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Le bonheur consiste-t-il à pouvoir consommer toujours plus ?

Publié le 13/05/2012

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Le bonheur consiste-t-il à pouvoir consommer toujours plus ? « C’est en vain qu’on cherche au loin son bonheur quand on néglige de le cultiver en soi-même «, avec cette citation de Rousseau, on approche d’une question qui tourmente l’homme depuis fort longtemps : où réside le bonheur ? Comment puis-je l’atteindre ? Alors que la société contemporaine, dans laquelle nous Occidentaux vivons, nous assure qu’il se trouve dans une consommation effrénée, dans l’accumulation toujours plus croissante de biens, en fait dans une aliénation à l’avoir, Rousseau nous suggère ceci : et si le bonheur se trouvait dans l’être ? Être ou Avoir ? Travail sur soi ou consommation ? Autant de dualismes qui nous invitent à redéfinir le bonheur. Le bonheur est un état d’harmonie (état de complète satisfaction de toutes nos tendances), harmonie avec soi-même, sinon avec les autres, mais dans tous cas dans la joie.

« que nous avons évoqué, se caractérise parce que l’on a ou ce que l’on peut avoir, puisqu’effectivement la donne a changé est désormais l’ « on est ce que l’on a ».

C’est ainsi que posséder de l’argent est considéré comme une circonstance favorable car finalement, qui peut jouir d’assez d’argent pour s’offrir (satisfaire) l’ensemble de ses désirs ? Si peu de monde (incompréhensible) qu’avoir de l’argent est devenu une aubai ne dont tout le monde veut se saisir.

Ce lien contemporain qui semble indéfectible entre la chance et le bonheur est d’autant plus manifeste dans les langues occidentales, où il n’est désormais plus anodin de trouver dans un dictionnaire des synonymes le m ot « chance » comme substitutif possible au mot « bonheur » (non c’est l’étymologie originelle !) , dans cette optique, en allemand par exemple « Glück » veut à la fois dire « bonheur » et « chance ».

« Vous avez de l’argent ? Peu importe la quantité [a fortiori il y a les crédits], dépensez -le » : c’est en résumé le message publicitaire actuel auquel nous avons droit entre deux avertissements de santé publique du gouvernement ( !!!!) .

Dans toute société matérialiste digne de ce nom, il est en effet importa nt de faire comprendre, inconsciemment, aux masses populaires, que le bonheur est dans l’accumulation des biens.

Vêtements, voitures, bijoux,… autant d’éléments associés aux plaisirs et qui sont mis à notre disposition dans notre culture de l’abondance.

Al lez plus loin en disant que l’on a remplacé le « citoyen -électeur » par l’ « individu-consommateur ».

L’effacement de la religion en Europe, celle -là qui promettait une vie de bonheur après la mort, a rappelé aux hommes la brièveté de la vie et ainsi à que l point ils avaient si peu de temps pour être heureux.

Parlez d’hédonisme jouisseur où tout est marchandise.

La consommation a donc été un relais de petits plaisirs, de « bonhommes -instants » comme les nomment Boris Cyrulnik.

En achetant et en accumulant, on a l’impression d’avoir à portée de mains le bonheur, d’ « être » à travers notre « avoir », le bonheur est ainsi devenu une plaque tournante de la consommation et de notre économie.

Il faut en effet produire ces biens pour pouvoir les acheter, et il fau t les acheter pour avoir de la croissance, la croissance qui est indispensable pour produire : quel beau cycle, vertueux pour certains et vicieux pour d’autres.

Cette conception du bonheur par la succession de plaisirs, conduit les hédonistes radicaux, à l’image de Michel Onfray, à satisfaire les désirs qu’offre la société contemporaine pour produire différents degrés de « surexcitation, mais qui ne sont pas générateurs de joie [ce qui rend] nécessaire la quête de plaisirs toujours plus neuf, toujours plus excitants» (Erich Fromm, Avoir ou Être).

Parlez de plaisirs cinétiques .

Ces recherches successives de plaisirs nouveaux ne conduisent donc nullement au bonheur, à défaut de toujours plus stimuler les désirs et les envies.

Le bonheur est donc dépendant de l a possession d’argent, qui est vu dans notre société comme une chance d’accéder au bonheur, quelque chose donc d’enviable.

Ainsi le bonheur est devenu un objet de consommation – sans aucun doute essentiel, un élément charnier du système économique, s’intégr ant parfaitement à notre société matérialiste.

Mais alors que Freud voyait l’argent comme des « fèces » et la consommation comme le « caractère anal » qui fait de notre société une « société malade » (oui, stade sadico -anal.

Parlez de « perversion polymorp he), on peut se demander si dans notre course à l’avoir, nous n’y aurions pas oublié notre raison et la notion fondamentale d’ « être ».

Nombreux sont ceux à s’étonner lorsque les nouvelles du matin leurs apprennent le suicide d’une personnalité pleine de réussite professionnelle, extrêmement riche et populaire, tout le monde s’en émoi (Relisez vous !) en pensant qu’elle avait pourtant tout pour être heureuse, ou du moins tout ce que peut promettre la société moderne de consommation.

L’accès au bonheur par l’avoir ne serait donc qu’un mythe, sinon admettant des limites certaines.

Déjà Platon dans l’Antiquité ne voyait pas d’absolu dans la satisfaction des désirs superficiels, car étant une pulsion naturelle à l’homme, celle - ci doit être tempérée par la raiso n (opposer épithumia et nous) .

Cependant la société dans laquelle nous vivons ne fait pas de l’usage de la raison une priorité puisque faire réfléchir les hommes sur la. »

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