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« Le bonheur, cette chose qui n'existe pas, et qui pourtant un jour n'est plus. » Henri Barbusse. Commentez cette citation.

Publié le 07/07/2009

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barbusse

Quand tout va bien, on peut ressentir une impression de monotonie et ne pas se rendre compte que l'on est heureux. C'est quand les choses vont mal que l'on sait à coup sûr que le bonheur a disparu.

barbusse

« A.

Aristote, dans le livre VI de L'éthique à Nicomaque explique que ce n'est qu'à la mort d'un homme que l'on peut dire s'il a été où non heureux.

Le bonheur n'est donc pas une configuration momentanée, mais au contraire, il doitêtre durable pour mériter le nom de bonheur.

« Une hirondelle ne fait pas le printemps », nous dit Aristote :l'hirondelle, qui est une circonstance particulière, ne peut suffire à constituer un état stable tel que le printemps.C'est donc sur la durée que le bonheur peut advenir, et non dans une conjoncture faite pour passer. B.

C'est pourquoi Aristote nous dit qu'il ne faut pas placer son bonheur dans les biens matériels ou les amis, car les uns comme les autres peuvent se perdre.

Un bonheur véritable ne doit pas dépendre de ce qui nous est extérieur.Ainsi, seule la contemplation peut apporter le vrai bonheur, car elle ne dépend en rien des circonstancesextérieures.

Non seulement selon Aristote le bonheur illusoire n'est pas un vrai bonheur, puisque ce n'est pas unsimple sentiment, mais véritablement un état constant et durable, mais en plus, toute forme de bonheur qui estdestructible est un bonheur illusoire. C.

Il est donc possible de se leurrer sur son propre bonheur si l'on vit dans l'illusion, mais cette illusion ne résiste pasà la confrontation avec une forme de bonheur supérieure et authentique, qui réside dans la vérité.

Ainsi, dans lelivre VII de la République , Platon nous raconte l'allégorie de la caverne : des hommes y vivent enchainés, ils regardent sur un mur les ombres projetées par un feu situé derrière eux.

Ils pensent que ces ombres constituent laréalité, et vivent dans l'illusion que c'est là tout ce qu'il y a à connaître.

Ces hommes pensent être heureux, mais ilsne le sont pas : celui qui est libéré et conduit à la surface découvre ce qu'est réellement la vie, il voit pour lapremière fois la lumière du soleil.

Le souvenir de son ancienne condition lui devient insupportable, et il faudra leforcer à retourner dans la caverne pour sauver les autres hommes.

Cette allégorie désigne le cheminementphilosophique, qui consiste à se libérer de ses illusions passées pour découvrir la vérité.

Pourtant, il ne faut pascroire que la découverte de la réalité authentique et de la lumière du soleil constitue pour lui un bonheur immédiat :l'homme est tout d'abord aveuglé par cette lumière, la confrontation avec la réalité et la désillusion n'est donc paspour autant un chemin facile qui conduit au bonheur immédiat.

Ce bonheur là, le bonheur véritable est au contrairedifficile à obtenir. Transition : l'illusion est présentée par la tradition comme ce qu'il faut combattre, pourtant, si la conquête du bonheur réel est di difficile, ne peut-on pas penser que l'illusion a également certains avantages, et qu'il est possibled'en concevoir un bon usage ? III. Le bon usage de l'illusion A.

L'illusion est consolatrice, elle peut être source de changement, mais aussi, au contraire de pérennisation.

Freud, dans la cinquième leçon sur la psychanalyse parle de « bénéfices secondaires » : une fuite hors de la réalité pénibleprovoque un certain bien être, même lorsqu'elle peut mener à une maladie psychique.

L'illusion n'est donc pasnécessairement néfaste et nuisible, elle ne doit pas systématiquement être combattue.

D'un point de vuepsychique, l'illusion peut être un moyen pour le sujet souffrant de supporter sa souffrance, de continuer de vivremalgré une réalité qui lui est insupportable. B.

L'illusion permet ainsi de mettre la force de son désir au service de la transformation du réel, et cela n'est possible que si l'on reste inconscient du caractère illusoire de notre but.

Ainsi Hegel, dans la raison dans l'histoire explique que par ses choix et son engagement individuel, l'homme d'action va faire évoluer l'humanité, concourir auxbouleversements et exprimer ainsi l'esprit du peuple auquel il appartient.

L'action nait de ses besoins, de sespassions et de ses intérêts, mais alors qu'il croit agir pour lui-même, il agit pour l'humanité.

C'est ce qu'on appelle la« Ruse de la raison » : croyant agir égoïstement, il trouve la force de transgresser les bornes du droit et de lamoralité. C.

L'illusion n'est donc pas nécessairement néfaste, elle peut effectivement permettre de vivre mieux, elle donne une certaine force d'action : ainsi, on ne sera certes pas heureux de vivre dans l'illusion, mais on pourra êtreheureux d'avoir accompli certaines choses grâce à l'illusion, illusion dont on demeure inconscient. Conclusion En conclusion, on peut dire que le bonheur véritable ne saurait se satisfaire de l'illusion.

En effet, l'illusion faittoujours courir le risque de la désillusion, or, le bonheur vrai est un bonheur stable, durable, qui ne dépend pas desaléas du monde de la contingence.

Néanmoins, on peut admettre que l'illusion constitue également une barrière deprotection du psychisme face à certaines circonstances insoutenables.

On n'est peut-être pas heureux en vivant. »

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