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Victor Hugo et le voyage imaginaire en Orient

Publié le 18/12/2014

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hugo

De son enfance madri­lène au palais Massera-no, Victor Hugo a gardé le goût du faste oriental et des influences bigar­rées. En 1822, l'actualité vient raviver une certai­ne vogue orientaliste qui n'a fait qu'enfler de­puis un siècle et le déci­de à sacrifier à l'engoue­ment général pour cet ailleurs mystérieux. Ses « Orientales « de 1829 évoquent un Orient de fantaisie, mais non moins essentiel

 

au poète.

D'ombre et

de lumière

En réponse à la critique, Hu-go poursuit par un pied de nez biographique : « Il répon¬dra qu'il n'en sait rien, que c'est une idée qui lui a pris ; et qui lui a pris d'une façon assez ridicule, l'été passé, en allant voir coucher le soleil. « En effet, si l'aube sur Blois avait donné naissance à la première des Orientales en

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« 1825, c'est dans la plaine de Vanves que, au cours de l'été 1828, Hugo vient admirer le soleil couchant qui, plus que tout, suscite la rêverie orien­ tale.

Prenant des formes tour à tour « hébraïques, turques, grecques, persanes, arabes, espagnoles même, car l' Es­ pagne c'est encore l'Orient », ·elle fait ressurgir du souvenir de · «ces belles vieilles villes d'Espagne ( ...

) enfin, à l'.,autre bout de la ville, cacbée dans les sycomores et les palmiers, la mosquée orientale ( ...

) avec son jour d'en haut, ses grêles arcades, ses cassolettes qui fument jour et nuit, ses versets du Koran sur chaque porte, ses sanctuaires éblouis­ sants, et la mosaïque de son pavé et la mosaïque de ses murailles ; épanouie au soleil comme une large fleur pleine de parfums ».

« Stamboul » est aussi la ville aux «cent coupoles d'étain qui dans l'ombr e étincellent », symbole de la cruauté des ty­ rans turcs qui revêt une ac­ tualité brûlante en ce début de XIX • siècle avec le mas­ sac r e des Grecs à Chio et plus tard, en 1866, avec celui des Crétois .

Loin d'être une œuvre d'art gratuite, Les Orientales sont en partie un réquisitoire con­ tre la barbarie ottomane en terre hellénique et un appel lan cé à l'Europe : « Les Tur cs ont passé par là.

Tout est rui­ ne et deuil.

/ Chio, l'île des vins, n'est plus qu'un sombre écueil.

» Une saison en Orient S i Victor Hugo exploite la veine d'un Orient sensuel et pittoresque qui mêle les têtes coupées aux fleurs du sérail, il veut rendre justice aux richesses du passé et aux promesses d'avenir dont il est porteur :« On a beaucoup trop vu l 'époque moderne dans le siècle de Louis XIV et !'Antiquité dans Rome et la Grèce : ne verrait-on pas de plus haut et plus loin, en étu­ diant l'ère moderne dans le Moyen Age et !'Antiquité dans l'Orient ? », car, prophé- r ' ( /ttni/- • tise-t-il, « l'équilibre de l'Eu­ rope paraît prêt à se rompre; le statu quo européen, déjà vermou lu et lézardé, craque du côté de Constantinople ».

Et il voit dans l'émergence d'Ali Pacha en Égypte l'équi­ valent du Bounaberdi des Arabes, « qui est à Napoléon ce que le tigre est au lion, le vautour à l'aigle ».

Dans Lui, Napoléon le Grand apparaît revêtu de tous ses titres de gloire grâce à la campagne d'Égypte : « L'Égypte resplen­ dit des feux de son aurore / Son astre impérial se lève à. »

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