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CRITÈRE ET FONDEMENT DE LA VÉRITÉ

Publié le 12/06/2009

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De la vérité il faut rechercher à la fois le critère, c'est-à-dire le signe distinctif, la marque certaine, ce qui permet d'en luger et le fondement, c'est-à-dire ce qui lui donne sa base, ce qui lui confère son authenticité, son autorité, sa garantie dernière. En vue d'éviter le foisonnement des doctrines, nous suivrons dans ce double travail l'itinéraire cartésien quitte à faire ensuite les rectifications nécessaires. a) Le critère de la vérité : évidence et certitude. La réponse semble d'abord aisée : le critère de la vérité c'est du côté du sujet la certitude, du côté de l'objet l'évidence irrésistible ou invincible. Les deux notions sont précisément liées chez DESCARTES mais il est bon de voir comment la question est posée. Ce qui caractérise le génie cartésien, c'est l'exigence d'une certitude parfaite, totale, susceptible de donner à l'esprit une pleine satisfaction. Mais une telle certitude ne pourra s'attacher qu'à l'indubitable et c'est pourquoi sa recherche réclame l'usage d'un doute aussi radical que possible afin que, l'esprit mettant à l'épreuve son impérieux désir n'en reste pas à ce qui est simplement probable, vraisemblable, incertain, mêlé de vrai et de faux. D'où la résolution de révoquer en doute toutes les opinions préalablement reçues et tout ce en quoi peut se trouver le moindre soupçon d'incertitude, critique implacable qui va jusqu'à considérer provisoirement comme fausses toutes les choses dont on peut douter. Cependant l'esprit même qui préside à ce doute sincère, à cette mise en question décisive, que les philosophes ont rarement poussée aussi loin, n'a rien à voir avec l'attitude sceptique. DESCARTES nous en avertit : « Non que j'imitasse pour cela les sceptiques qui ne doutent que pour douter et affectent d'être toujours irrésolus, car, au contraire, tout mon dessein ne tendait qu'à m'assurer et à rejeter la terre mouvante et le sable pour trouver le roc ou l'argile. «

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