Histoire, géographie et économie: Yougoslavie

« s'étendant sur les massifs des Balkans et du Rho­ dope, au climat continental.

Le Kosovo est formé de bassins tectoniques (Kosovo, Metohija) et de leurs bordures montagneuses.

La Vojvodine englobe une partie du Banat (partie sud-est du bassin panno­ nien).

C'est une région de plaines et de larges vallées parfois marécageuses (Danube, Tisza, Save), de ter­ rasses bordières et de bas plateaux limoneux.

Ceux-ci sont dominés par quelques hauteurs isolées (Fruska Gara), plantées de vergers et de vignes.

Le Monté­ négro est marqué par un littoral abrupt.

À l'arrière de cette côte montagneuse s'étend la plaine de Titograd et la vallée de la Zeta, aux montagnes découpées par les vallées de la Tara et de la Morava et aux plateaux dominés par des massifs dépassant 2 500 m.

• POPULATION -La population est compo­ sée de 32,3% de Serbes, 16,6% d'Albanais, 5% de Monténégrins et 3,3% de Hongrois.

La Serbie comprend une grande majorité de Serbes (90%),de confession orthodoxe, tandis que la région de Vojvodine comprend, en plus d'une légère majo­ rité de Serbes, d'importantes minorités, notamment hongroise, slovaque et roumaine.

Le Kosovo est peuplé à 90% d'Albanais.Au Monté­ négro, la population est de langue serbe et de tradi­ tion orthodoxe, sauf dans le nord où est établie une communauté musulmane.

Plus d'un million de Serbes, confrontés au chômage, ont émigré en France ou en Allemagne dans les années 1960 et 1970.

Depuis 1987, beaucoup d'Albanais, de Hongrois, de Croates et de musulmans ont quitté le pays.

ÉCONOMIE -Les principales matières pre­ mières sont le plomb, le zinc et la bauxite (Monténégro) dont l'exploitation a prati- quement cessé.

Le pays produit aussi du pétrole (1,1 million de t en 1995,soit la moitié de la consom­ mation), du gaz naturel et de l'hydroélectricité.

L'agriculture est compétitive puisque la balance agricole permet au pays d'être autosuffisant.

L'indus­ trie est centrée sur l'automobile, l'agroalimentaire et la sidérurgie.

L'embargo international, levé en 1995 en Serbie et au Monténégro, a provoqué une grave crise économique puisque la monnaie a perdu le tiers de sa valeur.

L'économie parallèle représente plus de 50% du PNB.

HISTOIRE -AuxVI'etVH'siècles,lesSiaves s'installent dans une région d'abord peu­ plée d'Illyriens (ancêtres des Albanais), puis de Thraces et enfin de Celtes qui fondent une colonie à Belgrade avant de subir l'in­ fluence byzantine.

En 1170-1196, Étienne Nemanja libère les Ser­ bes de la tutelle byzan­ tine et son fils, devenu roi, est à l'origine d'une Église serbe indépen­ dante.

Le Monténégro est inclus au royaume serbe.

En 1321,Étienne VIII per- Le Kosovo est � l'une des régions les plus pauvres de Yougoslavie, où l'agriculture demeure très archaïque.

met aux Serbes de dominer les Balkans, tandis qu'en 1360, le Monténégro redevient indépendant.

En 1389, les habitants de Serbie et du Monténégro perdent ensemble la bataille de Kosovo face aux Turcs, dont ils deviennent les vassaux à l'intérieur d'une principauté, avant d'être intégrés à l'Empire ottoman.

Les premières révoltes indépendantistes éclatent vers 1800 et les Serbes obtiennent leur auto­ nomie complète en 1830, puis leur indépendance en 1878 (congrès de Berlin).

À partir de 1912, la Serbie participe aux guerres balkaniques et obtient la majeure partie de la: Macédoine, mais, à la suite de l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à Sara­ jevo, elle rejette l'ultimatum autrichien et déclenche la Première Guerre mondiale.

Le Monténégro, principauté ecclésiastique deve­ nue royaume en 1910, est rattaché au royaume des Serbes, Croates et Slovène dont le prince Alexandre Karadjordjevic devient roi.

En 1945, la Serbie et le Monténégro deviennent deux des six républiques fédérées de Yougoslavie, le Kosovo et la Vojvodine ayant un statut de province autonome.

Tito dirige le gouvernement.

Staline exclut la Yougoslavie du monde socialiste en 1948.

Deux ans plus tard, l'autogestion est inaugurée dans tout le pays.

Les entreprises n'appartiennent ni à des par­ ticuliers ni à l'État, mais à ceux qui y travaillent.

À par­ tir de 1960, la Yougoslavie devient l'un des chefs de file des pays non alignés et la République socialiste YOUGOSLAVIE -EUROPE DE l'EST • Le port fluvial de Belgrade, au confluent du Danube et de la Save, est le principal port de la Yougoslavie.

fédérale de Yougoslavie est proclamée en 1963.

Mais la Fédération reste touchée par les nationalismes de chacune de ses républiques.

Les dirigeants croates sont limogés en 1971.

En 1974,une nouvelle constitu­ tion renforce le pouvoir des républiques à l'intérieur de la Fédération.

Tito invente ainsi un nouveau modèle politique qui évolue vers davantage de décentralisation.

Il meurt en 1980.

Po ur ne froisser aucune république, les fonctions présidentielles sont alors exercées collégialement.

L'économie se détériore et la situation devient ten­ due au Kosovo, où la majorité albanaise réclame plus de droits.

En 1986, des intellectuels serbes mettent au point le Mémorandum de l'Académie des sciences de Bel­ grade, qui attaque l'héritage de Tito, le découpage des républiques et prône le centralisme.

Ce texte plaide en faveur d'une« Grande Serbie» qui incorpo­ rerait tous les territoires balkaniques où vivent des Serbes.

Influencé par ces idées, Slobodan Milosevic, président de la ligue communiste serbe, chasse l'équipe communiste au pouvoir et se lance dans une campagne en faveur de la Grande Serbie.

En 1989, il révise la constitution afin de réduire l'autonomie de la Vojvodine et du Kosovo.

Au même moment, la ligue communiste décide de renoncer au monopole du pouvoir; des gouvernements d'opposi­ tion se forment en Croatie et en Slovénie.

Mais Milo­ sevie prépare la guerre en armant des milices serbes en Croatie et en Bosnie.

Lorsque la Croatie et la Bos­ nie déclarent leur indépendance, il appuie les séces­ sionnistes et proclame, avec les dirigeants du Monté­ négro, la République fédérale de Yougoslavie.

Le pays est alors soumis à des sanctions économiques et politiques, en raison de la responsabilité de ses diri­ geants dans la guerre et dans le génocide qui se déroule au même moment en Bosnie.

Essoufflé par l'embargo, le pouvoir yougoslave cesse de soutenir les Serbes de Croatie mais continue d'influencer la politique bosniaque.

En 1995, Milose­ vic négocie, au nom des Serbes de Bosnie, l'accord de Dayton, permettant à la fois la reconnaissance de la nouvelle Yougoslavie et la levée des sanctions.

La République fédérale de Yougoslavie est une fédération à régime bicaméral représenté par la Chambre des républiques (Serbie et Monténégro à. »