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L'histoire est-elle un perpétuel recommencement ?

Publié le 17/08/2009

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histoire

En posant la question « L’histoire est-elle un perpétuel recommencement ? « nous posons une question dont la réponse implique un certain modèle de conception du temps. En effet, si l’histoire est un perpétuel recommencement, cela signifie que l’histoire est une succession de cycles qui se répètent. Dans le cas contraire, si l’histoire n’est pas un perpétuel recommencement, cela implique qu’elle s’inscrit sur un axe linéaire où rien de ce qui s’est produit précédemment ne peut avoir une nouvelle existence. Mais nous verrons que le perpétuel recommencement historique a une place importante dans une pensée philosophique particulière, celle de  Nietzsche, où il prend la forme de l’Eternel Retour, et où il devient l’objet de désir du Surhomme.

La question au centre de notre travail sera donc de déterminer si l’histoire est une succession de cycles ou une progression sur un axe linéaire, autorisant ou interdisant le perpétuel recommencement de ce qui a déjà eu lieu. 

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« « La vraie philosophie de l'histoire revient à voir que sous tous ces changements infinis, et au milieu de tout cechaos, on n'a jamais devant soi que le même être, identique et immuable, occupé aujourd'hui des mêmes intriguesqu'hier et que de tout temps : elle doit donc reconnaître le fond identique de tous ces faits anciens ou modernes,survenus en Orient comme en Occident ; elle doit découvrir partout la même humanité, en dépit de la diversitédes circonstances, des costumes et des mœurs.

Cet élément identique, et qui persiste à travers tous leschangements, est fourni par les qualités premières du cœur et de l'esprit humains - beaucoup de mauvaises et peude bonnes.

La devise générale de l'histoire devrait être : Eadem, sed aliter [les mêmes choses, mais d'une autremanière].

Celui qui a lu Hérodote(1) a étudié assez l'histoire pour en faire la philosophie ; car il y trouve déjà toutce qui constitue l'histoire postérieure du monde : agitations, actions, souffrances et destinée de la race humaine,telles qu'elles ressortent des qualités en question et du sort de toute vie sur terre ». Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation , supplément au livre III, chapitre XXXVIII. Pour Schopenhauer, le temps est un cercle éternellement refermé sur lui-même qui tourne sans progresser.

Il n'y adonc pas d'Histoire à proprement parler, mais une succession de petites histoires se répétant à l'infini : l'histoire estdonc un perpétuel recommencement de « petites histoires » toujours identiques les unes aux autres.

Comme l'écritVanini : "Achille assiégera Troie à nouveau; les mêmes religions, les mêmes cérémonies renaîtront; l'histoire humaine serépète; il n'est rien qui n'ait déjà été."(Lucilio Vanini, Sur les secrets de la nature) . II.

L'histoire n'est pas un perpétuel recommencement car elle voit l'avènement de la liberté a.

L'étude de l'histoire contraire à l'avènement du nouveau dans l'histoire Cependant, nous ne pouvons en rester à une telle thèse car elle implique qu'aucune nouveauté n'est possible dansl'histoire, celle-ci n'étant jamais que la réitération du même.

Or, Marx dans Le 18 Brumaire de Napoléon Bonaparte montre que l'écriture de l'histoire est une activité qui empêche la réalisation de la nouveauté dans le monde deshommes, celle-ci étant tout à fait envisageable, possible.

En effet, il écrit ces mots : « Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas de plein gré, dans des circonstances librementchoisies ; celles-ci, ils les trouvent au contraire toutes faites, données, héritage du passé.

La tradition de toutesles générations mortes pèse comme un cauchemar sur le cerveau des vivants.

Et au moment précis où ilssemblent occupés à se transformer eux-mêmes et à bouleverser la réalité, à créer l'absolument nouveau, c'estjustement à ces époques de crise révolutionnaire qu'ils évoquent anxieusement et appellent à leur rescousse lesmânes des ancêtres, qu'ils leur empruntent noms, mots d'ordre, costumes, afin de jouer la nouvelle piècehistorique sous cet antique et vénérable travestissement et avec ce langage d'emprunt (…) Il en est ainsi du débutant qui, ayant appris la langue nouvelle, la retraduit toujours en sa langue maternelle, mais il n'aura assimilél'esprit de la langue apprise et ne pourra créer librement dans celle-ci que le jour où saura s'y mouvoir sans nuressouvenir et oubliera, en s'ne servant, sa langue d'origine ». Ce passage montre bien que les hommes, lorsqu'ils sont occupés à transformer leur réalité, ont recours au passépour les inspirer dans leur œuvre, qui perd son caractère novateur de se voir subsumée sous des formes ancienneset révolues.

L'exemple de « la langue nouvelle » donné par Marx montre que l'histoire n'est pas seulement reprised'une tradition, mais aussi émergence du nouveau, création libre.

C'est ainsi qu'en devenant empereur, Napoléon aimité l'Empire roman, comme les révolutionnaires s'étaient inspirés avant lui de la république Romaine.

Mais cespratiques de référence à l'histoire ne sont jamais que des déguisements par lesquels le nouveau prend l'apparencede l'ancien.

Nous dirons donc que l'histoire n'est pas un perpétuel recommencement, puisque sous ses allures deréitération, c'est finalement la nouveauté qui se cache et tente d'advenir. b.

L'histoire est linéaire car elle voit l'aboutissement des chaines causales Mais c'est pour une autre raison que nous pouvons affirmer que l'histoire n'est pas un perpétuel recommencement :car si le temps cyclique a prévalu pendant longtemps en raison du constat que le temps faisait se répéter certainsévénements, cette conception est rendue erronée par le principe de causalité.

L'inconvénient philosophique majeured'une telle conception du temps est qu'elle implique sa négation : le temps cyclique signifie en effet qu'il n'y a plusde passé, ni de présent, ni de futur.

Ce n'est donc pas parce qu'on observe des cycles géologiques, biologiques,. »

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