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En quel sens peut-on parler de la gratuité de l'art ?

Publié le 28/08/2005

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 »   3) la gratuité de l'oeuvre d'art à l'épreuve.    Il évidemment facile de critiquer cet idée d'un art gratuit et formel qui finalement se dédouane de réfléchir sur l'évolution de la société, de prendre parti dans des débats et qui par conséquent se réduirait à une sorte de décoration, de fantaisie sans but. En vérité seule la part décorative de l'art, certains aspects de l'art seraient gratuits. Mais la vérité est plus compliquée. Cela serait imaginer que les artistes peuvent se permettre de mettre dans leurs oeuvres des éléments qui n'ont aucune justification. On se rend en vérité compte que chaque touche de peinture sur une toile à sa raison d'être pour la cohérence de l'ensemble, chaque coup du burin du sculpteur se justifie par rapport au projet final. Parler de gratuité dans l'art reviendrait à parler de hasard. Dans ce cas, le hasard reviendrait par exemple à voir les touches de peintures arriver sur une toile sans que le peintre n'ait voulu qu'elle arrive à cet endroit, à l'instar du peintre Pollock et sa technique du drop painting Mais derrière l'apparent hasard artistique se trouve souvent une technique maîtrisée de l'artiste avec une visée. En vérité chaque coup de pinceau annule le précédent et le rapport de celui-ci avec la surface du fond. Quelques mois plus tard, cela débouchera sur la célèbre technique du dripping , chaque tableau devenant un palimpseste de déversements ou de dégouttements décomposable en couches successives.

Que faut-il comprendre par gratuité en ce qui concerne les œuvres d’art ? En somme, les œuvres d’art n’aurait aucune raison d’exister, elles seraient là pour l’ornement, pour la décoration, elles seraient de l’ordre du superflu, de l’inutile, elles seraient comme un corps étranger au monde habituel des objets de la vie quotidienne, elles ne serviraient qu’au plaisir des sens, qu’à la satisfaction esthétique. Il faudra donc observer ce qui est à l’origine de ce sentiment de gratuité.

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