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La science est-elle la seule à fournir des connaissances vraies ?

Publié le 28/03/2004

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La pensée peut se connaître elle-même.] Les limites de la connaissance scientifique Selon Cournot, l'esprit humain est capable de comprendre les phénomènes physiques, mais ne dispose pas des moyens lui permettant de saisir «le mode d'action de ce principe supérieur qui met en branle les fonctions de la vie« (Essai sur les fondements de la connaissance et sur les caractères de la critique philosophique). Cela ne signifie pourtant pas que toute réflexion sur la vie soit nécessairement fausse. Il existe des connaissances vraies qui ne sont pas scientifiques Des vérités autres que scientifiques Il est impossible d'étudier l'homme comme on étudie la matière et le vivant. Pourtant, on ne peut pas dire que philosophie et sciences humaines ne sont jamais parvenues à fournir des connaissances vraies sur sa manière de penser et d'agir. De même, poètes et tragédiens décrivent avec profondeur l'universalité des passions humaines. La conscience fournit des connaissances vraies Qu'il s'agisse de la conscience de soi, de la conscience morale, les connaissances que je peux avoir de moi-même, du bien et du mal, peuvent être parfaitement vraies. Que toute morale vise à renforcer les liens qui m'unissent à autrui; voilà qui est incontestable. Pourtant, je ne dispose d'aucun moyen scientifique de prouver cette assertion. [] On peut, ainsi que le fait Cournot, distinguer la preuve logique, ou formelle, de la certitude «philosophique« ou «rationnelle«.
Nous sommes ici interrogés sur la science, que nous définirons comme saisie d'un objet de pensée et représentation rationnelle, élaborées à partir de l'observation, du raisonnement ou de l'expérimentation. La compréhension et la représentation exactes, complètes, rationnelles, démonstratives ou expérimentales, sont-elles seules capables de parvenir à un donné adéquat et d'entraîner notre assentiment ?
La science est le lieu de la certitude et de la démonstration. En dehors de sa sphère règne l'opinion et la conviction, jamais la vérité. Mais, la raison n'a pas qu'un usage scientifique et positif. Il existe des connaissances vraies qui ne sont pas scientifiques. Par exemple, la philosophie ou les sciences humaines nous apportent des connaissances sur l'homme et sur sa manière d'agir et de penser.


« Introduction • Nous sommes ici interrogés sur la connaissance scientifique, que nous définirons comme saisie d'un objet depensée et représentation rationnelle, élaborées à partir de l'observation, du raisonnement ou de l'expérimentation.On remarquera d'ailleurs que le terme employé n'est pas celui de science : en mettant l'accent sur la connaissance,on souligne, à l'évidence, la compréhension exacte et complète des objets que désigne la connaissance.

En d'autrestermes, l'idée d'exactitude est déjà véhiculée à travers celte formulation, qui postule que l'acte par lequel l'espritsaisit un objet et tente de rechercher des lois représente une compréhension juste et totale.

Mais quelle estexactement le sens de la question posée ? La compréhension et la représentation exactes, complètes, rationnelles,démonstratives ou expérimentales, sont-elles seules capables de parvenir à un donné adéquat et d'entraîner notreassentiment ?• Mais alors, si nous répondons affirmativement, cela ne signifie-t-il pas que la vérité sera d'un seul type, qu'elle nerelèvera, en aucun cas, d'approches ou de modes différents ? Le problème soulevé par le sujet est donc celui desavoir si la vérité est une ou bien plurielle et éclatée, si le vrai se caractérise par son exigence unitaire ou bien s'ilest de multiples vérités, en de multiples domaines.

Bien entendu, on saisit et l'enjeu de la question et celui duproblème.

Dans une société, la nôtre, qui voue un culte à la science, on peut se demander si ce culte est bienfondé.

Est-il légitime de faire de la science une nouvelle religion ? À répondre non à la question posée, nousécarterons donc avec fermeté la déviation mythologique qui caractérise nos sociétés.

Par conséquent, si ce qui estmis en jeu dans la question, c'est l'idolâtrie portant sur la science, on saisit l'importance et l'impact de cettequestion.

Faut-il briser ou non la nouvelle idole ? A) La connaissance scientifique serait seule capable de parvenir à la vérité ? Que la représentation adéquate, exacte et complète des objets, opérant par voie démonstrative et rationnelle etvisant l'établissement des lois soit seule en mesure de nous apporter des éléments en conformité avec l'objet depensée, semble, à vrai dire, tout à fait incontestable : ne sommes-nous pas en présence d'un jugement légitime etbien fondé ? La connaissance scientifique apparaît, en effet, rigoureuse, objective, caractérisée par sa démarcherationnelle et sa visée d'objectivité.

Par opposition à d'autres types de connaissances, n'entraînant pas l'accord desesprits, comme la «connaissance philosophique» ou la «connaissance religieuse» (qui semblent, parfois, mériter àpeine d'être appelées connaissances), la science suppose un accord entre les esprits : la connaissance scientifiquea conquis et édifié un ensemble théorique qui s'impose à tous, ensemble objectif et accessible à tous en droit.

Cetteconnaissance, qui parvient à l'objectivité et se donne comme universellement valable, ne serait-elle pas la seulediscipline en mesure de nous faire participer à des éléments en conformité avec l'objet, à des représentations vraies? Il ne faut pas sous-estimer la valeur de ces vues, il nous faut les prendre au sérieux : la connaissance scientifiquese donnant et apparaissant, en effet, comme la seule connaissance objective, il semble bien qu'il faille voir en elle leseul savoir authentiquement vrai ou capable de conduire au vrai.

Au-delà des données sensibles, immédiates etcontingentes, la science parvient à un ensemble stable et réel.

Elle porte sur la quantité et elle s'exerce au moyende la mesure, elle construit ses objets en les soumettant à la forme mathématique.

Quand la physique ou d'autresdisciplines scientifiques opèrent une mathématisation de la nature, ne nous font-elles pas parvenir, et elles seules, àdes énoncés vrais ? Depuis l'époque de Galilée, la connaissance mathématique de la nature et des choses s'estprogressivement implantée et a refoulé, d'étapes en étapes, le subjectif.

En introduisant le mathématique, lemesurable et le quantitatif, la science a réalisé ce que nulle discipline n'a pu mener à bien : elle semble parvenirainsi, et elle seule, au «réellement réel», en refoulant les données subjectives au profit d'éléments universels etobjectifs.Tout semble justifier cette conception : n'y a-t-il pas vérification et contrôle de l'hypothèse dans les sciences, alorsque, dans le domaine de la religion, de la philosophie, etc., toute vérification est impossible ? À travers deshypothèses contrôlées ou vérifiées, on parvient ainsi, dans les sciences, à des lois.

Ces lois semblent, finalement, uninstrument de puissance : seule la connaissance scientifique est gage d'efficacité, et il semble qu'ici encore, lascience possède un privilège : si elle est seule efficace, n'est-ce pas parce qu'elle représente la seule connaissanceadéquate ? Objective, tendant à l'universalité, construisant des énoncés strictement vérifiés et efficaces, laconnaissance scientifique semblerait détenir le monopole de la vérité.

Les autres disciplines ou recherches(philosophie, religion, art, etc.) ne sauraient se prévaloir d'instruments objectifs et rigoureux, et seule la scienceposséderait une valeur de vérité, par opposition à des savoirs beaucoup plus subjectifs et fragiles.

Après tout, levrai n'est-ce pas d'abord ce qui réussit ? Or, la science est caractérisée par de remarquables résultats, dans demultiples domaines.

La technique, prolongement de la science, nous signale cette puissance.

Ne sommes-nous pasen face d'un «savoir-pouvoir», d'une vérité s'opposant en tous points aux autres systèmes de représentation,beaucoup plus fragiles, et les dépassant infiniment ?. »

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