Devoir de Philosophie

Est-il sensé de vouloir échapper à l'emprise du temps ?

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

temps
Analyse première du sujet : • cela a-t-il un sens : est-ce un projet digne de valeur pour un homme ? est-il "fou" ? nous fait-il perdre la raison ? le bonheur ? est-ce possible ? • échapper : ne plus vivre dans le temps ; cf. éternité mais aussi immortalité • le temps : le temps est-il indépendant de mon humanité ? à la fois au sens où : "le temps fait-il de moi l'individu mais aussi l'être humain que je suis ?"; mais aussi : le temps est-il subjectif ou objectif ? Les hommes ont toujours été et sont encore plus que jamais en quête d'immortalité (cf. le clonage) : a-t-on à y perdre ou à y gagner ? A la fois en terme d'individualité mais aussi d'humanité. Humanité : ne plus être un homme digne de ce nom. Mais également individualité : perdre mon inscription personnelle dans le monde, mais aussi finalement ne pas trouver le bonheur !
temps

« Problématique : La conscience du temps semble inhérente à toute pensée humaine.

L'homme se situe en effet nécessairement dans letemps et dans l'espace, et il paraît impossible que l'intelligence humaine s'affranchisse de ces conditions de possibilité,c'est-à-dire qu'un homme puisse se concevoir autrement que dans un monde qui suit le cours du temps.

Dès lors, ce quel'on appelle le moi est le produit présent d'un passé destiné à un futur.

C'est le principe de causalité qui régit la suite desévènements dans le temps et qui oblige ainsi l'homme à se penser comme un être qui interagit avec les causes qui ledéterminent.

Le paradoxe implicite du sujet tient à cette conscience de la détermination de soi dans le temps.

Il estévident que je ne peux pas m'extraire du temps et que le temps détermine le devenir du moi, ses états successifs.Toutefois, la conscience me donne à penser une certaine liberté, au sens où la causalité historique des évènements quiconditionne mon action paraît me laisser un espace de choix.

La liberté procède donc de ma capacité à orienter le coursdes choses et à résister ainsi à la façon dont ces choses arrivent sans que je les veuille.

Néanmoins, il est évident que jene peux parvenir toujours à réaliser ce que je souhaite.

La causalité des évènements me résiste.

Le sentiment defrustration ou de déception qui en découle nécessairement expliquerait en ce sens le souhait d'échapper à la suite desévènements, serait à l'origine d'une volonté de sortir du temps, d'échapper à son cours implacable.

Ne faut-il voir cetteréaction que comme du dépit absurde, au regard de ma condition d'être historique ? La conscience que j'ai de madétermination n'est-elle pas déjà une manière d'y échapper en la relativisant ? L'enjeu d'une réflexion sur le rapport del'homme au temps est donc moral : comment l'homme peut-il gérer son rapport au temps, pour ne pas avoir le sentimentd'être emprisonné dans une histoire qui déçoit sans cesse ses attentes et fait de lui le jouet impuissant d'un destin ? Plan rédigé proposé 1.Ia.

Le temps se donne à penser sous la forme d'une nécessité causale d'enchaînements des évènements.

À cet égard,l'homme a conscience qu'il est déterminé comme toute chose par le temps. Ib.

L'homme peut d'ailleurs d'autant moins échapper au temps que le temps est une unité de mesure certes créé par lui,mais de façon non-arbitraire.

Le temps est donc une unité de mesure objective qui traduit la façon dont la raisonappréhende la suite des évènements. Ic.

Dès lors, il semblerait absurde de refuser le temps, puisque ce rejet ne serait qu'un caprice de l'homme qui refuse devoir les choses en face et d'adopter une compréhension intelligente du cours des choses, sans que ce refus n'implique unemodification quelconque de ce que sont les choses. 2.

IIa.

Toutefois, au plan moral, le refus du temps a un sens, puisque l'homme exprime ainsi sa frustration devant un coursdes évènements qu'il ne maîtrise pas et qui s'impose à lui en mettant directement en cause sa liberté. IIb.

En ce sens, le refus du temps exprimerait l'angoisse de l'homme devant le sentiment paradoxal d'être à la fois libre etdéterminé.

Libre dans la conscience qu'il a de son existence, mais déterminé parce qu'impuissant à changer le cours deschoses. IIc.

Le refus du temps n'a donc peut-être aucune effectivité, mais est une réaction morale normale pour un homme qui sevit toujours sur le mode de la liberté et de la responsabilité.

Loin de fuir ses responsabilités et de se réfugier dansl'ignorance, la réaction de celui qui rejette le temps serait ainsi une réaction hautement morale de révolte, pour celui quicherche un monde meilleur. 3.

IIIa.

Comment alors résorber l'écart entre un temps qui apparaît toujours incontrôlable à l'homme et sa volonté d'agirde façon autonome et responsable ? Refuser d'accepter la fatalité du temps peut semble en effet absurde pour qui estsans cesse confronté à la réalité des faits. IIIb.

Pourtant, à l'inverse, celui qui se plie au cours du temps, semble se déresponsabiliser au point de mettre en questiontoute forme de liberté.

Accepter sans révolte le cours du temps revient à adopter une position fataliste moralement etpolitiquement dangereuse. IIIc.

Dès lors, il convient de ne pas considérer le temps sous l'angle d'une nécessité inacceptable.

Le temps est aucontraire une condition de compréhension du cours des évènements qui est donnée à l'homme afin de l'aider à rationaliserson action.

Le temps est donc le support d'une liberté, dans la mesure où l'homme n'est jamais pleinement déterminé parle cours des choses, mais peut trouver dans la juste compréhension des choses le moyen de distinguer ce qui dépend delui de ce qui lui reste inaccessible.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles