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Marivaux - Histoire de la littérature

Publié le 25/01/2018

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marivaux

Le Télémaque travesti est une œuvre beaucoup plus importante; son authenti­cité ne fait plus aucun doute depuis la démonstration de Fr. Deloffre qui a publié la totalité du roman. On peut s'étonner que Marivaux, qui n'a pu achever ni La Vie de Marianne, ni le Paysan parvenu, ait mené à bien deux parodies, Le Télémaque travesti et L' Iliade travestie, sans se lasser d'une monotonie qui n'est que trop sensible au lecteur. Marivaux démarque paragraphe par paragraphe le texte de Fénelon; les modifications, suppressions, interversions et plus rarement additions qu'il se permet sont toutes dictées par le sentiment de ce qui convient à un roman réaliste se déroulant au xvne siècle. Pour maintenir le parallélisme complet des aventures de Brideron avec celle de Télémaque, il fait intervenir largement le hasard (mais le procédé est fastidieux et les circonstances symétriques sont laborieu­sement amenées) et, beaucoup plus adroitement, l'imagination délirante de Bride­rou et de Phocion, qui retrouvent dans tout ce qui leur arrive les événements mêmes de Télémaque et souvent se conduisent de façon à créer cette conformité.

Les Effets surprenants de la sympathie sont

 

imités des longs romans d'aventures que Mari­vaux avait dû lire dans sa jeunesse et qu'il va bientôt parodier dans Pharsamon. L'intrigue très compliquée, les récits insérés dans le récit et d'autres récits enveloppés à leur tour dans ces récits mêmes rendent le résumé presque impossible; les événe­ments sont violents et pathétiques, le hasard est le grand moteur de l'action; Mari­vaux ne recule devant aucune des invraisemblances les plus rebattues, enlèvements, déguisements, naufrages, turqueries, personnages que l'on croit morts et que l'on revoit bien vivants, disparus qu'on retrouve aux antipodes, etc. Le style est affecté, les monologues à haute voix, souvent surpris par un auditeur caché, sont pleins d'exclamations, d'invocations, de tutoiements adressés à soi-même. La psyèhologie est celle de l'amour-passion, né au premier regard, auquel on sacrifie sa vie entière, qu'il est vain de vouloir combattre, qui se place au-dessus de toute règle morale mais qui inspire aussi les dévouements les plus généreux et les actes les plus héroï­ques. Chez les uns, l'amour est d'une délicatesse voisine de la fadeur, mais d'autres emprisonnent, assassinent, brutalisent, violent ou du moins n'en sont empêchés que par la providence qui veille sur les bons dans les romans : <( Des situations assez surprenantes, des malheurs qui passent l'imagination. Partout vous y voyez des amants que l'amour plonge dans un abîme de supplices; les jalousies éclatent, le sang coule de toutes parts; ce n'est que désespoir : tout y est fureur, ou plaintes et gémissements, presque point de calme; la vie de ces infortunés n'est qu'un tissu d'horreur : le sort et l'amour en font successivement leurs victimes 1 >>. Marivaux retarde sur son époque quand il recourt si naïvement aux procédés du roman baroque, mais non quand il retient de celui-ci le pathétique le plus sombre et le plus sentimental : la même tendance se manifeste chez l'abbé Prévost.

La Voiture embourbée est un roman parodique dans lequel à travers la plaisan­terie anti-romanesque on aperçoit le vif intérêt porté par Marivaux au réalisme en général, et au réalisme populaire en particulier. D'où tantôt des traits amusants et vrais (la marche dans la boue pour rejoindre le village après l'accident de voiture, le portrait de la servante du curé, le premier repas chez la paysanne), tantôt des bouffonneries et des exagérations banales (le jugement méprisant sur la grossièreté des campagnards, les amours rustiques et la querelle de ménage). Pour la première fois Marivaux fait imiter par des subalternes ridicules les gens de bonne société : il met ainsi en lumière la fausseté d'un héroïsme de commande; ce que les maîtres nobles font pour se conformer à leurs modèles romanesques, sans s'apercevoir que leurs sentiments n'ont aucune authenticité, les valets le refont sans y croire, avec une application naïve : ƒ Je t'aime dans le fond, et tout ce que nous faisons là, tu sais bien que ce n'est que pour la frime s dit Perrette-Dina à Pierrot-Timane, lors­qu'elle juge décent de rompre avec lui après qu'il lui a avoué son amour, à l'exemple de leurs maître et maîtresse s• La critique du romanesque est le but du << roman impromptu que racontent pour se distraire les voyageurs arrêtés par un accident : en faisant créer par ces personnages une fiction incohérente, dont chacun invente sa part selon son propre caractère, Marivaux dénonce l'arbitraire 

marivaux

« Les premiers .romans Les Effets surprenants de la sympathie sont imités des longs romans d'aventures que Mari­ vaux avait dû lire dans sa jeunesse et qu'il va bientôt parodier dans Pharsam on.

L' intrigue très compliquée, les récits insérés dans le récit et d'autres récits enveloppés à leur tour dans ces récits mêmes rendent le résumé presque impossibl e; les événe­ ments sont violents et pathétiques, le hasard est le grand moteur de l'acti on ; Mari­ vaux ne recule devant aucune des invraisemblances les plus rebattues, enlèvements, déguis ements, naufrages, turquer ies, personnages que l'on croit morts et que l'on revoit bien vivant s, disparus qu'on retrouve aux antipodes, etc.

Le style est affecté, les monologues à haute voix, souvent surpris par un auditeur caché, sont pleins d'exclamations, d'invocations, de tutoiements adressés à soi-même.

La psyèhologie est celle de l'amour-passion, né au premier regard, auquel on sacrifie sa vie entière, qu'il est vain de vouloir combattre, qui se place au-dessus de toute règle morale mais qui inspire aussi les dévouements les plus généreux et les actes les plus héroï­ ques.

Chez les uns, l'amour est d'une délicate sse voisine de la fadeur, mais d'autres emprisonnent, assassinent, brutalisent, violent ou du moins n'en sont empêchés que par la providence qui veille sur les bons dans les romans : .

Lorsque Clorante s'abîme dans le ressouvenir de Caliste, Marivaux commente ainsi ce qu'il éprouve :. »

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