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ÉPICURE et la mort

Publié le 26/01/2020

Extrait du document

Vous dégagerez l’intérêt philosophique de ce texte, à partir de son étude ordonnée.
« Familiarise-toi avec l’idée que la mort n’est rien pour nous, car tout bien et tout mal résident dans la sensation; or la mort est la privation complète de cette dernière. Cette connaissance certaine que la mort n’est rien pour nous a pour conséquence que nous apprécions mieux les joies que nous offre la vie éphémère, parce qu’elle n’y ajoute pas une durée illimitée mais nous ôte au contraire le désir d’immortalité. En effet, il n’y a plus d’effroi dans la vie pour celui qui a réellement compris que la mort n’a rien d’effrayant. Il faut ainsi considérer comme un insensé celui qui dit que nous craignons la mort, non parce qu’elle nous afflige quand elle arrive, mais parce que nous souffrons déjà à l’idée qu’elle arrivera un jour. Car si une chose ne nous cause aucun trouble par sa présence, l’inquiétude qui est attachée à son attente est sans fondement. Ainsi, celui des maux qui fait frémir le plus n’est rien pour nous, puisque tant que nous sommes là la mort n’y est pas, et que lorsqu’elle est là c’est nous qui n’y sommes plus ».
ÉPICURE
Le candidat a parfaitement compris, au niveau technique, le caractère mixte de l’exercice qui lui était proposé. Il s’agisait d’un exercice combinant le commentaire et la dissertation, ou plus exactement d’un commentaire de texte continué par une réflexion philosophique. Dans ce type de travail, le commentaire a pour fonction de vérifier la bonne intelligence du texte, l’aptitude à en saisir et à en restituer la problématique, et Fessai qui le prolonge doit prouver la capacité du candidat à conduire, sur le même sujet, une réflexion plus autonome. Le texte à commenter est alors, dans ce second temps, considéré comme le « sujet » d’une sorte de dissertation.
Les qualités essentielles de ce devoir sont donc :
- d’avoir parfaitement compris cette double attente (étude ordonnée du texte, prolongement philosophique).
- d’avoir bien équilibré ses deux membres.
- d’avoir traité le sujet, et rien d’autre;
Quelques remarques sur des points de détail :
- Bien que la langue, dans ce devoir, soit en général soutenue, quelques petits défauts peuvent encore en être éliminés - les correcteurs étant souvent sensibles à cet aspect, considérant la qualité de l’expression comme le reflet de celle de la pensée.
Ligne 141, par exemple : « Épicure, en effet, pose une conception de la nature humaine ».
On ne « pose » pas une conception : on l'expose, ou, à la rigueur, on la postule. Cependant, on admet fort bien l’expression « poser en principe ».
- Le candidat écrit ligne 115 : « ... après la mort, il y a quelque chose : soit rien, soit une nouvelle vie... »
Rien et quelque chose sont deux termes qui s’excluent : s’il y a quelque chose, ce ne peut être rien...
- Ligne 151 : La « folle du logis », pour désigner l’imagination, est une expression de Malebranche (XVIIe siècle), et non d’Oscar Wilde.
En bref, en dehors des qualités techniques de l’exposition et de la connaissance affleurante de certains textes philosophiques, ce devoir offre la qualité essentielle de sa problématique simple et nette : l’analyse théorique de la mort lui ôte tout caractère effrayant (thèse d’Épicure). Or la vie et l’expérience prouvent de facto que son sentiment continue de provoquer l’effroi. Pourquoi?


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