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Peut on concevoir libertés sans responsabilités?

Publié le 01/03/2005

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Etre libre c'est se départir d'inclinations sensibles, affectives, et individuelles et c'est donc aussi bien endosser une responsabilité morale. Dans le contrat social Rousseau montre que la liberté du citoyen consiste à renoncer à sa volonté particulière afin de reconnaître la validité de la volonté générale, si bien que l'auteur, dans une formule célèbre écrit qu'on « le forcera d'être libre » à propos de qui persisterait à vouloir voir sa volonté minoritaire se réaliser.     On trouve cette formule énigmatique au septième chapitre du premier livre du « Contrat social ». Rousseau affirme que celui qui refuse d'obéir aux lois peut y être contraint par le corps social, mais il ajoute que cette contrainte sert en fait la liberté de celui qui y est soumis. Ce paradoxe met en évidence la tension qui existe entre notre existence d'individu et notre existence de citoyen, et interroge sur la conciliation de l'obéissance civique avec la liberté. Rousseau partage avec les partisans du droit naturel l'idée que l'être humain est naturellement libre et autonome, chacun d'entre nous a naturellement le droit de décider de ses propres actions, dans son propre intérêt. Or, l'intégration à un Etat nécessite une organisation sociale, des lois, un pouvoir commun. Le problème central qu'examine le « Contrat social » est de savoir ce qu'est une loi légitime, ou encore de déterminer à quoi chacun de nous s'engage en vivant sous un pouvoir commun. Qu'est-ce que je donne de mon pouvoir de me diriger moi-même ? à qui ?

« III- Pas de libertés sans responsabilités. Comme l'a illustré Kant dans sa philosophie pratique, la liberté consiste en fait à se donner sa propre loi entant que celle-ci correspond à un affranchissement envers toute tendance pathologique.

Autrement dit être librec'est se défaire de toute inclination particulière et égoïste, c'est pourquoi la liberté me permet, selon Kant, d'élirel'impératif catégorique pour maxime de mon action, soit le principe suivant : « Agis uniquement de sorte que lamaxime de ton action puisse toujours en même temps être érigée en maxime universelle de la nature ».

Cet impératif m'oblige à me demander si mon action est valable dans l'hypothèse fictive de sonuniversalisation : si je suis tenté de mentir, en voyant que le mensonge ne saurait être une loi de la nature, souspeine d'auto destruction du langage, je renonce à mon mensonge.

Etre libre c'est se départir d'inclinations sensibles,affectives, et individuelles et c'est donc aussi bien endosser une responsabilité morale.

Dans le contrat social Rousseau montre que la liberté du citoyen consiste à renoncer à sa volonté particulière afin de reconnaître lavalidité de la volonté générale, si bien que l'auteur, dans une formule célèbre écrit qu'on « le forcera d'être libre » àpropos de qui persisterait à vouloir voir sa volonté minoritaire se réaliser.

On trouve cette formule énigmatique au septième chapitre du premier livre du « Contrat social ».

Rousseau affirme que celui qui refuse d'obéir aux lois peut y être contraint par le corps social, mais il ajoute que cette contrainte sert en fait la liberté de celui qui y est soumis.

Ceparadoxe met en évidence la tension qui existe entre notre existence d'individu et notre existencede citoyen, et interroge sur la conciliation de l'obéissance civique avec la liberté.Rousseau partage avec les partisans du droit naturel l'idée que l'être humain est naturellement libre et autonome, chacun d'entre nous a naturellement le droit de décider de ses propres actions,dans son propre intérêt.

Or, l'intégration à un Etat nécessite une organisation sociale, des lois, unpouvoir commun.

Le problème central qu'examine le « Contrat social » est de savoir ce qu'est une loi légitime, ou encore de déterminer à quoi chacun de nous s'engage en vivant sous un pouvoircommun.

Qu'est-ce que je donne de mon pouvoir de me diriger moi-même ? à qui ? en l'échange dequoi ? Ou encore, dans quel but véritable les hommes décident-ils de s'associer, de se donner deslois communes ?Alors que Hobbes pense que le souci d'être en sécurité est le principal moteur de la vie sociale, Rousseau affirme que « renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme ».

Non seulement la liberté est inaliénable, et nul ne peut vouloir être soumis à un autre, mais surtout leshommes s'associent pour conserver leur liberté et se préserver des rapports de dépendancepersonnelle.Le problème de la création de l'Etat légitime peut donc s'énoncer ainsi : « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens dechaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et resteaussi libre qu'auparavant. » Or, comment créer des lois et n'obéir à personne ? La réponse de Rousseau est apparemment simple : « Le peuple soumis aux lois doit en être l'auteur. » Chaque individu promet d'obéir à la « volonté générale ».

La « volonté générale » est ce qu'il y a de commun dans toutes les volontés.

Par exemple, au moment où un groupe d'individus veut s'associer, il existe en chacun de ses futurs membres une volonté commune : créer cetteassociation, quelles que soient par ailleurs leurs volontés particulières et différentes, singulières.

En promettant d'obéir à la « volonté générale », je ne promets en fait que d'obéir à moi-même, qu'à une partie de ma volonté, qui se trouve coïncider avec celle des autres.

Sans doute, enobéissant à la « volonté générale », ne réaliserai-je pas toutes mes volontés, je ne satisferai pas tous mes intérêts.

Mais je me réaliserai que ce que je veux, que mes intérêts.

En aucun cas je ne serai soumis à la volonté d'un autre.

Bref, je resterai libre.« Tant que les sujets ne sont soumis qu'à de telles conventions, ils n'obéissent à personne, mais seulement à leur propre volonté.

» En obéissant à la loi, qui n'est qu'une déclaration de la « volonté générale », je perds ma liberté naturelle de faire tout ce que je veux ou plus précisément tout ce que je peux , étant donné la force des autres qui peuvent s'opposer à mes projets.

Mais je gagne précisément une libertépolitique, qui me permet à la fois de n'obéir qu'à moi-même (puisque je peux me considérer comme l'auteur de la volonté générale, qui est une partiede MA volonté), et ne pas subir la volonté d'un autre (plus fort, plus rusé, plus riche).

De plus, il y a fort à parier que les lois seront justes, puisque ceux qui les font doivent les subir ; chaque membre del'Etat est à la fois et législateur et sujet.

Son propre intérêt lui commande donc de faire des lois judicieuses, puisqu'ilen subira les conséquences.

Ainsi, l'égoïsme naturel se voit servir l'intérêt commun. On comprend alors la fort belle formule de Rousseau : « L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. » La liberté n'est pas le caprice, mais le respect des lois que l'on se donne à soi-même et qui nous préservent de subir lecaprice d'autrui. Cependant, il se peut qu'un individu désobéisse à la loi.

De quel droit le punir ? Est-ce légitime ? Pour comprendre la réponse de Rousseau , il faut comprendre le mécanisme même qui pousse u individu à désobéir. En désobéissant à la loi, je désobéis à moi-même, à une partie de ma volonté commune.

Cela n'est possible queparce qu'il y a une différence entre « homme » et « citoyen » : « En effet chaque individu peut avoir une volonté particulière contraire ou dissemblable à la volonté générale qu'il a comme citoyen. » Contrevenir aux lois, c'est faire prédominer sa « volonté particulière », son intérêt propre sur l' » intérêt général » qu'on continue d'avoir comme. »

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