Épicure, « La mort n'est rien »
Publié le 08/01/2004
Extrait du document
Ne serait-ce pas le cas privilégié de l’«expérience» de la mort ?
Mais, une nouvelle fois, que signifie ici «expérience» et surtout c’est expérience de quoi ? De la mort elle-même ou d’autre chose» ?
• «La mort» n’est-elle pas toujours, pour nous, pour moi, une fiction par rapport à ce qu’elle peut «être» (si tant est qu’on puisse dire que la mort « est »). Une «fiction», des «fictions» engendrées par des vivants (qui savent que «la mort» les menace inéluctablement).
En d’autres termes, a-t-on «l’expérience de la mort», ou l’expérience de « fictions » engendrées par Vidée de mort inéluctable (que son heure d’arrivée soit certaine ou incertaine) ? L’expérience d’angoisse(s) ? I
INDICATIONS DE LECTURE
• Anthropologie du point de vue pragmatique de Kant (Vrin) notamment les pages 45-46.
• La Mort de Jankélévitch (Flammarion).
• L’Etre et le Temps de Heidegger in «Qu’est-ce que la métaphysique ?» (Gallimard) notamment la page 144.
Citation : «On meurt», parce qu’en disant «on meurt» chacun des autres et soi-même en même temps, «on» peut s’en faire accroire : oui, on meurt, mais chaque fois ce n’est justement pas moi; le «on» ce n’est personne.
«
162 • La dissertation de philosophie
« LA MORT N'EST RIEN POUR NOUS.
»
Epicure
Epicure (341-271 av.
J.-C.), philosophe grec, est l'initiateur
d'une doctrine philosophique (l'épicurisme) constituée au
tour de la communauté
du Jardin qu'il fonde avec ses
disciples à Athènes, dans une vaste résidence à l'intérieur
d'un jardin, « îlot d'amitié paisible et studieuse».
Il est
l'auteur de plus de trois cents ouvrages, dont ne nous sont
parvenus qu'une soixantaine de maximes et de sentences,
des fragments, ainsi que trois textes, en forme de lettres,
adressés
à ses disciples.
Parmi elles, une « Lettre à Ménécée » sur la morale
( «
Sur l'éthique » ), dont le texte nous est parvenu grâce à la
copie
qu'en a faite (sans doute au début du fil' siècle apr.
J.-C.) Diogène Laërce
(Vie, doctrines et sentences des
philosophes illustres,
Livre X, «Epicure»).
C'est après
avoir traité de la divinité qu'Epicure aborde la question de la
mort:
« Familiarise-toi avec l'idée que la mort n'est rien pour
nous, car tout bien et tout mal résident dans
la
sensation ; or, la mort est privation complète de cette
dernière.
D'où il suit qu'une connaissance exacte de ce
fait que
la mort n'est rien pour nous permet de jouir de
cette vie mortelle, en nous évitant
d'y ajouter une idée de
durée éternelle et en nous enlevant le regret de l'immor
talité.
».
»
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