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L'existence d'autrui en question

Publié le 15/01/2004

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question
Et, en découvrant cet autre qui est en face de nous, nous découvrons en même temps tous les autres, comme si tous les autres eux aussi étaient déjà là. Enfin, remarque ultime, cet autre n'est pas le simple alter ego du sujet qui se découvre dans le cogito. Il est ce qui conditionne le sujet. Le sujet n'est plus, comme dans les philosophies traditionnelles, un absolu ; il n'est que relativement par rapport à autrui. La reconnaissance d'autrui D'emblée, nous nous croyons d'abord, peut-être, seul au monde. Et si nous reconnaissons vite que nous ne sommes pas seuls au monde, nous croyons pourtant que c'est autour de nous que le monde se constitue, comme si, en tant que sujet, nous étions le centre autour duquel tout devait se dis-poser. Mais à mieux examiner sa situation, le sujet se rend compte qu'il n'a pas d'être en tant que tel, mais que, pour être, il est totalement dépendant d'autrui, de son existence, de son jugement, de son approbation. Sartre en donne des exemples concrets. Tout ce qui semble faire un caractère (être jaloux), tout ce qui semble faire une qualité qu'on se serait appropriée (être intelligent), ou un défaut qu'on revendique (être méchant) n'est pas une propriété dont on disposerait d'abord et une fois pour toutes. Il y faut la reconnaissance d'autrui.
question

« « Par le je pense, contrairement à la philosophie de Descartes,contrairement à la philosophie de Kant, nous nous atteignons nous-mêmes en face de l'autre, et l'autre est aussi certain pour nous quenous-mêmes.

Ainsi l'homme qui s'atteint directement par le cogitodécouvre aussi tous les autres et il les découvre comme la condition deson existence.

Il se rend compte qu'il ne peut rien être (au sens où ondit qu'on est spirituel ou qu'on est méchant, ou qu'on est jaloux) sauf siles autres le reconnaissent comme tel.

Pour obtenir une véritéquelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre.

L'autre estindispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à laconnaissance que j'ai de moi.

Dans ces conditions, la découverte demon intimité me découvre en même temps l'autre, comme une libertéposée en face de moi, qui ne pense et qui ne veut que pour ou contremoi.

Ainsi, découvrons-nous tout de suite un monde que nousappellerons l'intersubjectivité et c'est dans ce monde que l'hommedécide ce qu'il est et ce que sont les autres.En outre, s'il est impossible de trouver en chaque homme une essenceuniverselle qui serait la nature humaine, il existe pourtant uneuniversalité humaine de condition.

Ce n'est pas par hasard que lespersonnes d'aujourd'hui parlent plus volontiers de la condition del'homme que de sa nature.

Par condition ils entendent avec plus oumoins de clarté l'ensemble des limites a priori qui esquissent sa situation fondamentale dans l'univers.

Les situations historiques varient : l'homme peut naître esclavedans une société païenne ou seigneur féodal ou prolétaire.

Ce qui ne varie pas, c'est la nécessité pour luid'être dans le monde, d'y être au travail, d'y être au milieu des autres et d'y être mortel.

(...) Enconséquence, tout projet, quelque individuel qu'il soit a une valeur universelle.

» SARTRE.

Le sujet n'est que relativement à autrui Dans la tradition du « je pense » (Descartes), ce qui est atteint est une subjectivité « rigoureusement individuelle ».Avec le cogito existentialiste, on ne se découvre « pas seulement soi-même, mais aussi les autres ».

En nousatteignant, nous nous atteignons « en face » de l'autre.

D'un autre qui semble avoir été déjà là, puisque nous letrouvons par le mouvement même où nous nous trouvons.

Et, en découvrant cet autre qui est en face de nous,nous découvrons en même temps tous les autres, comme si tous les autres eux aussi étaient déjà là.

Enfin,remarque ultime, cet autre n'est pas le simple alter ego du sujet qui se découvre dans le cogito.

Il est ce quiconditionne le sujet.

Le sujet n'est plus, comme dans les philosophies traditionnelles, un absolu ; il n'est querelativement par rapport à autrui. La reconnaissance d'autrui D'emblée, nous nous croyons d'abord, peut-être, seul au monde.

Et si nous reconnaissons vite que nous ne sommespas seuls au monde, nous croyons pourtant que c'est autour de nous que le monde se constitue, comme si, en tantque sujet, nous étions le centre autour duquel tout devait se dis-poser.

Mais à mieux examiner sa situation, le sujetse rend compte qu'il n'a pas d'être en tant que tel, mais que, pour être, il est totalement dépendant d'autrui, de sonexistence, de son jugement, de son approbation.

Sartre en donne des exemples concrets.

Tout ce qui semble faireun caractère (être jaloux), tout ce qui semble faire une qualité qu'on se serait appropriée (être intelligent), ou undéfaut qu'on revendique (être méchant) n'est pas une propriété dont on disposerait d'abord et une fois pour toutes.Il y faut la reconnaissance d'autrui. Autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même Ainsi, pour Sartre, le moi ne peut prétendre, par la seule introspection, se connaître.

Autrui est le médiateurindispensable pour que le moi puisse atteindre sa vérité : « pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que jepasse par l'autre ».

Cette position d'autrui comme médiateur fait que le sujet n'est sujet que par autrui.

Aussi allerdésespérément à la recherche du plus profond de soi, du plus particulier, « du plus intime », c'est inexorablementtrouver cet autre : « la découverte de mon intimité me découvre en même temps l'autre ». Autrui, « une liberté posée en face de moi » Je découvre autrui, et je me sens découvert face à lui.

C'est « une liberté posée en face de moi », un face-à-facequi marque une rivalité.

Celle d'une existence à part entière qui m'échappe en ses pensées et en son vouloir.

Rivalitéou alliance, jamais donnée une fois pour toutes, où je suis l'autrui de ce sujet qui m'accepte ou me rejette, mais quin'existe comme tel que par moi, tout comme moi je n'existe que par lui.

Notre monde presque immédiat n'est doncpas, pour Sartre, le monde de la nature, il est « un monde que nous appellerons l'intersubjectivité ».

Monde qui n'estpas donné mais à construire, par l'ensemble des décisions que les uns et les autres nous avons sans cesse àprendre.

Liberté sans cesse à confirmer, pour assumer ce qui fait notre condition humaine !. »

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