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Le salon de l'ARSENAL (histoire de la littérature)

Publié le 14/11/2018

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histoire

ARSENAL (salon de l') La disparition de la Muse française et l’éclatement du groupe qui l’avait fondée firent en juin 1824 du mouvement romantique, sinon un mort en sursis, du moins une armée décapitée : plus d’organe pour répandre les nouvelles idées, plus de chef sous la bannière de qui s’enrôler et surtout plus d’équipe pour organiser le combat contre les classiques, qui, plus que jamais actifs, multipliaient pamphlets et attaques (discours d’Auger à l’Académie, Epître aux romantiques de Viennet, articles de Cypricn Desmarais, etc.). C’est à ce moment précis que Charles Nodier est nommé bibliothécaire du duc d’Artois à l’Arsenal : de vingt ans l’aîné des jeunes troupes, il fait figure de sage parmi les romantiques frondeurs, modérant les ardeurs des plus bouillants, initiant chacun aux prestiges de l’illuminisme, de la féerie, du fantastique...

histoire

« ----- ·-··- que jamais actifs, multipliaient pamphlets et attaques (discours d'Auger à l'Académie, Epître aux romantiques de Viennet.

articles de Cyprien Desmarais, etc.).

C'est à ce moment précis que Charles Nodier est nommé biblio­ thécaire du duc d'Artois à l'Arsenal : de vingt ans l'aîné des jeunes troupes, il fait figure de sage parmi les roman­ tiques frondeurs, modérant les ardeurs des plus bouil­ lants, initiant chacun aux prestiges de l'illuminisme, de la féerie, du fantastique ...

C'est tout naturellement que l'on s'assemble «sous (son) aile paternelle>> (Musset, Poésies nouvelles, 1843), chaque dimanche soir, dans le salon de 1' Arsenal transformé rituellement en boudoir, salle de danse ou de concert.

Les historiens du roman­ tisme se sont plu, à la suite des relations des divers participants, à raconter le programme d'une soirée type: causerie de 20 heures à 22 heures, puis Marie Nodier (la fille du maître de maison) se met au piano, et l'on danse jusqu'à l heure du matin.

Toutefois, au-delà de l' anecdo­ tique, le salon de l'Arsenal importe autant par ce qu'il fut que par ce qu'il aurait pu être : en effet, si l'influence de Nodier fut déterminante pour la formation générale de la nouvelle école (c'est en particulier lui qui présenta Hugo à la rédaction du Globe et favorisa ainsi le rappro­ chement des fractions politiques divergentes et c'est encore lui qui, par relations interposées, facilita l'accès des romantiques au Théâtre-Français), il ne fut jamais reconnu comme un chef véritable par les jeunes habitués de son salon.

On peut s'interroger sur l'évolution qu'au­ rait alors subie le romantisme sous sa houlette; sans doute eOt-il été moins grandiose, moins exotique et plus frénétique.

plus préoccupé de récit que de poésie ou de théâtre.

L'Arsenal ne fut pas un véritable lieu de combat comme le sera le Cénacle qui prendra sa relève : du moins permit-il de réfléchir à certains aspects théoriques, d'unir les divers courants de l'art puisque, à côté des écrivains (Dumas, Hugo, Musset, Vigny, Balzac, Gau­ tier, Loève-Veimars ...

), on trouve les peintres Delacroix, Devéria, les deux Johannot, David ...

, et surtout à quel­ ques-uns de prendre conscience de leur véritable force.

C'est d'ailleurs d'une rivalité entre Hugo et Nodier, l'un refusant de n'être que le second de l'autre qui ne se décidait pas à assumer la première place, que 1 'Arsenal commença de décliner : le salon mondain allait céder la place au quartier général de la rue Notre-Dame-des­ Champs, Je diplomate Nodier au général Hugo, et « la boutique romantique >> à l'armée d'Hernani.

[Voir CÉNA­ CLES ROMANTIQUES, NODIER Charles.] D.

COUTY. »

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