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Le bonheur consiste-t -il dans l'hédonisme ?

Publié le 16/12/2009

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L'hédonisme se comprend comme la recherche du plaisir. Or définir le bonheur comme relevant de l'hédonisme c'est dire que le bonheur se conçoit comme une recherche des plaisirs. Dès lors il semble qu'il y ait une exclusion conceptuelle entre le bonheur et le plaisir en tant que déjà temporellement, le plaisir n'est pas un état durable du corps ou de l'âme. De plus, qualitativement, le plaisir n'est pas le Souverain bien et semble alors ne pas être à la hauteur de la tâche qu'on lui propose. Pourtant ne pourrait-on pas penser une définition du bonheur modeste et raisonnable s'alliant avec les plaisirs simples en vue d'une harmonie de l'âme et du corps. Dès lors la question se pose de savoir si le bonheur consiste dans l'hédonisme.             Si l'on peut refuser de définir le bonheur par la recherche effrénée des plaisirs (1ère partie), il n'en reste pas moins que ce refus se fait souvent au nom d'une haine des désirs suivant une volonté de néant (2nd partie), alors qu'il semble possible d'envisager une inclusion conceptuelle entre bonheur et plaisir (3ème partie).

« II – Bonheur, renoncement, et haine du désir a) Effectivement se pose la question « que signifie le fait qu'un philosophe rende hommage à l'idéal ascétique ? » Orà cette question Nietzsche tente de produire une réponse dans la Généalogie de la Morale à travers l'étude de l'avènement du concept de morale.

Cette « haine du désir » viendrait de la peur de la souffrance des faibles face àla volonté de puissance des esprits forts.

Ne pouvant réaliser et se prémunir contre les désirs des autres et lessiens, les esprits faibles ont cherché à castrer les forts en produisant des règles de morale et de conduiterestreignant leur volonté de puissance.

L'ascétisme est alors une mortification, un renoncement à la vie.

Le bonheurest alors refusé et placé dans un au-delà de la vie, c'est-à-dire dans l'idée illusoire et consolatrice d'un paradis oud'une vie après la mort.

Le plaisir est une joie et nous donne la volonté de poursuivre notre vie.

Et dans un mondede souffrance, on peut réellement se demander si le plaisir dans cette simple apparence n'est pas le vrai bonheur ?b) Dès lors faut-il en finir avec « cette haine du désir » et du plaisir comme le note Nietzsche dans le Crépuscule des Idoles .

En effet, il faut en finir avec la haine.

Pourquoi la philosophie et la religion mettent-elles si souvent en garde contre le désir ou le plaisir, au lieu d'en glorifier la puissance créatrice ? Sous le non de nihilisme, Nietzschedénonce la condamnation a priori de toute joie, qui domine selon lui la tradition judéo-chrétienne.

A la volonté depuissance, qui est créatrice et élève l'homme au-dessus de sa condition première, s'opposerait depuis des siècles,selon lui, une volonté de néant, qui prône lâchement le renoncement et le sacrifice : « attaquer les passions à laracine, c'est attaquer la vie à la racine : la pratique de l'Eglise est hostile à la vie ».

Le désir et le plaisir sont la viemême dans sa puissance et sa grandeur.

Il ne faut donc pas lutter contre le désir car ce serait lutter contre la viece n'a proprement aucun sens à moins de vouloir s'anéantir.

Transition : Ainsi refuser le bonheur par le plaisir est bien le fait de supposer un bonheur futur qui se trouverait dans un mondemeilleur ou bien dans le renoncement à soi.

Néanmoins, il est vrai que tout plaisir n'est pas apte à nous donner lebonheur mais plutôt une joie éphémère et illusoire.

Mais n'est-il pas possible de penser un hédonisme raisonnable ? III – L'hédonisme harmonieux a) En effet, il est possible de définir un hédonisme raisonnable et harmonieux qui ne recherche que le bien de l'âme.Il s'agit alors de définir un bonheur modeste qui se veut simplement comme la satisfaction des besoins du corps etde l'âme.

Le plaisir est le souverain bien.

Et c'est bien cela que développe Epicure dans la lettre à Menécée avec une sélection des plaisirs.

Le vrai bonheur consiste dans la paix de l'âme, ataraxie, que rien ne vient troubler : « Ilfaut se rendre compte que parmi nos désirs les uns sont naturels, les autres vains, et que parmi les premiers il y ena qui sont nécessaires et d'autres qui sont naturels, seulement.

Parmi les nécessaires il y en a qui le sont pour lebonheur, d'autres pour la tranquillité continue du corps, d'autres enfin pour la vie même.

Une théorie non erronée deces désirs sait en effet rapporter toute préférence et toute aversion à la santé du corps et à la tranquillité de l'âme,puisque c'est la perfection même de la vie heureuse.

Car tous les actes visent à écarter de nous la souffrance et lapeur.

Lorsqu'une fois nous y sommes parvenus, la tempête de l'âme s'apaise, l'être vivant n'ayant plus besoin des'acheminer vers quelque chose qui lui manque, ni de chercher autre chose pour parfaire le bien de l'âme et celui ducorps.

C'est alors en effet que nous éprouvons le besoin du plaisir quand, par suite de son absence, nous éprouvonsde la douleur ; mais quand nous ne souffrons pas, nous n'éprouvons plus le besoin du plaisir ».

Ce texte d'Ethique seprésente comme un « tetrapharmacon », c'est-à-dire comme un remède en quatre point afin d'arriver à une vieheureuse.b) Si Epicure dans ce qui précède vient de parler de la mort, il en vient maintenant au cas des désirs et par une hiérarchisation va produire une sorte de posologie des désirs.

Et c'est bien ce qu'indique la première phrase quidresse une classification dichotomique des désirs, c'est-à-dire aussi une typologie de ces derniers.

Ainsi, nos désirsse divisent-ils entre les désirs naturels et les désirs vains, et parmi les désirs naturels ceux qui sont nécessaires etceux qui ne le sont pas nécessairement mais tout de même naturel.

Dans ce cas, qu'est-ce qu'un désir vain ou nonnaturel ? Les désirs vains sont ceux qui vont au-delà de la limite inhérente à la nature.

Ils s'opposent à la limite denature et sont illimités comme peut l'être le désir d'immortalité.

Leurs poursuites sont sans fin.

Ils n'ont pas de sensparce qu'ils sont sans objets et vides.

C'est pour cela qu'ils sont non-naturels et qu'ils sont basés sur l'opinion.

Envue de l'ataraxie, c'est-à-dire la plénitude d'une vie heureuse, il convient donc de les éliminer.

Les désirs naturelsquant à eux sont nécessaires ou non et parmi les nécessaires, ils tiennent leur nécessité soit de la vie même, soitpour le bien-être du corps, soit pour le bonheur.

Les désirs naturels et nécessaires pour la vie même sont la faim etla soif, sans la satisfaction desquelles nous ne pouvons pas vivre.

Enfin pour le bonheur qui est la dernière forme desdésirs naturels et nécessaires.

Chez Epicure il s'agit du désir de la philosophie car avec la civilisation l'homme s'estéloigné de son état de nature, et c'est bien à travers la philosophie qu'il peut comprendre et apprendre que tous lesdésirs ne sont pas bons, que beaucoup sont sans objet et doivent être éliminés.

Reste donc les désirs naturels etnon nécessaires.

Principalement, ils sont de deux types, les désirs sexuels et les désirs esthétiques.

L'ataraxie, cebonheur des Dieux est donc possible pour le sage qui essaye d'atteindre le bonheur par une purification de la vie, enrenonçant à tout ce qui est vain et superflu.

Le bonheur consistant dans cet équilibre et une fois atteint, la« tempête » cesse.

L'homme ne court plus de divertissement en diversement, de vide en vide.

Il s'agit donc de neplus souffrir.c) Epicure poursuit dans la Lettre à Ménécée : « Et c'est pourquoi nous disons que le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse.

C'est lui en effet que nous avons reconnu comme bien principal et conforme à notrenature, c'est de lui que nous partons pour déterminer ce qu'il faut choisir et ce qu'il faut éviter, et c'est à lui quenous avons finalement recours lorsque nous nous servons de la sensation comme d'une règle pour apprécier tout. »

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