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A quoi peut-on reconnaître un chef d'oeuvre ?

Publié le 10/08/2005

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Dans un premier temps, Kant montre que l'art doit être gratuit, c'est-à-dire qu'il ne doit avoir aucune utilité en dehors du plaisir. Si l'art, comme un objet, avait une fonctionnalité alors il serait asservi. Puis, dans un second temps, il insiste sur le point le plus important à savoir que l'art doit faire appel au plaisir. Aucun sentiment négatif ne doit être lié à l'art, il ne doit appartenir qu'à un seul jugement particulier : le plaisir. Kant, Critique du jugement : « L'art ne veut pas la représentation d'une belle chose mais la belle représentation d'une chose ».   Deuxième partie : Le sublime   LE SUBLIME CHEZ KANT Kant distingue deux sortes de jugement en matière de goût: l'un portant  sur le BEAU et l'autre sur le SUBLIME. Kant oppose le sublime au beau comme l'infini au fini. Est dit sublime  ce en comparaison de quoi tout le este nous apparaît comme petit et  insignifiant. On peut citer pour exemple l'océan déchaîné ou la  majestueuse et inaccessible montagne. Avec le sublime, nos facultés de  connaissance (sensibilité et entendement) sont dépassées et comme  anéanties.

Le jugement esthétique est spécialement difficile à établir : les critères du beau, de l'originalité, de l'excellence sont rebelles à la définition. « Définir l'oeuvre d'art, c'est lui substituer une convention. « Georges Braque. Le chef d'oeuvre n'est souvent pour nous que ce que les autres avant nous ont défini comme chef d'oeuvre. En ce sens il faut faire appel à la philosophie, à l'histoire de l'art, à la littérature, à la sociologie et à plusieurs disciplines qui se croisent en un certain point et tentent de dire ce qui caractérise l'oeuvre d'exception.

« LE SUBLIME CHEZ KANTKant distingue deux sortes de jugement en matière de goût: l'un portant surle BEAU et l'autre sur le SUBLIME.

Kant oppose le sublime au beau commel'infini au fini.

Est dit sublime ce en comparaison de quoi tout le este nousapparaît comme petit et insignifiant.

On peut citer pour exemple l'océandéchaîné ou la majestueuse et inaccessible montagne.

Avec le sublime, nosfacultés de connaissance (sensibilité et entendement) sont dépassées etcomme anéanties.

Mais c'est précisément cet anéantissement, cetécrasement de nous-même à la limite du déplaisir qui nous exalte. Ainsi dans l'esthétique kantienne une oeuvre d'art qui serait un chef d'oeuvreirait au-delà du sublime , elle l'achèverait.

On peut donc considérer un chef d'oeuvre comme un accomplissement parfait d'un art quel qu'il soit, il se situeau-delà de tout langage. Kant, Critique de la faculté de juger : « Le beau est ce qui est représenté sans concept comme l'objet d'une satisfaction universelle.

» Il n'y a donc pasde compromis possible avec un chef d'oeuvre, il doit plaire universellement. « Les grandes oeuvres d'art ne sont grandes que parce qu'elles sont accessibles et compréhensibles à tous.

» Léon Tolstoï, Qu'est-ce que l'art ? Ainsi la première condition nécessaire serait d'être l'objet de toutes les satisfactions, sans exception. « Ce qui apparaît le plus nettement dans une oeuvre de maître, c'est la «volonté», le parti pris.

Pas de flottemententre les modes d'exécution.

Pas d'incertitude sur le but.

» Mélange, Valéry. Hegel, Esthétique : « Ce qu'un chef d'oeuvre suscite en nous, c'est, en même temps qu'une jouissance directe, un jugement portant aussi bien sur le contenu que sur les moyens d'expression et sur le degré d'adéquation del'expression au contenu » Ici Hegel développe une vision très classique de l'art proche de celle que donnaient lesGrecs.

Le chef d'oeuvre doit respecter les règles fondamentales des formes ; il doit être en perpétuel équilibre parrapport à lui-même.

Un chef d'oeuvre doit donc avant tout dégager une harmonie. Troisième partie : Compréhension et lisibilité Mais une question demeure, est-ce que l'art est fait pour être beau, voire pour plaire ? « ...

autant que je sais, nul n'est bon juge, ni pour les romans, ni pour la peinture, ni pour aucun genre d'oeuvres.

Mais, pris ensemble, leshommes sont de bons juges.

» Propos de littérature , Alain.

On entend derrière cette remarque que l'hésitation qui préside à la reconnaissance du chef d'oeuvre fait que de nombreuses erreurs d'appréciation se produisent qui secorrigent peu à peu grâce à leur confrontation. Les critères formels désignés ci-dessus ne sont évidemment applicables qu'avec le recul du temps.

Une oeuvre estfaite pour devenir classique, mais d'abord, au présent, pour susciter interrogation voire scepticisme.

Donc, le chefd'oeuvre ne s'impose pas dans une immédiateté visible ou sensible il se peut au contraire qu'il mette fort longtempsà le devenir. « Une théorie scientifique peut annuler une autre théorie scientifique, mais les vérités des oeuvres d'art se soutiennent les unes les autres.

»Eugène Ionesco, Notes et contre-notes . Conclusion : Il n'est évidemment aucune « recette » pour reconnaître un chef d'oeuvre : s'il en était, il n'y aurait plus de chefd'oeuvre puisque sa prévisibilité même contreviendrait à l'idée de la création possible dans l'art.

Le chef d'oeuvre nese reconnaît que dans le passé, il ne peut s'anticiper.

D'ailleurs, l'histoire de l'art est sans arrêt marquée par desrésistances et des crises qui paraissent inappropriées avec le recul du temps : il suffit de penser auximpressionnistes qui ont provoqué tant de récriminations et qu'aujourd'hui personne ne songerait plus à considérerautrement que comme d'essentiels novateurs.. »

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