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LAIS (Histoire de la littérature)

Publié le 09/01/2019

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histoire

LAIS. Sous le nom de « lais » sont conservés quelque 35 à 40 textes de 100 à 1 000 vers, composés entre le dernier tiers du XIIe siècle et le milieu du XIIIe siècle, groupés en recueils (Londres, Upsal, Paris). Des listes d’époque et des allusions (Renart jongleur) nous apprennent qu’il s’en est perdu. Le mot est attesté avant 1150 en provençal (au sens de mélodie, chant), ainsi qu’en celtique pour désigner des pièces lyriques que les jongleurs bretons jouent et/ou chantent, à la harpe ou à la rote. Bien que le terme figure dans la plupart de ces textes, il est difficile d’en cerner l’unité. L’aspect le plus constant en est la brièveté; J. Frappier disait que le lai breton est au roman arthurien ce que la nouvelle est au roman moderne. Le registre d’écriture « aristocratique » oppose le lai à d’autres récits brefs comme le fabliau [voir Fabliau], mais il y a des interférences (Lecheor, Nabaret). La structure est celle du conte merveilleux (Volksmarchen) si l’on reprend la terminologie de Jolies, mais le travail littéraire est souvent mis en valeur par les auteurs (prologues et épilogues); le lai est donc aussi Kunstmarchen. Le motif merveilleux, présent dans la majorité des cas, peut manquer comme dans quelques lais de Marie de France (Equitan, Chaitivel, Chievrefeuil, Laostic). Le contexte « breton » (toponymie, personnages, emprunts au fonds des légendes celtiques, topos de l’origine) semble un trait caractéristique, mais il est malaisé de déterminer s’il s’agit vraiment de la source de cette littérature : le genre a pour les écrivains une « couleur bretonne », qui peut être surajoutée. D'ailleurs, certains « lais courtois » (Oiselet, Vair Palefroi) en sont dépourvus. La terminologie médiévale est toujours floue. La plupart des lais se présentent néanmoins comme l’élaboration poétique d’une tradition orale ou lyrique : « les Bretons en firent (en chantèrent) un lai », pour dire une « aventure », pour remémorer un événement singulier, extraordinaire par son caractère surnaturel ou pathétique. L’amour est une autre constante de ces histoires, dont on peut donner une définition a minima : conte en vers d’aventure et d’amour, souvent merveilleux, toujours bref, et concentré sur une action digne de passer à la postérité.

 

Les Lais de Marie de France

 

La collection la plus connue, d’une douzaine de textes (cf. manuscrit Harley), porte la signature de Marie de France, poétesse qui semble avoir vécu au xne siècle à la cour d’Henri II d’Angleterre. Ce nom, dont la formule complète apparaît dans l’épilogue des Isopets (« Marie ai nun, si sui de France ») est tout ce que nous connaissons d’elle : on lui attribue, sans doute à tort, VEspurga-toire saint Patrice. La date de ces œuvres se situe entre 1160 et 1178. Le prologue annonce un renouvellement de l’inspiration qui s’inscrit dans ce grand mouvement d’appropriation de la culture antique par le Moyen Age (« gloser la letre et de lor sens le sorplus métré »); mais Marie choisit une autre veine : elle veut « conter par rime » des aventures qu’elle a entendues. Ainsi, Guige-mar raconte celle d’un jeune chevalier indifférent à l’amour, blessé au cours d’une chasse à la biche blanche, qui est conduit par une nef enchantée dans un pays où il rencontre sa dame; leur amour découvert, le héros est banni, mais son amie le rejoint grâce au bateau. Equitan met en scène un roi ami des plaisirs qui séduit la femme de son sénéchal, mais tombe lui-même dans le piège qu’il a préparé pour se débarrasser du mari 

histoire

« peut être surajoutée.

D'ailleurs, certains« lais courtois » (Oiselet, Vair Palefroi) en sont dépourvus.

La terminolo­ gie médiévale est toujours floue L voir aussi DIT].

La plupart des lais se présentent néanmoins comme l'élabo­ ration poétique d'une tradition orale ou lyrique : «les Bretons en firent (en chantèrent) un lai », pour dire une «aventure», pour remémorer un événement singulier, extraordinaire par son caractère surnaturel ou pathétique.

L'amour est une autre constante de ces histoires, dont on peut donner une définition a minima : conte en vers d'aventure et d'amour, souvent merveilleux, toujours bref, et concentré sur une action digne de passer à la postérité.

Les Lais de Marie de France La collection la plus connue, d'une douzaine de textes (cf.

manuscrit Harley), porte la signature de Marie de France, poétesse qui semble avoir vécu au xu• siècle à la cour d'Henri II d'Angleterre.

Ce nom, dont la formule complète apparaît dans l'épilogue des Isopets («Marie ai nun, si sui de France >>) est tout ce que nous connais­ sons d'elle : on lui attribue, sans doute à tort, l' Espurga­ toire saint Patrice.

La date de ces œuvres se situe entre 1160 et 1178.

Le prologue annonce un renouvellement de l'inspiration qui s'inscrit dans ce grand mouve 111ent d'appropriation de la culture antique par le Moyen Age ( « gloser la let re ct de lor sens le sorplus metre >> ); mais Marie choisit une autre veine : elle veut «conter par rime >> des aventures qu'elle a entendues.

Ainsi, Guige­ mar raconte celle d'un jeune chevalier indifférent à l'amour, blessé au cours d'une chasse à la biche blanche, qui est conduit par une nef enchantée dans un pays où il rencontre sa dame; leur amour découvert, le héros est banni, mais son amie le rejoint grâce au bateau.

Equitan met en scène un roi ami des plaisirs qui séduit la femme de son sénéchal, mais tombe lui-même dans le piège qu'il a préparé pour se débarrasser du mari (une cuve d'eau bouillante).

Le Chaitivel évoque une dame qui perd successivement trois chevaliers qu'elle aime et voit son quatrième ami mutilé, le tout dans un même combat.

Le Chievrefueil reprend un épisode de la légende de Tristan : la rencontre et la reconnaissance des amants grâce au signal-emblème du chèvrefeuille enroulé sur le coudrier.

Fresne est une histoire d'enfant abandonné, de reconnaissance et de restauration, grâce à des signes.

Dans Bisclavrt·t, le héros est loup-garou : sa femme lui extorque son secret et veut le perdre en volant ses vête­ ments; mais elle est cruellement châtiée avec son com­ plice.

Lanva/ retrace l'extraordinaire rencontre, à la cour d'Arthur.

d'un chevalier solitaire avec une femme fée qui lui propose son amour et l'emmène dans son «autre monde»; le secret est trahi par les manœuvres de Gue­ nièvre, nouvelle Putiphar, qui accuse celui qui a dédai­ gné ses avances; une intervention inopinée de la. »

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