Périodisation et classification - Histoire de la littérature

« En quantité, la production romanesque ne diminue pas : interprétant les données de la Bib liograph y de Jones, G.

May a montré que les romans imprimés en France sont dans une proportion de plus en plus faible de 1735 à 17 44 et sans doute au-delà, ce qu'il impute à la censure 1; mais le chiff re global des romans publiés ne cesse au contraire de grandir, et a certainement continué à grandir après 1750; on lisait de plus en plus de romans en France, qu'ils fussent autorisés, tolérés, ou importés clandestinement.

C'est le génie créateur qui avait Laissé.

Une classification par catégories est impossib le; nous laisserons de côté les contes de fées et les romans historiques, catégories créées au xvue siècle et encore abondamment représentées, mais tombées dans l'affadi ssement et, pour les contes de fées, dans le mauvais goût; les romans vivants, ceux qui sont caractéristiques du xvme siècle, contiennent de tout, le plus important étant parfois dans les parenthèses et les digre ssions.

Comment définir Tanzaï et Néadarné, histoire ja ponaise, de Crébill on? c'est à la fois un roman exotique, un roman merveilleux, un roman satirique, un roman psychologique, un roman libertin...

La Vie de Marianne de Marivaux est un roman d'analyse au premier chef , mais à un degré moindre un roman de mœurs; Gil Bias de Santillane est un roman de mœurs au premier chef, mais dans une certaine mesure un roman psychologique ; Cl eveland est un roman métaphysique, un roman sentimental, un roman d'aventures, un roman de mœurs.

Désormais un roman est un roman, sa spécification secondaire n'a pas grande importan ce.

Même la distinction entre les romans du comportement, qui décrivent des action s, une société, et les romans de la vie intérieure n'est pas radica le; les auteurs de romans de mœurs sont des moralistes aussi bien que les auteurs de romans sentimentaux ; nous adopterons pourtant cette répartition en y ajou tant une troisième catégorie, celle des romans satiriques et libertins; mais nous maintiendrons en dehors de tout classement les grands créateurs du roman au xvme siècle, Lesage, Marivaux, Prévost, Crébillon, Voltaire, Rousseau.. »