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La raison entre-t-elle nécessairement en conflit avec la croyance (ou foi) religieuse ?

Publié le 21/03/2004

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De tout temps, les hommes ont cherché à améliorer leur quotidien, à comprendre et à expliquer le monde qui les entoure. Les théories scientifiques qui en ont découlé se sont souvent heurtées aux croyances religieuses qui avaient cours en ce temps là. La science et la religion ont en commun de nous inviter à une certaine compréhension du monde et revendiquent ainsi une forme de vérité. Elles sont au cœur des croyances des hommes.  Une croyance d’origine scientifique est-elle préférable à une croyance d’origine religieuse? Les connaissances scientifiques rentrent-elles nécessairement en conflit avec les croyances?

  • I. Il existe un conflit entre la raison et la croyance religieuse.

1. La raison est toujours potentiellement en conflit avec la croyance. 2. Ce conflit potentiel existe nécessairement. 3. Deux aspects du conflit de la raison et de la croyance : le contenu et l'origine de la foi. 4. La croyance religieuse affirme elle-même son opposition à la raison.

  • II. Vers une résolution du conflit de la raison et de la croyance.

1. La croyance religieuse a besoin de la raison. 2. La raison a besoin de la croyance. 3. Les conditions d'un accord de la raison et de la croyance.

  • III. La raison n'entre pas nécessairement en conflit avec la foi.

1. La rationalité scientifique n'entre pas nécessairement en conflit avec la croyance. 2. La croyance en Dieu est permise par la raison théorique. 3. La raison pratique comme point de passage de la raison à la foi.

« On peut en effet rendre raison de tout ce qui est sans faire appel auxpuissances divines : « Toutes choses se forment sans intervention des dieux» (p.

23).

« L'univers n'a pas été fait pour nous de création divine, tantl'ouvrage est défectueux ! » (p.

57).

La raison d'Épicure guérit de la croyancequi naît de l'ignorance.

La crainte de la mort s'accompagne toujours de lacrainte des dieux.

Nous sommes animés d'une superstition ridicule et d'undésir de survie déplacé.

En mauvais physiciens, nous oublions que la mort nefait que libérer les atomes qui composaient notre être.

La survie n'a, de cepoint de vue, aucun sens.

Quant à notre sentiment religieux, il ne vaut guèremieux si l'on ne voit pas que les dieux sont, quant à eux, bienheureux, end'autres lieux, et indifférents à notre sort. Une des premières cause d'angoisse chez les humains est, selon Epicure,l'inquiétude religieuse et la superstition.

Bien des hommes vivent dans lacrainte des dieux.

Ils ont peur que leur conduite, leurs désirs ne plaisent pasaux dieux, que ceux-ci jugent leurs actes immoraux ou offensants enversleurs lois et ne se décident à punir sévèrement les pauvres fauteurs, en lesécrasant de malheur dès cette vie ou en les châtiant après cette vie.

Ilspensent aussi qu'il faut rendre un culte scrupuleux à ces divinités, leuradresser des prières, des suppliques, leur faire des offrandes afin de seconcilier leurs bonnes grâces.

Car les dieux sont susceptibles, se vexent pourun rien, et sont parfois même jaloux du bonheur des simples mortels, qu'ils se plaisent alors à ruiner.

Toutes cescroyances qui empoisonnent la vie des hommes ne sont que des superstitions et des fariboles pour Epicure. Pour s'en convaincre, il faut rechercher quels sont les fondements réels des choses, il faut une connaissancemétaphysique, cad une science de la totalité du monde.

Celle-ci nous révélera que le principe de toutes choses estla matière, que tout ce qui existe est matériel.

Ainsi, la science peut expliquer tous les événements du monde, tousles phénomènes de la Nature, même ceux qui étonnent et terrorisent le plus les hommes, comme procédant demécanismes matériels dépourvus de toute intention de nuire, et nullement d'esprits divins aux volontés variables.

Parexemple, les intempéries qui dévastent vos biens et vous ruinent ne sont nullement l'expression d'une vengeancedivine pour punir vos fautes passées, mais seulement la résultante de forces naturelles aveugles et indifférentes àvotre devenir.

C'est ce qu'établira de façon complète Lucrèce, en donnant même le luxe de plusieurs explicationspossibles des mêmes phénomènes, arguant du fait que l'essentiel n'est pas de connaître la vraie cause duphénomène, mais de savoir qu'il possède une cause matérielle non intentionnelle.

C'est en effet cela seul qui importeà notre bonheur, puisque ce savoir nous délivre des angoisses religieuses. Plus précisément, cette pensée rationnelle travaille, comme l'écrit encore Lucrèce, « à dégager l'esprit des lieuxétroits de la superstition » (p.

42).

Elle n'est incompatible qu'avec la crédulité religieuse, qui rend impossiblel'ataraxie (l'absence de trouble, de crainte) que vise le Sage.

Elle n'entre pas nécessairement en conflit avec unecroyance raisonnée en des dieux qui, « par le privilège de leur nature, doivent jouir d'une durée immortelle dans unesouveraine paix, séparés, éloignés de nous et de ce qui nous touche [...] sans aucun besoin de nous, insensibles ànos services, inaccessibles à la colère » (p.

20).

Mais une telle croyance, toute extérieure à la superstition, « nousélève jusqu'aux cieux ».

Le divin que cherche la religion ne serait-il pas, en dernière analyse, notre raison elle-même? 2.

Une raison indépendante de la foi. »

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