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La littérature de 1950 à l'an 2000 (histoire)

Publié le 21/11/2011

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L'après-guerre

1945. La France respire enfin. Mais, exténuée, démoralisée par quatre années d'occupation, il lui faut recréer ce que près de dix ans ont détruit. La littérature a payé son tribut à la guerre, c'est l'évidence, même si Camus a fait paraître l'Etranger et le Mythe de Sisyphe en 1942, en même temps que Vercors et Pierre de Lescure fondaient les Editions de Minuit, que Jacques Auberque puis René

Tavernier continuaient courageusement à publier à Lyon leur revue (Confluences), que Roger Caillois à Buenos Aires faisait paraître Lettres Françaises et que Jacques Decour et Jean Paulhan lançaient leur hebdomadaire (les Lettres Françaises), pour n'en citer que quelques-uns. Le pays a certes le désir d'être. libre, de profiter au maximum des possibilités que la paix enfin retrouvée lui offre. Mais à la Conférence de Yalta les grandes décisions ont été prises sans la France, et le rêve qu'eurent soldats et résistants d'une nouvelle nation « pure et dure « ne semble pas être sur le point de se réaliser : les procès intentés aux •• collaborateurs •• ne satisfont pas toujours ceux qui pourtant avaient pu être de fervents partisans de l'épuration, et les tergiversations des régimes successifs engendrent, au-delà de la déception, une certaine insécurité qui se mue rapidement, étant donné le contexte, en une forme de scepticisme.

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« J'irai cracher sur vos tombes de Boris Vian Représentation en avril 1948 au théâtre Verlaine Lipnitzki/Violet C'est donc dans ce climat où l'angoisse semble être un peu la rançon de la liberté (mais une liberté vide d'objets comme le dira Sartre : > de cette époque •• Zazou ••.

Ce trompettiste passionné de jazz, voué à une mort prématurée (il meurt en 1959 à l'âge de trente-neuf ans), auteur tour à tour de romans, de poèmes et de pièces qui annoncent déjà le nouveau théâtre, symbolise parfaitement l'esprit de fantai­ sie, le refus du •• conformisme nationaliste •• que revêt le communisme de l'époque (•• Le socialisme a mis tant de vin dans son eau qu'il a tourné à l'abondance ••) et le mépris qu'inspire aux jeunes d'alors toute politique en général.

Vercoquin et le plancton en 1946, l'Ecume des jours et l'Automne à Pékin l'année suivante, l'Herbe rouge (1950), l'Arrache-cœur (1953) n'eurent en leur temps qu'un succès limité au petit cercle des amis incondition­ nels.

C'est seulement avec J'irai cracher sur vos tombes (1946), parodie du roman noir américain alors à la mode et qui défraya la chronique, que Vian atteindra le grand public (il signe Vernon Sul­ livan, pseudonyme repris également pour Et on tuera tous les affreux en 1948).

En fait, malgré cette réussite due à un malentendu, il faudra atten­ dre 1963 pour voir brusquement toute son œuvre redécouverte par une nouvelle génération de lec­ teurs qui allaient en faire leur porte-parole.

Existentialisme et humanisme Parallèlement à Vian, mais toujours à Saint­ Germain-des-Prés où le Flore et les Deux Magots sont les lieux privilégiés de leurs rendez-vous, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, Camus et Queneau parfois, regroupent autour d'eux une jeunesse bourgeoise qui rejette tous les modes de pensée conventionnelle et se cherche de nouveaux maîtres.

Car peu à peu la philosophie, qui en France s'est jusqu'à présent satisfaite d'Alain, va progressivement prendre une place que le début du siècle aurait été bien étonné de la voir occuper.. »

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