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La théorie de l'expérience et les principes de la science chez KANT

Publié le 21/03/2011

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— De cette double thèse, que toute notre connaissance est déterminée par des formes ou des lois a priori, et qu'elle ne porte que sur des phénomènes, résulte à son tour cette double Conclusion que la science est possible, mais non la métaphysique. a) Possibilité d'une science expérimentale. — La fonction de la science est de déterminer les lois des phénomènes donnés dans l'expérience. Ces phénomènes et leurs relations sont accessibles à notre observation. Mais on peut se demander avec quelle certitude nous pouvons ériger en lois, c'est-à-dire en jugements universels et nécessaires, les relations données par l'analyse des phénomènes. Il s'agit de savoir, dans le langage de Kant, si nous pouvons transformer nos jugements de perception en Jugements d'expérience. Dire que tel corps, s'étant échauffé, s'est dilaté, c'est énoncer un jugement de perception : on se contente de constater un fait. Dire que la chaleur dilate les corps, c'est prononcer un jugement d'expérience, au sens où l'expérience est censée constituer un enseignement, un avertissement valable pour l'avenir.

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« connaissance.

En appliquant à cette notion les catégories et les principes qui s'en déduisent immédiatement, onobtiendra une deuxième série de principes qui serreront ces faits de plus près: après les conditions formelles, ondéterminera ainsi les conditions matérielles de la réalité.

Seulement, en passant de la forme de la nature à samatière, la métaphysique devra se dédoubler.

Les intuitions qui donnent la matière de notre connaissance sont dedeux sortes : les unes, données des sens externes, nous font concevoir le monde des corps; les autres, donnéesdes sens internes, nous révèlent la vie de l'esprit.

De sorte qu'il y aurait lieu— les propriétés constitutives de cesdeux objets ne pouvant se ramener à l'unité, — à construire séparément une métaphysique de l'esprit et unemétaphysique de la nature matérielle.

Mais, selon Kant, la première est impossible pour toutes sortes de raisons.

Il aessayé de constituer la seconde dans ses Premiers principes métaphysiques delà science de la nature, publiés en1786.

Kant y remarque que les sensations par lesquelles nous connaissons les corps ont toutes quelque chose decommun : elles résultent d'une affection de nos organes qui ne peuvent être mis enjeu que par des mouvements etdont l'action est elle-même un mouvement ; si bien que nos sensations, en ce qu'elles ont de spécifique, peuventêtre considérées comme les représentations ou les symboles de mouvements de nature diverse.

Le mouvement estdonc bien le fond de la nature matérielle; et, pour avoir une connaissance rationnelle et métaphysique de laconstitution du monde matériel, il suffira donc de spécifier et de développer la notion du mouvement à l'aide descatégories et des principes de l'entendement.

Tel est l'objet de l'œuvre de Kant.

Au point de vue de la quantité, ilconsidère d'abord le mouvement en lui-même, comme déployé dans l'espace et dans le temps, et il en détermine lesformes et les conditions: cette étude, il la nomme la Phoronomie.

Au point de vue de la qualité (ou réalité), ilremarque que le mouvement suppose une force qui nous affecte, sinon il n'y aurait pas de mouvement représenté :il fait donc la théorie abstraite de la force, de sa nature, de ses formes possibles et c'est là la Dynamique.

Aprèsquoi, au point de vue de la relation, il étudie les rapports des diverses forces et des mouvements qu'ellesproduisent; et ainsi se constitue la Mécanique, plus concrète, plus proche du réel que les deux autres étudessimplement préparatoires.

Enfin, du point de vue de la modalité, Kant conclut en examinant quels mouvements,parmi ceux dont la théorie abstraite détermine la nature, peuvent être considérés comme possibles, réels ounécessaires et à quelles conditions. 3° Ces vues aboutissent à la construction d'un schème mathématique de la nature destiné à fournir les élémentsdes théories par lesquelles la physique expérimentale systématisera les premières conclusions de ses observations.Seulement il y a encore bien loin de ce schème aux données concrètes de l'expérience.

Il faudrait chercher lepassage de l'un à l'autre et, pour cela, expliquer le rapport des qualités sensibles des objets avec les définitionsabstraites des forces et des mouvements qui sont censés en constituer la réalité objective. C'est à quoi Kant travaillait quand il mourut.

On trouva sur sa table les fragments d'un ouvrage qui devait avoir pourtitre : Passage des premiers principes métaphysiques de la nature à la physique.

Si l'on y trouve des vuesintéressantes sur la constitution de la matière, il est malaisé de retrouver le plan de l'ouvrage et surtout de situerexactement ces considérations entre les déductions rationnelles caractéristiques de la métaphysique et lesinductions expérimentales qui sont le propre de la physique. En tous cas, cette suite inachevée de considérations est l'esquisse de la seule métaphysique que Kant jugeâtpossible.

Elle s'établit sur le domaine de la science, mais elle l'y précède pour lui donner ses principes.

De l'une àl'autre la différence est uniquement dans le point de vue : l'une part de la matière confuse de l'expérience pour endégager les lois immédiates; l'autre se fonde sur la forme nécessaire de l'expérience et en déduit les principes quiserviront à expliquer et à systématiser les lois expérimentales.

Toute autre métaphysique est impossible. L'illusion métaphysique.

— Les mêmes disons qui justifient la science et en expliquent la possibilité condamnent eneffet la métaphysique, telle que la tradition l'a conçue.

Cette métaphysique aurait pour objet certaines réalitéstranscendantes, Dieu, l'âme et le monde, où l'on trouverait le principe et l'explication de toute l'expérience.

Or cesobjets ont un caractère bien étrange.

On n'en saurait prouver rationnellement la réalité, ni davantage en déterminerla nature. Cependant la conception en est nécessaire : l'esprit humain en son développement s'y élève inévitablement et iln'est pas en son pouvoir de s'en défaire après qu'il les a conçues.

L'idée de ces êtres transcendants se proposesans cesse à notre affirmation.

Il y a là comme un mirage contre lequel nos raisonnements ne peuvent rien.

C'est ceque Kant appelle l'apparence transcendantale.

Toutefois nous pouvons n'être pas dupes de ce que nous ne pouvonsnous empêcher de voir.

Avertir la raison de l'illusion qu'elle se crée à elle-même et, en même temps, l'instruire de lavaleur véritable de ses idées et de l'usage fécond dont elles sont susceptibles, voilà l'objet de la Dialectiquetranscendantale et des conclusions méthodologiques qui la suivent.

On résumerait assez bien cette dernière partiede la Critique en disant que Kant y établit ces trois thèses : les idées métaphysiques n'ont pas d'usage rationneltranscendant ; mais elles ont un usage rationnel immanent ; et au surplus elles sont susceptibles d'un usagetranscendant dans l'ordre pratique.

C'est ce qu'il faut expliquer brièvement. a) Négation de tout usage transcendant des idées métaphysiques dans l'ordre théorique.

— Ces idées du monde, del'âme, de Dieu, la raison les conçoit spontanément en vue de son œuvre intérieure.

Mais ne se rendant pas compted'abord de ses propres fins, elle se fait illusion sur la vraie nature de ses conceptions.

Elle affirme comme desréalités ce qu'elle ne devrait concevoir que comme un idéal.

Puis elle cherche des raisons pour justifier latransformation de ses idées en objets ; mais ces raisons ne peuvent être que sophistiques.

A la vérité « ce sont dessophismes non de l'homme, mais de la raison pure elle-même, et le plus sage de tous les hommes ne saurait s'enaffranchir.

» Entendez qu'il ne saurait empêcher qu'ils se formulent spontanément en lui aussi bien que dans l'espritdu vulgaire.

Il paraît à Kant que tous ces sophismes peuvent se ramener à trois raisonnements dialectiques, dont. »

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