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Accroître sa science, est-ce accroître sa souffrance ?

Publié le 14/09/2012

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Complètement fausse de la douleur physique, la pensée soumise à notre examen ne vaut de la douleur morale que fort partiellement. Dans quelle mesure est-elle vraie ? On ne saurait le dire, car nous ne sommes pas dans le domaine du mesurable; comment d'ailleurs comparer l'état affectif de celui qui sait à .son état d'avant la connaissance, puisque de cet état passé il ne lui reste qu'un souvenir déformé par l'expérience du présent? En définitive, l'Ecclésiaste était un pessimiste qui ne voyait systématiquement qu'un côté des ehoses, et sa maxime est par trop simpliste si on prétend la prendre à la lettre...

« Ce li\Te est fuit de " pror>os " : il appartient au genre sententlaire avec ses lois propres.

Son titre nous insinue également que ces propos ont été recueillis et publiés pur un autre que leur auteur.

L'épilogue le confirme.

'' Vanité des vanités, dit Qohèlèt, et tout est vanité.

Sans compter que Qohèlèt fut un sage, il a encore enseigné au peuple le savoir n (XII, 8-9).

Ce Qohèlèt est présenté comme « fils de David, roi de Jérusalem "· Aussi, jusqu'au xxxe siècle L'Ecclésiaste était-il attribué à Salomon, dont la sagesse était légendaire.

:Mais cette attribution n'est plus admise.

te con­ tenu du livre aussi bien que sa langue dénotent une époque beaucoup plus récente (me siècle au lieu du JX" siècle av .

.T.-C.).

Bien que l'auteur n'ait pas connu directement les philosophes grec;s, il fut influencé par eux.

La grande question qui le préoccupe est celle qui était au centre de la problématique épicurienne et stoïcienne : comment parvenir au bonheur P Sa réponse, que résume son refrain '' vanité des vanités, et toul est vanité l " porte le grand nombre de ses interprètes à en faire un pessi­ miste.

Son état d'âme est celui d'un vieillard, né dans un vieux pays, participant d'une très vieille civilisatilm, usée et désabusée ( ...

).

Sa théologie et sa morale sont celles d'un vieillard.

Il oppose un refus grincheux et obstiné aux idées nouvelles qui se font jour peu à peu.

Il regarde vers le passé pour le trouver aussi morose que le présent, et s'il jette un coup d'œil furtif vers l'avenir, c'est pour y discerner la même grisaille monotone.

C'est un réactionnaire typique, avec toutes les manies de l'espèce, tendance à rabâcher, amertume de l'esprit critique, subtile inditiéren.ce à tout.

Certes, en bon conservateur, il est sincèrement croyant, comme le seront la plupart des futurs Sadducéens, mais d.'une foi teintée de méfiance, de souplesse et d'ironie.

(.J.

STEI:ŒAN:o. »

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