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En quels sens le rapport à notre corps relève t-il de la culture ?

Publié le 27/02/2008

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Notre corps n'est pas seulement une entité biologique, un assemblage d'organes qui n'auraient pour fonction que de vivre mais aussi ce par quoi nous vivons en société, ce par quoi nous pouvons interagir avec autrui. Il va de soi que ces usages sociaux du corps ne sont en rien naturels mais sociaux, qu'ils relèvent de la culture, que nos gestes, nos attitudes, nos comportements qui nous semblent essentiellement naturels ne le sont en rien, qu'il ne reste rien de naturel dans l'attitude humaine. Est-ce la vérité ? Quels mécanismes sont à l'oeuvre dans la construction social de notre corps ?
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« Les modalités dynamiques du corps - gestes, déplacements - sont étroitement dépendantes du contexte culturel.Marcel Mauss, l'un des premiers sociologues à avoir noté comment varient, en fonction de l'éducation reçue, lesmanières dont le corps se meut (dans la marche, l'absorption alimentaire, les relations sexuelles, etc.), a montré,comme d'autres ethnologues après lui, combien ces postures sont loin d'être « naturelles » : ainsi, la position assiseest pratiquement inconnue dans de nombreuses sociétés, au bénéfice de la position accroupie.

Sachant que de telsdispositifs gestuels doivent être reliés à l'ensemble de la culture matérielle de la société considérée, l'observateurdécouvre alors de véritables configurations technologico-corporelles, qui définissent parmi les cultures, par exemple,celles où l'on se repose et où l'on mange accroupi ; celles où les prolongements technologiques du corps consistentlogiquement en nattes, tabourets, etc.

; celles où se manifeste toute une science du récipient.

Chacun de cestypes de culture est indissociable de certaines structures sociales (par exemple, de la présence de « castes »d'artisans, mais pas nécessairement).

Des fonctions physiologiques telles que l'accouchement ou la miction sontelles-mêmes culturellement marquées : c'est ainsi que, dans certaines sociétés, les femmes, pour uriner ou pourenfanter, peuvent se tenir debout.

4) MERLEAU-PONTY : LE CORPS COMME OUVERTURE SUR LE MONDE Chez Merleau-Ponty, le corps est constitué d'un « entrelacs de vision et de mouvement », il est une façon de voir les choses, une perspective àpart entière.

Dès lors, cette perspective sur les choses nous amène toujoursà les considérer depuis un certain point de vue.

Or, qu'est-ce que la culture sice n'est une façon de considérer les choses ? Nous dirons ainsi d'un hommecultivé, qu'il connaît les différents angles sous lesquels aborder une questionpar exemple, qu'il peut comprendre différents points de vue, différentesfaçons d'aborder un même problème.

Dans l'œuvre d'art, de même, ce n'estrien d'autre qu'un point de vue sur le monde qui s'exprime.

Point de vue nouspouvons retrouver en observant l'œuvre.

Nous faisons ainsi « corps »avecl'œuvre lorsque nous y sommes plongés, lorsque nous nous mouvons dans lessignes et les repères qu'elle offre, lorsque nous sommes imprégnés de saculture, au point qu'elle nous devient familière. PRESENTATION DE LA "PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION" DEMERLEAU-PONTYMaurice Merleau-Ponty (1908-1961) est le représentant, avec Sartre etLevinas, d'une phénoménologie française qui a su s'approprier de manièreoriginale la volonté de Husserl de décrire les expériences et les opérationsfondamentales de la conscience.

Intégrant à l'inspiration phénoménologiqueles résultats des sciences de son temps, Merleau-Ponty construit sondiscours en réfutant les thèses qui lui semblent désormais factices. Concernant l'action humaine, il critique dans la Structure du comportement (1942) deux positions opposées : lenaturalisme, qui la réduit à un mécanisme réflexe et l'intellectualisme cartésien ou kantien, qui la font émanermystérieusement de l'esprit.

La Phénoménologie de la perception poursuit ce chantier en tentant de montrer quel'ouverture de notre conscience au monde est toujours déjà tissée par les rapports de notre corps propre' et de sonenvironnement. L'usage qu'un homme fera de son corps est transcendant à l'égard de ce corps comme être simplementbiologique.

Il n'est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d'embrasserdans l'amour que d'appeler table une table.

Les sentiments et les conduites passionnelles sont inventéscomme les mots.

Même ceux qui, comme la paternité, paraissent inscrits dans le corps humain sont enréalité des institutions.

Il est impossible de superposer chez l'homme une première couche decomportements que l'on appellerait « naturels » et un monde culturel ou spirituel fabriqué.

Tout estfabriqué et tout est naturel chez l'homme, comme on voudra dire, en ce sens qu'il n'est pas un mot, pasune conduite qui ne doive quelque chose à l'être simplement biologique - et qui en même temps ne sedérobe à la simplicité de la vie animale, ne détourne de leur sens les conduites vitales, par une sorted'échappement et par un génie de l'équivoque qui pourraient servir à définir l'homme.

MERLEAU-PONTY QUESTIONNEMENT • En quoi peut-on dire que tout est « naturel » chez l'homme ?• En quoi peut-on dire que tout est « fabriqué » chez l'homme ?• Pourquoi Merleau-Ponty écrit-il : « pas un mot, pas une conduite » ? Différence entre « mot » et « conduite » ?En quoi un « mot » peut-il être dit « naturel » ?• Rapport entretenu dans le texte entre « naturel » et « biologique » ?• Qu'est-ce qui « pourrait servir à définir l'homme » ? « L'équivoque », « L'échappement », les deux ?• Quelles réflexions pouvez-vous faire dans le rapproche¬ ment « simplicité de la vie animale » ...

« génie del'équivoque » (de l'homme) et « sorte d'échappement » ?• L' « enjeu » du texte est-ce — qu'est-ce que le « naturel » ? — qu'est-ce que le « culturel » ? ou qu'est-ce quel'homme ?. »

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