Le bonheur est-il dans l'inconscient ?
Publié le 26/10/2005
Extrait du document
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violemment leur dépositaire, victime du voile de l'illusion, à l'aspect abrupte et résistant de la vie qui lui estextérieure.
La naissance de la contrainte chez Freud II.
On peut alors vouloir échapper à l'illusion, qui sinon finira par consumer notre être, par un contrôle de ces désirssans frein.
Or, il s'agit ici de comprendre, contre une morale ascétique et sacrificielle, que l'entreprise n'est pas aussiaisée.
En tout homme existe un « besoin de punition » nous dit Freud ( Ibid ), qui se traduit le plus souvent en nous par un sentiment aigue de culpabilité.
En effet, pour la psychanalyse, il serait bien malaisé d'opposer d'un côté ledésir, et de l'autre la loi, la répression, le contrôle qui se lève face à cette pulsion de notre être.
En réalité, l'interditprocède également du désir.
Ce sont ainsi deux désirs qui s'affrontent toujours en nous: soit un désir de sesatisfaire, ainsi qu'un désir de se punir.
Il faut saisir que Freud va partir de la même idée qu'Aristote, soit le fait qu'il s'agit d'une seule et même impulsion quitraverse notre être, une seule et même énergie que le psychanalyste viennois nomme la libido .
Celle-ci prend cependant différentes formes selon son lieu d'émergence dans les différentes topiques psychiques.
Ainsi, dans laconscience (le moi ) elle s'apparente à un désir d'autoconservation; dans l'inconscient (le ça), elle est érotique; tandis, enfin, qu'elle prend la forme de la contrainte dans cette censure que constitue ce que Freud appelle lesurmoi .
Ainsi, deux désirs peuvent s'affronter: tandis que la pulsion érotique tant à se libérer (désir de se satisfaire), il peut apparaître au sein de l'appareil psychique une censure de se désir (désir de se punir).
C'est ainsi qu'unepulsion inconsciente se heurte aux exigences surmoïques .
Or, si l'on peut de toute évidence renoncer à la satisfaction d'un désir (notre vie en société repose d'ailleurs sur cette faculté), on comprend que ce renoncementn'a rien de naturel: il doit être appris par une autorité qui monnaye son obéissance à l'aune de son amour.
C'est icile pouvoir parental dont il s'agit et qui émet en somme le message suivant: si tu n'obéis pas, tu perdras notre considération .
Ainsi, l'enfant se retrouve très tôt dans la position où il éprouve une certaine agressivité contre ses parents quisurgissent comme un véritable barrage à ses désirs.
Or cette agressivité, cette force violente, il ne peut l'orientervéritablement contre les personnes qui l'aiment, contre ceux qui représentent l'horizon affectif au sein duquel il sedéveloppe.
C'est ainsi que, peu à peu il retourne cette agressivité contre lui, et par ce processus il l'intériorisel'interdiction.
Progressivement naît en lui une véritable force de dissuasion, une censure qui n'est autre quel'avènement du surmoi (comme instance d'intériorisation des interdits sociaux et parentaux).
Mais l'on note, selon Freud, que, plus on se punit, et plus cette instance surmoïque devient sévère et intolérante.
C'est ainsi que cetteautopunissabilité peut prendre progressivement les trait d'une angoisse profonde où l'être est submergé par un sentiment profond de culpabilité.
Quoiqu'il en soit, l'inconscient reste une force aveugle, ou plus exactement unesomme de forces aveugles qui n'ont en vue que leur accomplissement.
Le bonheur de toute évidence ne s'y trouvepoint, mais est au contraire malmené par les dissidences qu'entretient cette appareil psychique entre ses différentesinstances.
Une lucidité nécessaire III.
Comment dès lors sortir de cette contradiction qu'entretient notre psychisme et qui semble rendre impossible toutpossibilité de bonheur? Si l'inconscient n'est pas le lieu du bonheur, c'est à dire si ce dernier ne se résume pas à lasatisfaction aveugle de ce qui en nous se joue au fond de nous, où dès lors trouvée cette denrée inestimable? Dans l'Ethique , livre I appendice I, Spinoza énonce la phrase suivante: « Il en résulte, en premier lieu, que les hommes se croient heureux parce qu'ils ontconscience de leurs appétits et de leurs volitions, alors qu'il ne préoccupentpas, même en rêve, ce qui les conduit à désirer et à vouloir, parce qu'ilsl'ignorent ».
Ainsi, l'ivrogne qui cri son bonheur n'est en somme qu'un pantin dont se joue sa bouteille: il n'est pas au commande de son action, mais lasubit.
Cependant, par cette énonciation, Spinoza tend à montrer qu'une foulede phénomènes se jouent en nous sans que nous le sachions, et que biensouvent, là où nous nous croyons libres, dans nos actions les plusspontanées, les moins réfléchies, nous ne sommes en fait que des automates.
Ainsi pouvons-nous penser toute notre vie être entrain de réaliser notre rêveen poursuivant tel ou tel but, avant de nous sentir si déçu par l'avènement dece que nous désirions si ardemment.
Nous réalisont alors que nouspoursuivions une chimère qui ne correspondait pas tant à nos envies qu'à unepure réaction en nous.
Alors que nous nous croyions libres à vouloir telle outelle chose, nous ne faisions que nous construire par opposition par rapport ànos parents, notre milieu d'appartenance, notre classe sociale...
Sans quenous le réalisions réellement, des désirs inconscients nous porter vers cequ'au fond de nous nous ne voulions pas vraiment.
Nous n'agissions pasréellement, nous nous contentions de réagir à des choses en nous quiparlaient à notre place.
Il s'agit donc toujours de comprendre qui nous sommes, comprendre ce qui se joue réellement en nous pour ne pas.
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