Devoir de Philosophie

En quoi consiste le « fait psychologique » ?

Publié le 22/06/2009

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Sujet facile en apparence et qui peut sembler à l'élève une pure question de cours. Le devoir vaudra donc par la façon personnelle suivant laquelle il sera envisagé et traité. En parcourant les pages d'un traité de psychologie, on rencontre une foule de termes qui désignent ce que l'on est convenu d'appeler des « faits ou phénomènes psychologiques «: sensation, plaisir, douleur, émotion, perception, souvenir, attention, pensée, décision..., et bien d'autres. Il convient, pour s'en faire une idée exacte, de considérer quels caractères communs ils présentent, soit au premier examen, soit à une observation plus approfondi. I. — Le fait psychologique brut. A. Tout d'abord, chacun des phénomènes représentés par les mots ci-dessus se présente à nous comme un état complexe où viennent concourir plusieurs éléments. a) L'organisme physiologique y joue un rôle incontestable, de façon antécédente, concomitante ou conséquente: pour voir, il faut des yeux ; l'attention apparaît dans nos attitudes; les émotions comportent un trouble organique violent; la pensée, la mémoire, dépendent de dispositions cérébrales; et vice versa un travail mental prolongé influe sur la santé et diminue par exemple le nombre de globules rouges du sang ; décisions, images et mouvements sont liés; on pourrait multiplier les exemples; premier aspect — physiologique — des faits envisagés.

« examinons constituent une classe spéciale, irréductible à l'activité purement biologique, et semblent provenir d'unprincipe d'action sui generis, ayant ses fins propres : le vrai à connaître, le bon à vouloir, le beau à goûter.

On lesappelle pour cela faits mentaux, ou psychologiques, ou plus exactement psychiques, parce qu'on les considèrecomme produits par l'esprit ou l'âme, par opposition aux faits biologiques se rapportant directement au corps.Il en résulte que, sans parler des conséquences inexactes qu'elle entraîne (mécanisme absolu et négation de laliberté, impossibilité d'une influence psychique sur l'organisme), l'explication épiphénoméniste est inadmissible.

Unphénomène ne peut être le simple « reflet » d'un autre ayant des caractères tout opposés..., sans que, d'ailleurs (etpour cause), on nous dise comment s'est opérée cette stupéfiante transformation. B.

En ce qui concerne la distinction entre le fait social et l'activité purement psychique, tout en reconnaissantl'influence du premier sur la seconde, il apparaît clairement : a) que le fait sociologique est essentiellement d'ordre collectif, alors qu'un acte est d'autant plus profondémenthumain et psychique qu'il est plus personnel et qu'il constitue davantage une réaction propre à l'individu luttantcontre le conformisme; b) que la vie en société n'est pas elle-même capable de faire produire des actes humains : certains animaux nevivent-ils pas en groupe ? c) que, bien souvent, c'est au contraire telle personnalité forte qui imprime sa marque humaine sur la société;comme d'ailleurs la prétendue influence sociale de l'éducation est plutôt l'empreinte d'une personnalité mentale, cellede l'éducateur, sur celle de l'éduqué. C.

Le fait psychique nous paraît donc garder son originalité propre.

A la fin de cette étude, il nous apparaît, en cequi le caractérise essentiellement, comme le résultat d'une activité profonde, personnelle à chaque individu, quis'exerce de façon durable et inétendue sous forme de connaissances, de sentiments ou d'actes. Conclusion — Puisque le « fait psychique » (ou de l'âme) constitue une catégorie spéciale, il sera l'objet d'une science spéciale, la psychologie expérimentale; et c est en ce sens (un peu impropre mais consacré par l'usage)qu'on pourra l'appeler fait « psychologique ».Mais les relations étroites qu'il entretient avec le domaine matériel, biologique et social, nécessiteront, pour uneétude complète, la constitution, d'une part, de la psycho-physique et de la psycho-physiologie; d'autre part, de lapsycho-sociologie.Enfin, la nature même de ce genre de faits, qui nous apparaissent comme résultant d'une activité personnelle,profonde et supra-sensible, amène inéluctablement dans leur explication à des problèmes d'ordre métaphysiquequ'étudie spécialement la psychologie rationnelle, mais posés déjà en maints passages par la psychologieexpérimentale.Et c'est ce qui a permis de dire que la psychologie était à la base de toute vraie philosophie, comme lamétaphysique en était le sommet, ou même qu'en définitive la vraie psychologie était la métaphysique.. »

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