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Dois-je me préoccuper du bonheur d'autrui ?

Publié le 27/02/2008

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 » (Platon, Gorgias, 470b-470e) -          Il faut d?ailleurs remarquer que de nombreux dictateurs restent toute leur vie au pouvoir sans qu?aucune justice ne vienne mettre un terme à leur joug (par exemple Staline, mais aussi Pinochet ou Castro). -          Par ailleurs, on constate bien que nombre de gens d?une grande vertu sont profondément malheureux, quand bien même ils agissent avec honnêteté. -          Le marquis de Sade en fait la description littéraire dans Justine ou les malheurs de la vertu, où l?on voit Justine, une jeune fille très vertueuse, être livrée à des pervers qui lui font subir maints sévices. Alors que Justine est pleine de vertu, ses malheurs vont crescendo et elle finit foudroyée lors d?un orage, tandis que sa s?ur Juliette, qui est pleine de vice, vit dans la reconnaissance et la prospérité. -          Il semble donc faux d?affirmer que la vertu puisse procurer le bonheur et qu?être immoral empêche d?être heureux, puisque les faits contredisent cette théorie. -          Pour ces raisons, il semblerait bien qu?il ne soit pas nécessaire de se préoccuper du bonheur d?autrui.     Autrui est une fin en soi.   -          Cependant, on peut considérer que le bonheur ne soit pas l?unique motivation qui nous pousse à nous préoccuper du bonheur d?autrui. -          Le bonheur ne peut en fait pas être pris comme but de la vie humaine. En effet, si la nature avait voulu que l?homme soit heureux, elle aurait donné à l?homme les moyens de parvenir à ce bonheur : « si dans un être doué de raison et de volonté la nature avait pour but spécial sa conservation, son bien-être, en un mot son bonheur, elle aurait bien mal pris ses mesures en choisissant la raison de la créature comme exécutrice de son intention.

« d'autrui pour parvenir à son propre bonheur. Les faits semblent nous prouver le contraire. 2.

- Pourtant, de nombreuses critiques peuvent être adressées à ce point de vue.

Ainsi, l'hypothèse selon laquelle la vertu apporte le bonheur est contredite par les faits.

Dans le Gorgias, Calliclès et Polos défendent ainsi le nihilisme moral sous prétexte que les méchants sont plusheureux que les vertueux. - Ainsi Polos affirme-t-il que chacun aimerait mieux « avoir la liberté de faire dans l'État ce qui [lui] plairait que d'en être empêché » (Platon, Gorgias , 468e-469b), qu'on enviera toujours celui qui pourrait « tuer, dépouiller, mettre aux fers qui il lui plairait » (Platon, Gorgias , 468e-469b) et que « les gens injustes sont souvent heureux.

» (Platon, Gorgias , 470b-470e) - Il faut d'ailleurs remarquer que de nombreux dictateurs restent toute leur vie au pouvoir sans qu'aucune justice ne vienne mettre un terme à leur joug (par exemple Staline, mais aussi Pinochetou Castro). - Par ailleurs, on constate bien que nombre de gens d'une grande vertu sont profondément malheureux, quand bien même ils agissent avec honnêteté. - Le marquis de Sade en fait la description littéraire dans Justine ou les malheurs de la vertu , où l'on voit Justine, une jeune fille très vertueuse, être livrée à des pervers qui lui font subirmaints sévices.

Alors que Justine est pleine de vertu, ses malheurs vont crescendo et elle finitfoudroyée lors d'un orage, tandis que sa sœur Juliette, qui est pleine de vice, vit dans lareconnaissance et la prospérité. - Il semble donc faux d'affirmer que la vertu puisse procurer le bonheur et qu'être immoral empêche d'être heureux, puisque les faits contredisent cette théorie. - Pour ces raisons, il semblerait bien qu'il ne soit pas nécessaire de se préoccuper du bonheur d'autrui. Autrui est une fin en soi. 3.

- Cependant, on peut considérer que le bonheur ne soit pas l'unique motivation qui nous pousse à nous préoccuperdu bonheur d'autrui. - Le bonheur ne peut en fait pas être pris comme but de la vie humaine.

En effet, si la nature avait voulu quel'homme soit heureux, elle aurait donné à l'homme lesmoyens de parvenir à ce bonheur : « si dans un être douéde raison et de volonté la nature avait pour but spécial saconservation, son bien-être , en un mot son bonheur , elle aurait bien mal pris ses mesures en choisissant la raison dela créature comme exécutrice de son intention.

Car toutesles actions que cet être doit accomplir dans cette intention,ainsi que la règle complète de sa conduite, lui auraient étéindiquées bien plus exactement par l'instinct » (Kant,Fondements de la métaphysique des mœurs, première section). - Le sens de l'existence humaine nous est donné dans le respect pour la morale qui s'affirme dans la culture.

Si lanature a donné aux hommes la liberté et la raison, c'estpour qu'ils puissent en faire usage dans la moralité.

En effet,sans liberté il n'y a pas de responsabilité, et sans responsabilité il n'y a pas de morale. - Si donc « la loi morale est donnée comme un fait de la Raison » (Kant, Critique de la raison pratique ), c'est-à-dire si elle s'offre à tout homme avec évidence, c'est pour que l'homme en fasse usage.

Aussi le but de l'existence humaine doit-il être le devoir : « c'est la nécessité où je suisd'agir par pur respect pour la loi pratique qui constitue le devoir, le devoir auquel il faut que tout autre motif cède, car il est la condition d'une volonté bonne en soi dont la valeur passe tout.

» (Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, première section) - Ce sens du devoir s'élevant au-dessus de ce qui est directement donné dans la nature confère ainsi à l'homme une dignité supérieure.

C'est cette difficulté particulière qu'il y a à êtrelibre, à suivre le chemin de la morale qui confère à l'homme sa dignité. - L'homme est digne parce qu'il est capable de s'élever par liberté au-dessus de ses penchants animaux.

Il éprouve du respect pour la morale, mais seule sa volonté propre décide s'il souscriraaux exigences de cette morale ou s'il s'y soustraira. - Parce qu'il est porteur et garant de cette liberté, l'homme est ouvert vers quelque chose qui le dépasse : cette capacité à s'extraire de la causalité naturelle pour disposer de soi en tantqu'agent libre, dans le respect de la morale. - Aussi l'homme peut-il être considéré comme une « personne », c'est-à-dire, en termes kantiens, comme une fin en soi et non comme un moyen.

On pourrait ainsi définir l'être humain. »

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