Crise et progrès s'excluent-ils toujours l'un l'autre ?
Publié le 03/01/2004
                             
                        
Extrait du document
Le sens commun tient volontiers la crise pour un phénomène uniquement négatif, une période de régression ; le plus souvent d'ailleurs sans avoir aucune idée claire de ce qu'il faut entendre par crise. Inversement, comme le faisait remarquer Cournot, la croyance dans le progrès prend des allures de foi religieuse. Une analyse concrète et approfondie des notions communes de crise et de progrès montrera que ces notions ne sauraient suffire à nous fournir des concepts adéquats pour penser les rapports entre crise et progrès. On se souviendra que l'histoire, dans de multiples domaines, offre des exemples de crise ayant permis de spectaculaires avancées ; mais on évitera aussi de s'en tenir à une simple énumération de contre-exemples.
- I) Crise et progrès s'excluent l'un l'autre.
a) Les crises sont des retours en arrière. b) Les crises sont synonymes de destruction. c) Le progrès est synonyme d'ordre.
- II) Crise et progrès ne s'excluent pas l'un l'autre.
a) L'histoire progresse par crises et par ruptures. b) Les crise sont libératrices. c) La crise est un signe d'adaptation.
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L'histoire a un sens.
                                                            
                                                                                
                                                                     Elle se sert  des individus pour  réaliser ses fins.Certains  personnages  historiques jouent  un rôle  essentiel parce  qu'ilsdoivent être considérés  comme "les hommes  d'affaire du Génie  del'univers".
                                                            
                                                                                
                                                                     Ce qui  se fait  de grand  dans l'histoire  se fait  grâce  auxpassions  humaines  que l'Esprit  utilise comme  une ruse.
                                                            
                                                                                
                                                                     Pour saisir  lemouvement  de l'histoire,  il ne faut  pas se contenter d'inventorier  lesfaits, il faut  parvenir  à une  certaine  hauteur de vue  où chaqueévénement  prend son éclairage et sa vérité.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le  sens de l'histoire  netient pas compte des principes de la morale, mais l'histoire se sert deshommes pour traduire dans les faits le progrès de la conscience vers laliberté.
Les crises font progresser l'humanitéMarx s'inspire de la conception de l'histoire de Hegel, sauf que, pour lui,ce ne sont pas les crises des idées qui font progresser l'histoire, maiscelles des rapports  économiques.
                                                            
                                                                                
                                                                     A chaque  stade de l'histoirecorrespond  un mode  particulier  de rapports  économiques  et sociaux.	Lorsqu'un  ordre économique  ancien est remplacé  par un nouveau,  il y  a une  crise  (une révolution)  quidébouche sur un progrès (l'émancipation des travailleurs).	
Puisque « 	la production économique et la structure sociale qui en résulte nécessairement forment, à	chaque époque, la base de l'histoire politique et  intellectuelle de l'époque	 », le « 	Manifeste 	» affirme que	« toute l'histoire a été une histoire de lutte de classes 	».
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais la démonstration à laquelle se livre 	Marx	 ne	s'arrête pas là:  rendant intelligible le passé de l'humanité, elle en annonce également l'inéluctable avenir.
                                                            
                                                                                
                                                                    Eneffet, « 	Cette lutte a actuellement atteint une étape où la classe opprimée et exploitée (le prolétariat) ne	peut plus se libérer de la classe qui  l'exploite et l'opprime sans libérer en  même temps et pour toujours lasociété entière de l'exploitation, de l'oppression et des luttes de classes.
                                                            
                                                                        
                                                                    	»	
            Réfutant un certain nombre d'interprétation fautives du 	Marx	isme, Lénine affirme dans «	L‘Etat & la	Révolution	 » que l'oeuvre de 	Marx	 ne saurait se limiter à cette seule découverte de la lutte des classes :	l'idée de la « 	lutte  des classes	 »  n'est  rien en effet  si on  ne la combine  pas à celle  de « 	dictature  du	prolétariat	 ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle reste pourtant l'un des concepts clés de la théorie 	Marx	iste et 	Lénine	 le reconnaissait bien	qui, dans un texte de 1914 consacré à 	Marx	 déclarait : « 	Que, dans une société donnée, les aspirations des	uns aillent à l'encontre de celles des autres, que la vie sociale soit pleine de contradictions, que l'histoire nousmontre une lutte entre les peuples et les sociétés, aussi bien qu'en leur sein, qu'elle nous montre en outre unealternance de périodes de révolutions et de périodes de réaction, de guerres et de paix, de stagnation et deprogrès rapide ou de déclin,  ce sont  là des  faits  universellement  connus.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le 	Marx	isme a fourni  le fil	conducteur qui permet de découvrir l'existence de lois dans ce labyrinthe et ce chaos apparents : c'est lathéorie de la lutte des classes.
                                                            
                                                                                
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            La théorie de la lutte des classes est donc, aux yeux d'	Engels	, l'idée maîtresse de 	Marx	 comme elle	est, aux yeux de 	Lénine	, le fil conducteur qui permet de comprendre l'histoire humaine.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est sur elle en tout	cas que s'ouvre le texte du « 	Manifeste	 ».	
 
            Ce que pose en son début ce texte est bien une règle d'interprétation générale de l'histoire.
Quelle que soit l'époque que l'on considère, la société est en effet le lieu du conflit –ouvert ou dissimulé- quese livrent oppresseurs et opprimés : « Hommes libres et esclaves, patricien et plébéien, baron et serf, maîtred'un corps de métier et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont menéune  guerre ininterrompue,  tantôt ouverte, tantôt dissimulée,  une guerre qui  finissait toujours  soit par unetransformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction de deux classes en lutte.
                                                            
                                                                                
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