Devoir de Philosophie

Comment ma volonté pourrait-elle m'être étrangère ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

A. Je prétends me délivrer de ma responsabilité Si la volonté me manque, je ne peux pas pour autant mettre en cause cette dernière : je manque de volonté, je manque à ma volonté davantage que ma volonté ne me manque. Ma volonté, c'est d'une certaine façon moi-même: prétendre que ma volonté m'a manqué est avant tout une manière contradictoire de tenter d'échapper à ma responsabilité; je ne suis pas libre de renoncer à ma liberté, ma volonté me suit malgré moi. Le manque de volonté n'est qu'un prétexte que j'allègue afin de me décharger de ma propre responsabilité. On pourra rapprocher cette idée de l'exemple de l'évanouissement que donne Sartre dans L'Être et le Néant: l'évanouissement n'est pour celui qui fuit ses responsabilités qu'un moyen d'exprimer cette fuite, celui qui s'évanouit veut toujours d'une certaine façon cet évanouissement. B. Je ne suis pas ce que je crois être Plus précisément, si ma volonté peut me manquer, c'est parce qu'elle ne dépend pas de moi comme d'une cause transparente à elle-même. Lorsque je dis «je veux», c'est tout mon être qui veut, et je ne suis pas toujours conscient de ce que je suis. Le sujet de la volonté n'est pas un monarque absolu qui pourrait prendre les décrets de son choix, ni un Dieu dont la volonté s'accomplit dès lors qu'il la formule. Je suis aussi ce que mes goûts, mes connaissances, mon passé, mon caractère font de moi, je ne peux jamais vouloir purement et simplement, quasi abstraitement.

Liens utiles