LE COQ-A-L'ÂNE (Histoire de la littérature)

COQ-A-L'ÂNE (xvie siècle). Genre poétique, créé de toutes pièces au xvie siècle — et vraisemblablement par Marot — pour critiquer, sous le mode du non-sens et de l’énigme, des personnages ou des événements réels. Le terme est repris par Marot à l’expression populaire « sauter du coq à l’âne », qui désigne essentiellement un discours incohérent. Cette origine populaire, bien reconnue par tous les théoriciens contemporains de Marot, comme Barthélemy Aneau, Sébillet et Peletier du Mans, est précisément critiquée par du Bellay dans la Deffence et illustration de la langue françoyse. Le premier coq-à-l’âne de Marot date certainement de 1531; il est imité par de nombreux poètes — au dire des contemporains —, et surtout par Eustorg de Beaulieu, qui s’amuse à retourner l’expression en Epistre de l'asne au coq. Vont suivre, dans les recueils collectifs, d’anonymes Épistres de la poule à baudet, du coq à la coquette, etc. Beaucoup sont attribués, à tort, à Marot, qui semble n’en avoir écrit que quatre, mais qui cautionne le genre jusqu’à la fin du siècle.