Devoir de Philosophie

ARISTOTE: La tendance à l'imitation est instinctive chez l'homme

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

aristote
La tendance à l'imitation est instinctive chez l'homme et dès l'enfance. Sur ce point il se distingue de tous les autres êtres, par son aptitude très développée à l'imitation. C'est par l'imitation qu'il acquiert ses premières connaissances, c'est par elle que tous éprouvent du plaisir. La preuve en est visiblement fournie par les faits : des objets réels que nous ne pouvons pas regarder sans éprouver du déplaisir, nous en contemplons avec plaisir l'image la plus fidèle ; c'est le cas des bêtes sauvages les plus repoussantes et des cadavres. La cause en est que l'acquisition d'une connaissance ravit non seulement le philosophe, mais tous les humains même s'ils ne goûtent pas longtemps cette satisfaction. Ils ont du plaisir à regarder ces images, dont la vue d'abord les instruit et les fait raisonner sur chacune. S'il arrive qu'ils n'aient pas encore vu l'objet représenté, ce n'est pas l'imitation qui produit le plaisir, mais la parfaite exécution, ou la couleur ou une autre cause du même ordre Comme la tendance à l'imitation nous est naturelle, ainsi que le goût de l'harmonie et du rythme (...), à l'origine les hommes les plus aptes par leur nature à ces exercices ont donné peu à peu naissance à la poésie par leurs improvisations. ARISTOTE

Partie du programme abordée : L'art. Analyse du sujet : Un beau et célèbre texte valorisant la notion, naturelle aux yeux d'Aristote, de l'imitation. Conseils pratiques : Rappelez le point de vue de Platon (et plus tard de Pascal) condamnant l'art car fondé sur l'imitation imparfaite du monde des idées. Aristote défend au contraire ici la validité du monde réel. Pour la  question, analysez avec rigueur la notion de re-présentation, et ses fondements métaphysiques. Bibliographie : Aristote, Poétique, Vrin. Heidegger, Chemins qui ne mènent e part, I, Gallimard. Pascal, Pensées, Gallimard. Platon, La République, Garnier-Flammarion. Difficulté du sujet : ** Mature du sujet : Classique

Dans ce texte, la théorie de l'imitation d'Aristote s'oppose radicalement à la conception platonicienne. Platon, en effet, condamnait fermement l'imitation, voyant en celle-ci une source de tromperie et un éloignement de l'Idée Intelligible, donc de la vrai connaissance.

Dans ce texte, Aristote s'emploie au contraire, à démontrer que l'imitation, loin d'être un obstacle à la connaissance, est un instinct naturel de l'homme et le support de sa connaissance.

Il y a trois grands moments dans ce texte qui s'attachent à une idée forte.  Nous en reproduisons le mouvement par notre plan.

 

aristote

« L'imitation devient donc support de connaissance. III L'imitation à l'origine de l'art De cette tendance naturelle et du plaisir pris à l'imitation, Aristote fait découler la naissance de la poésie.

Il estintéressant de noter que ceux qui ont inventé la poésie avaient une faculté d'imitation plus grande que la plupartdes hommes.

Le philosophe donne donc ici une figure de l'artiste, comme nature innée.

L'artiste, le génie est donccelui qui est doué dès le départ de dispositions particulières, ici l'imitation. Aristote donne aussi le point de départ à une théorie qui prévaudra pendant assez longtemps : l'art est imitation dela nature, du sensible, justement parce que l'imitation est positive, connaissance et support de réflexion. Dans La poétique, dont cet extrait est tiré, Aristote s'emploie à donner des règles pour faire une oeuvre d'art et en particulier la tragédie.

Pour lui, comme pour Platon, l'art est imitation.

Mais tous deux donnent une interprétationdifférente à cette phrase.

Là où Platon, dans la République, veut bannir les poètes de la cité parce que dégradant laconnaissance par l'imitation, Aristote au contraire, donne une positivité à l'imitation et ainsi à l'art dans sonensemble.

L'imitation est en effet dans la nature de l'homme, dans son mode d'appréhension du monde.

Elle procuredu plaisir, mais un plaisir qui permet la connaissance et non pas l'empêche.

Toute cette conception sera par la suiteremise en cause notamment par Hegel.

Selon lui, l'art ne peut être et se réduire à l'imitation de la nature et de lavie, parce que justement l'imitation n'apporte rien à l'homme.

Elle n'est que vanité de l'homme qui éprouve sonhabileté.( dans Esthétique ) Né à Stagire (Macédoine) en 384 av.

J.-C., mort à Chalcis (Eubée) en 322.Fils du médecin Nicomaque, il vint à Athènes et suivit l'enseignement de Platon, de 367 à 347.

A la mort de sonmaître, et mal vu à Athènes en sa qualité de Macédonien, Aristote fonda une école à Axos, en Troade.

La morttragique de son ami Hermias, livré aux Perses, l'obligea à se retirer à Lesbos.

En 342, Philippe, roi de Macédoine, luiconfia l'éducation d'Alexandre.

A l'avènement de celui-ci au trône, en 335, Aristote revint à Athènes, et y fondal'École du Lycée, que l'on a appelée école péripatéticienne, parce qu'Aristote y devisait avec ses élèves, tout en sepromenant.

A la mort d'Alexandre, en 323, Aristote quitta Athènes et se retira dans l'île d'Eubée.

Il redoutait le sortde Socrate et voulut « épargner aux Athéniens un second attentat contre la philosophie ».

En effet, l'Aréopage lecondamna à mort par contumace.

Il mourut au mois d'août.

Aristote peut disputer à Platon le titre de plus grandphilosophe de tous les temps.

Son intelligence ne fut pas seulement d'ordre philosophique, elle fut universelle.Aristote est le fondateur de la logique, de l'histoire de la philosophie, de l'anatomie et de la physiologie comparées.En philosophie, il est disciple de Platon, mais son sens d'observateur lui permet de replacer le platonisme dansl'ensemble des systèmes connus et de modifier certaines affirmations platoniciennes, notamment la théorie de lahiérarchie des idées.

Aristote en déduit la logique, établie sur la structure et les relations des concepts, les relationsétant ramenées au rapport des genres et des espèces.

Il distingue dix catégories, qui sont les genres les plusgénéraux dans lesquels se classent les objets de la pensée : substance ou essence, quantité, relation, qualité,action, passion, lieu, temps, situation et manière d'être.

Ce sont les points de vue à partir desquels l'esprit peutconsidérer les choses.

Les catégorèmes se rapportent aux modes généraux, qui permettent d'énoncer une choserelativement à une autre ; ils sont cinq : le genre, l'espèce, la différence, le propre et l'accident.

L'expérience estindispensable à l'entendement, et Aristote, pour qui l'activité et le mouvement ont une grande importance, nepartage pas la théorie de l'idée éternelle, abstraite et immuable.

La réalité est le résultat d'un mouvement de lamatière vers la forme.

C'est l'acte, c'est-à-dire l'être dans son plein achèvement, dans sa réalisation parfaite, paropposition à la puissance.

La fleur est puissance du fruit et acte du bouton.

Dieu, étant pensée pure et sansmatière, est l'acte pur.

La nature est un effort de la matière vers la pensée, vers l'intelligence, vers l'acte pur.

Dieu,pensée parfaite, se pense lui-même, une pensée parfaite ne pouvant penser qu'un objet parfait ; il est « la Penséede la pensée ».

La pensée politique d'Aristote n'est pas négligeable.

Le bonheur se trouve dans la cité, qui est lasociété par excellence.

Il distingue trois formes de gouvernement : la royauté, l'aristocratie et la démocratie.

Il enprévoit aussi les altérations, qui sont la tyrannie, l'oligarchie et la démagogie.

Pendant des siècles, Aristote areprésenté les bornes de la science humaine.

Les interprétations, exégèses et commentaires de son oeuvre furentinnombrables, dès l'antiquité.

Théophraste, qui lui succéda à la tête du Lycée.

Eudème, Phanias, Straton deLampsaque, Anis-toxène de Tarente, Démétrios de Phalère, Critolaüs de Phasélis, Diodore de Tyr et Héraclide dePont furent les principaux philosophes aristotéliciens ou péripatéticiens.

Puis, Andronicus de Rhodes et Alexandred'Aphrodise furent les grands propagateurs de la doctrine, le premier en commentant les oeuvres d'Aristote, lesecond en ouvrant une école péripatéticienne à Alexandrie.

C'est grâce aux Musulmans et, en particulier àAverrhoès, que l'héritage fut transmis au Moyen Age.

Saint Thomas d'Aquin fit de l'aristotélisme la doctrine officiellede l'Église.

A partir de la Renaissance, la pensée d'Aristote commença d'être attaquée.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles