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En quel sens peut-on dire que l'homme apprend a etre libre ?

Publié le 28/08/2005

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Si tel était le cas, nous n'aurions rien à apprendre : ni à apprendre à être libre, puisque nous éprouvons notre liberté comme première, ni à apprendre comment user de cette liberté, puisque nous entendons plier le monde à notre volonté. Or, s'il n'est guère possible d'apprendre à être libre au premier sens, sans doute n'est-ce pas le cas au second sens. Or, quel type d'apprentissage peut nous permettre d'acquérir l'usage de notre liberté, si l'on entend par-là le fait de se libérer d'une liberté comme donnée première afin d'accéder à un autre type de liberté ?   II - Platon : le désir face à la loi   Faire coïncider la liberté avec l'exercice non contraint de la volonté ne permet pas de saisir positivement ce qu'engage la liberté. Il s'agit uniquement d'une détermination négative, comme le dit Schopenhauer. Cependant, il ne suffit pas de remarquer que la liberté rencontre de fait des limites à son action, telles la réalité ou les autres volontés. Il demeure insuffisant de dire que la liberté s'illusionne en ce qu'elle pense pouvoir plier le monde à ses désirs, alors qu'elle ne le peut pas et qu'il vaut mieux, à tout prendre, changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde. Ces remarques ne portent pas assez loin, puisqu'elle supposent implicitement que, si la réalité était autre, c'est-à-dire moins rebelle à notre volonté, nous pourrions être parfaitement libre, c'est-à-dire dégagé de toute contrainte. Ce qu'il faut remarquer, c'est plutôt la détermination pathologique de la volonté, quand elle suit ses désirs.  Pathologique signifie subir.

 De prime abord, il nous semble contradictoire d’affirmer que l’homme puisse apprendre à être libre. La liberté n’est-elle pas un état, un sentiment, la possibilité que l’on a d’agir sans contrainte et sans obligation ? La liberté n’est-elle pas le pouvoir singulier d’agir à sa guise, c’est-à-dire conformément aux fins que l’on se pose ? En ce sens, la liberté est subjective, ressentie par le sujet comme une puissance propre d’affirmation. Cependant, n’est-elle que cela ? S’il faut écarter l’idée que la liberté s’enseignerait, au sens où l’homme apprendrait à être libre comme on apprend à lire ou à écrire, c’est-à-dire au sens où on lui délivre un contenu d’enseignement qu’il ne possède pas à l’origine ; s’il faut écarter cette lecture, ne peut-on pas considérer que l’homme apprenne à être libre en se confrontant à la réalité de la vie, en apprenant l’usage de sa liberté ? En ce sens, l’homme apprendrait-il par expérience ?

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