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dissertation sur l'existence de Dieu, Point de vue de Pascal (17ème) et de Voltaire (18ème)

Publié le 18/04/2011

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dieu

La religion est une question qui depuis des siècles a fait coulé beaucoup d’encres.  La religion occupe une place très importante dans la culture des sociétés humaines, puisque la majorité d'elles a été fondée sur des mythes religieux. Même si un homme est athéiste, Dieu occupe une place dans sa vie puisque cette personne a décidé de rejeter son existence, de vivre contre les religions proposées par sa société. Les philosophes ont beaucoup médités sur ce sujet, et nous nous attarderons sur deux philosophes, Pascal et Voltaire, qui a travers leurs pensées s’opposent littéralement. ".Pour Pascal, la religion a un rôle irremplaçable qui est de donner à percevoir ce qui est sensible au cœur qui a « ses raisons que le cœur ne connait pas «.  Quant à Voltaire, affirmer que c’était un athée serait une mauvaise interprétation. En réalité c’était un homme profondément croyant. Mais il refusait deux aspects de la religion : le confessionnalisme (c’est à dire l’appartenance à une dénomination religieuse spécifique querellant toujours avec les autres) et  ce qu’il considérait comme superstitieux. "Or l'histoire du déluge étant la chose la plus miraculeuse dont on ait jamais entendu parler, il serait insensé de l'expliquer : ce sont des mystères qu'on croit par la foi ; et la foi consiste à croire ce que la raison ne croit pas, ce qui est encore un miracle." (Voltaire dans le Dictionnaire Philosophique). Nous verrons comment  Pascal arrive à prouver l’existence de Dieu, puis nous montrerons en quoi Voltaire est en quelque sorte « l’ennemi «de l’idéologie pascalienne. Puis finalement, nous finirons par nuancer leurs deux points de vue.

dieu

« Pascal dira par la suite : « Elle enseigne donc ensemble aux hommes ces deux vérités : et qu'il y a un Dieu, dont les hommes sont capables, et qu'il y a une corruption dans la nature, qui les en rend indignes.

Il importeégalement aux hommes de connaître l'un et l'autre de ces deux points; et il est également dangereux à l'hommede connaître Dieu sans connaître sa misère, et de connaître sa misère sans connaître le Rédempteur qui l'en peutguérir.

Une seule des ces connaissances fait, ou la superbe des philosophes, qui ont connu Dieu et non leur misère,ou le désespoir des athées, qui connaissent leur misère sans Rédempteur.

Et ainsi, comme il est également de lanécessité de l'homme de connaître ces deux points, il est aussi également de la miséricorde de Dieu de nous lesavoir fait connaître.

La religion chrétienne le fait, c'est en cela qu'elle consiste.

Qu'on examine l'ordre du monde surcela, et qu'on voie si toutes choses ne tendent pas à l'établissement de deux chefs de cette religion : Jésus-Christest l'objet de tout, et le centre où tout tend.

Qui le connaît connaît la raison de toutes choses.

»[2] C'est le point essentiel, mais cette conscience n'est permise qu'aux "habiles" qui ont compris leur faiblesse.

C'est pourquoi lagrandeur de l'homme est inséparable de sa misère : "à mesure que les hommes ont de lumière, ils trouvent etgrandeur et misère en l'homme".

Ils peuvent ainsi "se [couvrir] de honte" et reconnaître leur ignorance, "l'ignorancenaturelle qui est le vrai siège de l'homme".

Il s'agit d'une "ignorance savante qui se connaît" et qui distingue les"habiles", seuls capables d'une "pensée de derrière", c'est-à-dire d'une réflexion avec du recul.

Ces derniers arriventainsi au même résultat que le peuple, c'est-à-dire à l'ignorance, mais par un détour par la connaissance.

L'homme"habiles" connaît les "misères d'un roi dépossédé", car il comprit qu'il est "déchu d'un meilleure nature qui lui étaitpropre autrefois", c'est-à-dire avant le péché originel.

Et cette nature d'autrefois, d'avant la chute, il doit s'efforcerde la retrouver en mourant au monde pour renaître en Dieu.

C'est donc ainsi que Pascal tente de prouver que la vieest plus facile a supporter, en montrant la misère de l'homme sans Dieu, en montrant comment l'homme est unecréature déchu.

Si Dieu accorde peu sa bénédiction c'est que l'homme est fautif … depuis le péché originel, qui jouele rôle d'un lourd héritage qui pèse sur tout un chacun à sa naissance.

Pascal insiste, en accord avec l'augustinisme,sur cet acte fondateur du péché, la volonté d'Adam et d'Eve de se soustraire à ses commandements en mangeant lefruit défendu de l'arbre de la connaissance du bien et du mal.

L'épisode de la Genèse n'est jamais clairement rappelémais Pascal insiste fortement sur les termes « déchu », « corrompu » : « cette belle raison corrompue a toutcorrompu ».

Pour Pascal, il n'y a pas de salut en dehors de la foi: « Les grandeurs et les misères de l'homme sont tellement visibles, qu'il faut nécessairement que la véritable religion nous enseigne et qu'il y a quelque grandprincipe de grandeur en l'homme, et qu'il y a un grand principe de misère.

Il faut donc qu'elle nous rende raison deces étonnantes contrariétés.

Il faut que, pour rendre l'homme heureux, elle lui montre qu'il y a un Dieu; qu'on estobligé de l'aimer; que notre unique félicité est d'être en lui, et notre unique mal d'être séparé de lui; qu'ellereconnaisse que nous sommes pleins de ténèbres qui nous empêchent de le connaître et de l'aimer; et qu'ainsi nosdevoirs nous obligeant d'aimer Dieu, et nos concupiscences nous en détournant, nous sommes pleins d'injustice.

Ilfaut qu'elle nous rende raison de ces oppositions que nous avons à Dieu et à notre propre bien.

Il faut qu'elle nousenseigne les remèdes à ces impuissances, et les moyens d'obtenir ces remèdes.

Qu'on examine sur cela toutes lesreligions du monde, et qu'on voie s'il y en a une autre que la chrétienne qui y satisfasse ».[3] Nous avons donc vu Le projet apologétique de Pascal qui était non celui de prouver l'existence deDieu, car il n'y a pas de certitude de Dieu; mais plutôt de démontrer que l'homme ne peut trouver la paix intérieureet le véritable bonheur qu'en acceptant que Dieu lui vienne en aide par le biais de la grâce.

C'est le pari de Pascal :gager la vie misérable que mène l'homme, certaine mais finie, et parier sur Dieu, incertain, mais infini.

Voyons aprésent comment Voltaire se positionne quant a l'importance de Dieu dans notre quotidien.

Lorsque Candide, dans le pays d'Eldorado, demande au vieillard si dans son pays il y a une religion, lebrave homme «rougit un peu ».

Sa réaction vive prouve que l'existence de Dieu est pour lui une évidence.

De fait,Voltaire n'a jamais nié la nécessité d'un être supérieur, moins encore celle de la foi.

En ce sens, Voltaire se fait ledisciple d'une idée peu nouvelle au XVIIIème siècle : le déisme.

Il va pourtant en être le porte-parole le plusconvaincu.

Voltaire était un grand critique de l'Église catholique.

Il critique non seulement l'Église catholique maisaussi le protestantisme anglais, le presbytérianisme, les Quakers...

À l'exemple des hérétiques médiévaux et desréformateurs, Voltaire confrontait l'état de l'Église de son époque avec l'Évangile.

Ce qu'il concevait comme levéritable christianisme était une religion simple, rationnelle, humaniste, mais non confessionnaliste.

D'après lui lejudaïsme et le christianisme n'ont pas une valeur plus grande que les autres religions du monde.

Dans sa conception,Europe cesse d'être le monde ; elle n'est plus qu'un monde.

Mais nous devons nous demander quelle était la religionde Voltaire ? Aujourd'hui on utilise le terme déisme pour la désigner.

C'est une religion non dogmatique, nonmétaphysique, fondée sur les valeurs morales et quelques conceptions considérées comme généralementacceptables pour chacun de la planète.

Dans ce système Dieu est plutôt un horloger, créateur de l'Univers quiintervient peu dans les affaires du monde.

Dieu est avant tout le garant des valeurs éthiques.

Voltaire par exempleméprisait les efforts de prouver l'existence de Dieu.

Il était convaincu que toute la nature nous montre qu'il y a unDieu.

Dieu est l'âme immortelle : ces deux sont, d'après Voltaire, les constituants de base de la Religion.

Il écrit :« La raison humaine est si peu capable de démontrer par elle-même l'immortalité de l'âme, que la Religion estobligée de nous la révéler.

Le bien commun de tous les hommes demande qu'on croie l'âme immortelle, la foi nousl'ordonne .»[4] Dans cette religion les superstitions n'ont plus aucune place.

La religion de Voltaire est rationnelle. Mais il faut ajouter que Voltaire critique les conceptions trop définies et trop assurées de Dieu.

Il écrit : « Adorons Dieu sans vouloir percer dans l'obscurité de ses mystères .

» Il refuse aussi la méthode des preuves des idées religieuses, par exemple Dieu ; ces soi-disant preuves lui semblent complètement inutiles est folles.

Le centre de laReligion n'est pas dans les dogmes et les cérémonies.

La vraie religion, c'est une foi simple et non dogmatique enDieu.

« Ne point parier que Dieu est, c'est parier qu'il n'est pas.

Lequel prendrez-vous donc(8)?...pesons le gain et la. »

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