étranger, à proximité (Mexicains et Américains du Sud) ou à plus longue distance (Chinois, Indiens, Européens). Les pays européens sont les prin cipales destinations des migrants venus des ex-colonies. La majorité des mobilités se fait aujourd'hui entre les pays du Sud. L'Arabie Saoudite, l'Afrique du Sud ou le Brésil attirent des populations des régions voisines, ce qui stimule l'écono mie de leur pays d'origine par les remises. La carte des circulations mondiales est désormais plus complexe. III. Des acteurs multiples -> Quels sont les acteurs de la mondialisation ? III.A. Les États et les organisations internationales Les États doivent trouver une nouvelle place dans la mondialisation. Ils sont en effet affaiblis dans leur rôle de régulation de l'économie depuis trente ans. Les frontières sont plus perméables entre les États, jouant davantage un rôle de passage que de barrage. Mais le rôle des États demeure déterminant. La croissance démographique et économique des pays s'appuie encore principalement sur un territoire étatique. Par la création d'espaces privilégiés (zones franches15), par les avantages fiscaux, par les politiques d'aménagement (infrastructures de transport), les États renforcent l'attractivité de leurs territoires, attirant ainsi plus d'investissements. Dans de nombreuses régions du monde, un besoin d'État se fait sentir : revendication d'Étan-nation16 (Tibet, Kurdistan...), remise en cause de l'État-fusion (explosion d e la Yougoslavie dans les années 1990), retour de l'État-scission (fondation de la République du Soudan du Sud en 2011). L'État est devenu un acteur parmi d'autres. Il doit en effet composer avec des organisations in ternationales comme le Fonds monétaire international (FMI) ou l'Organisation mondiale du com merce (OMC). L'insertion des États dans les organisations régionales (Alena, Union européenne ou ASEAN) ou internationales (G8, G20) favorise les relations commerciales et l'essor des entreprises dans un cadre de libre-échange. Le multilatéralisme contribue à la cause de la paix, les organisa 15 Zone franche : territoire au sein d'un État où les entreprises bénéficient d'avantages fiscaux ou d'aides publiques. 16 État-nation : correspondance sur un même espace délimité par des frontières, d'une autorité politique (État) et d'un ensemble humain appartenant à une même communauté (nation). 7 tions régionales ou des coalitions d'États volontaires organisent de nombreuses missions, souvent sous mandat onusien, parfois de manière croisée (« quartet pour le Proche-Orient « réunit ainsi l'ONU, l'UE, les États-Unis et la Russie). La gouvernance 17 à acteurs multiples est une réponse aux enjeux de la 3M, notamment dans le domaine du commerce international. Ainsi l'OMC impose ses normes à toute la planète (surtout depuis qu'elle a accueilli la Chine en 2001), définies lors de négo ciations commerciales multilatérales18.. Néanmoins, la fiction d'un multilatéralisme égalitaire est dénoncée par les États les plus faibles. III.B. Les firmes transnationales : moteurs de la mondialisation Les firmes pèsent un poids majeur et croissant dans l'économie mondiale. Dans un contexte de libéralisation financière, les IDE générés par les 80 000 firmes transnationales19 sont un symbole de la très grande mobilité géographique des capitaux. Ils ont été multipliés par 30 en trente ans (34 milliards de dollars en 1978, 1120 en 2010, après un record atteint avant la crise de 2008 avec 2100 milliards en 2007). Les FTN s'appuient sur la révolution des transports pour réaliser une décompo sition internationale du processus productif20. Les firmes transnationales alimentent la circulation des flux. Elles sont présentes dans tous les secteurs, des hydrocarbures aux assurances, de l'agroalimentaire aux services aux entreprises ou aux télécommunications (Petronas, Toyota, Coca-Cola, Wal-Mart, Ikea ou HCL). Leur poids écono mique et financier est considérable. Le commerce intra-firme 21 occupe plus du tiers des échanges de s pays développés. Elles peuvent influencer les politiques économiques et fiscales des États. L'interdépendance et la compétitivité entre les pays se sont rapidement accrues par le biais de l'activité des entreprises transnationales. Les opérations de fusion-acquisition 22 et les créations d'établissements accroissent les inégalités entre, d'un côté, pays développés émergents, et de l'autre, pays mal développés. III.C. La place des organisations non gouvernementales D'autres acteurs, relevant de la société civile, jouent un rôle important. Les organisations non gouvernementales23 (ONG) poursuivent l'objectif de faire émerger des solidarités à l'échelle mon - 17 Gouvernance : forme de régulation collective fondée sur les relations entre acteurs publics et privés, re mettant ainsi en cause le monopole politique des États. 18 Négociations commerciales multilatérales : établissement d'accords généraux sur les tarifs et le com merce (GATT) visant à favoriser la libéralisation des échanges commerciaux internationaux ( Dillon Round en 1962, Kennedy Round en 1967, Tokyo round en 1979, Uruguay round en 1994, Doha round en 2001). 19 Firme transnationale : entreprise dont le chiffre d'affaires s'élève au minimum à 500 millions de dollars, réalisé pour au moins 25 % par des filiales implantées dans au moins 6 pays différents. 20 Décomposition internationale du processus productif (DIPP) : expression de la segmentation interna tionale du processus de production qui accompagne la mondialisation : les étapes de production sont réalisées dans des pays différents. 21 Commerce intra-firme : échanges de biens à l'intérieur d'une firme transnationale entre la maison mère et ses filiales à l'étranger ou entre ses filiales. 22 Fusion-acquisition : opération au cours de laquelle deux sociétés se réunissent afin d'en constituer une nouvelle, plus importante. 23 Organisation non gouvernementale : association à but non lucratif, constituée par des personnes privées qui veulent agir dans le domaine international. 8 diale. Elles tentent également de remédier au mieux aux limites des États et aux contrastes sociaux entre les pays, aggravés par les crises financières successives. Les ONG sont environ 40 000 dans le monde. Leurs domaines d'action, très diversifiés, re lèvent de l'humanitaire (Amnesty international, Action contre la faim, Oxfam), de l'aide sanitaire (Médecins sans frontières), de l'écologie (Greenpeace, WWF). Leur rôle est d'alerter la communauté internationale sur les effets néfastes des États et des firmes transnationales. Elles s'appuient sur des réseaux très larges, où la diffusion de l'information passe essentiellement par Internet. La prise en compte des graves défis climatiques auxquels est confronté le monde est rendue possible grâce au travail d'experts (rapport Meadows 1972), à l'acti visme d'ONG telles que Greenpeace et à l'action des organisations internationales (dont le GIEC 24). D'autres acteurs transnationaux se développent : réseaux sociaux25, agences de notations financières qui contribuent aussi à la prise de conscience des interdépendances économiques et posent la question des biens communs mondiaux. IV. Les centres d'impulsion de la mondialisation -> Quels sont les centres d'impulsion de la mondialisation ? IV.A. Les centres de la mondialisation à l'échelle des États Le processus de mondialisation est sélectif. L'intensification des flux financiers et des courants migratoires contribue à hiérarchiser les territoires en centres et en périphéries. La mondialisation opère une intense sélection parmi ces territoires : il les structure en réseaux. Les pays de la Triade et leurs périphéries proches polarisent ainsi la majorité des flux. Ils de meurent les ancrages principaux de la mondialisation. En 2008, ils concentraient 68 % du PIB mondial, 75 % du commerce mondial, 90 % de s opérations financières ou encore 74 % des 500 plus importantes firmes multinationales du monde. Face à ces pôles, les pays émergents occupent une place croissante. C'est le cas notamment du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), longtemps en retard de dévelop pement. De 15 % du PIB mondial, ces pays pourraient peser pour 50 % du PIB en 2025, le contexte de crise financière les affectant moins. IV.B. Les grandes régions, interfaces de la mondialisation Des territoires intermédiaires émergent. La contraction de l'espace-temps, l'accélération des vitesses des moyens de transport, la facilité des flux d'informations ont contribué à cette émer gence. Les façades littorales sont favorisées. Celles du Pacifique ou la Northern Range26 européenne bénéficient de l'ampleur des échanges maritimes et de la littoralisation des activités économiques 24 GIEC : groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat, créé en 1988, associant plus de 2 000 chercheurs. 25 Réseau social : ensemble d'individus ou d'organisations reliés entre eux grâce au réseau internet. 26 Northern Range : façade littorale de la Manche et de la Mer du Nord, interface européenne majeure qui concentre une quinzaine de ports du Havre à Hambourg. 9 et des populations. Ces espaces, fortement connectés à leur hinterland 27, jouent un rôle moteur dans la mondialisation. Les espaces transfrontaliers deviennent des espaces moteurs de la mondialisation. La libérali sation des échanges ou des droits de douane favorise leur ouverture. Se développent ainsi des acti vités spécifiques (maquiladoras28 à la frontière entre États-Unis et Mexique) et des mobilités intenses de populations pauvres cherchant un eldorado (Amérique du Sud - Amérique du Nord, Afrique - Europe, ...). IV.C. Les territoires urbains de la mondialisation Les grandes villes sont les noeuds privilégiés de la mondialisation. L'accélération des échanges transnationaux donne un poids accru aux grandes métropoles, mises en concurrence au sein des réseaux internationaux. Il apparaît ainsi de vastes régions urbaines articulées autour de villes dites mondiales29 (New York, Londres, Tokyo, Shanghai...), réelles forces structurantes et motrices dans l'économie-monde. Les hubs30 concentrent les infrastructures à partir desquelles les flux sont hiérar chisés et redistribués. La mondialisation multiplie les villes mondiales. Elle contribue à affirmer le rôle des an ciennes métropoles, mais aussi à en élire de nouvelles dans les pays émergents (São Paulo, Johan nesburg...). Ces métropoles constituent un archipel mégapolitain mondial, fondé sur une forte connexion entre elles. Cependant, la plupart de ces grandes villes restent fortement liées à leur ar rière-pays, dans une dynamique de développement commun. Le nombre des métropoles s'accroît. Les métropoles millionnaires sont aujourd'hui près de 600 dans le monde, formant parfois de gigantesques mégalopoles 31. L'espace urbanisé de Boston à Washington (côte est des États-Unis) ou le pentagone des villes européennes (Londres, Paris, Milan, Munich et Hambourg) interagissent avec des métropoles émergentes (São Paulo, Rio de Janeiro, Hong Kong, Mumbai, Johannesburg), ou des ensembles encore en formation, comme en Chine Orientale ou dans le golfe Persique. Cette métropolisation 32 ne va pas sans poser de graves problèmes de gestion (plus de 30 millions d'habitants pour l'agglomération de Tokyo dès 2000). Leur aire urbaine devient polycentrique : le CBD33 souvent caractéristique dans le paysage urbain par ses gratte-ciel est l'hypercentre. La métropolisation aggrave le ségrégations socio-spatiales. 27 Hinterland (arrière-pays) : espace continental soumis à l'attraction d'une zone portuaire. 28 Maquiladoras : zone située dans un espace frontalier où les usines bénéficient d'exonération des droits de douane pour faciliter l'exportation des productions. 29 Ville mondiale : ville qui concentre des activités de commandement, politiques ou économiques (activité de finance, assurance, service aux entreprises, moyens de télécommunication, etc.), lieu privilégié des in novations et d'un fort cosmopolitisme. 30 Hub : noeud de communication. 31 Mégalopole : importante concentration de populations, d'activités et de richesses dans un vaste en semble urbanisé multipolaire, au rayonnement planétaire. Les trois principales mégalopoles sont situées au mord-est des États-Unis, au Japon et en Europe rhénane. 32 Métropolisation : concentration de la population, des activités et des richesses dans les très grandes villes et accroissement du poids de ces villes au sein des États. 33 CBD (central business district) : quartier d'affaires d'une métropole. 10 V. La diversité des périphéries -> Quels sont les territoires en marge de la mondialisation ? V.A. Les périphéries intermédiaires La mondialisation n'est pas un processus réellement plan&...
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« Table des matières Q UESTION 1 : L A MONDIALISATION EN FONCTIONNEMENT 3 Chapitre 1.1 : La mondialisation : processus, acteurs et territoires 4 I.

Un monde de flux croissants .......................................................................................................

4 II.

Des sociétés hyper-mobiles .........................................................................................................

6 III.

Des acteurs multiples ...................................................................................................................

7 IV.

Les centres d'impulsion de la mondialisation ...........................................................................

9 V.

La diversité des périphéries ......................................................................................................

11 VI.

La mondialisation en débat .......................................................................................................

12 Chapitre 1.2 : Sport, mondialisation et géopolitique depuis les années 1930 15 I.

Le sport au temps de la propagande idéologique (1930-1990) ..............................................

15 II.

Une mondialisation sportive grandissante des années 1970 à nos jours .............................

17 III.

Les limites de la mondialisation sportive ................................................................................

19 IV.

Les centres et les périphéries du sport .....................................................................................

20 Q UESTION 2 : E NJEUX ET RECOMPOSITIONS GÉOPOLITIQUES DU MONDE 21 Chapitre 2.1 : Les chemins de la puissance.

Les États-Unis et le monde depuis les « 14 » points du président Wilson (1918) 22 I.

1917-1941 : États-Unis, une puissance hésitante ? ...................................................................

22 II.

La Seconde Guerre Mondiale : l'accession à la puissance mondiale ....................................

24 III.

Les États-Unis dans la Guerre froide (1945-1991) ...................................................................

26 IV.

La puissance remise en question ..............................................................................................

28 V.

La présidence Obama : vers une Amérique post-impériale ? ................................................

29 Chapitre 2.2 : Les espaces maritimes aujourd'hui : approche géo stratégique 31 I.

Les espaces maritimes : des enjeux croissants .........................................................................

31 II.

L'appropriation des espaces maritimes : une tendance généralisée .....................................

32 III.

La militarisation des espaces maritimes ..................................................................................

34 Q UESTION 3 : I NNOVATIONS ET SOCIÉTÉS 36 Chapitre 3.1 : Les territoires de l’innovation dans le monde actuel 37 I.

L’innovation, créatrice de territoires ........................................................................................

37 II.

Les acteurs spatiaux des territoires de l’innovation ...............................................................

39 III.

La géographie mondiale de l’innovation .................................................................................

40 Chapitre 3.2 : La course à l’espace depuis la seconde guerre mondiale 43 I.

La course à l’espace : un terrain de la guerre froide ...............................................................

43 II.

L’espace après la guerre froide ..................................................................................................

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