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Commentaire de Ionesco: Éviter la psychologie ou plutôt lui donner une dimension métaphysique.

Publié le 25/11/2012

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ionesco

« Il y avait là comme deux plans de réalité, Ja réalité concrète, matérielle,' appauvrie, vidée, limitée, de ces hommes vivants, quotidiens, bougeant et parlant sur scène, et la réalité de l'imagination, toutes deux face à face, ne se recouvrant pas, irréductibles l'une à l'autre : deux univers antagonistes n'arrivant pas à s'unifier, à se confondre.»

 

« Le théâtre peut paraitre un genre littéraire inférieur, un genre mineur. Il fait toujours un peu gros. C'est un art à effets, sans doute. Il ne peut s'en dispenser et c'est ce qu'on lui reproche. Les effets ne peuvent être que gros. On a l'impression que les choses s'y alourdissent. Les nuances des textes littéraires s'éclipsent.»

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« 250 / Exagération • 49 Paradoxalement, Ionesco ne se considère pas comme un grand amateur de théâtre.

Il a toujours été, dit-il, gêné par le caractère artificiel d'un spectacle où l'ima­ ginaire se présente à nous sous les traits de la réalité : des êtres vivants incarnent des personnages de fiction.

Le théâtre est le lieu de l'illusion absolue, celui où, comme le soulignait Borges dans un texte consacré à Shakespeare, des gens font semblant d'être des autres devant des gens qui font semblant de les prendre pour ces autres.

D'où un sentiment de malaise que même les plus grands auteurs -Strindberg ou Molière -ne par­ viennent pas à dissiper pour Ionesco : « Il y avait là comme deux plans de réalité, Ja réalité concrète, matérielle,' appauvrie, vidée, limitée, de ces hommes vivants, quotidiens, bougeant et parlant sur .

scène, et la réalité de l'imagination, toutes deux face à face, ne se recouvrant pas, irréductibles l'une à l'autre : deux univers antagonistes n'arrivant pas à s'unifier, à se confondre.» · ..

' Faudra-t-il donc renoncer au langage théâtral si en lui persiste toujours comme un précipice entre ces deux univers : celui de la réàlité et de la fiction? Ionesco, curieusement, semble n'être pas loin de le penser.

Le théâtre, de par sa nature même, est, pour lui, le moins subtil des langages littéraires, le moins susceptible d'atteindre à cette perfection qui permet à une œuvre de traverser les siècles : · « Le théâtre peut paraitre un genre littéraire infé­ rieur, un genre mineur.

Il fait toujours un peu gros.

_ C'est un art à effets, sans doute.

Il ne peut s'en dispen­ ser et c'est ce qu'on lui reproche.

Les effets ne peuvent · être· que gros.

On a l'impression que les· chost:,s s'y alourdissent.

Les nuances des textes littéraires s'éclipsent.» Et pourtant, le théâtre, poursuit Ionesco, est néces­ saire ; il répond à une attente profonde et éternelle de l'être humain.

·. »

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