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Y-a-t-il un sens à vouloir échapper au temps ?

Publié le 21/03/2009

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Le temps est la condition de toute expérience

Kant a interprété le temps comme une forme a priori de la sensibilité. Pour lui le temps n'est pas une substance ou une chose, mais un ordre, un système de relations qui s'impose à toute expérience. Le temps est ainsi pensé comme forme de toute expérience, même intérieure, même imaginaire, car il est forme de notre vie intime. Le temps est aussi la forme des phénomènes extérieurs en tant qu'ils doivent prendre dans notre expérience. Pour qu'un objet, quel qu'il soit puisse être donné à notre conscience, il faut qu'il se produise en un instant déterminé du temps, avant, pendant ou après de tels autres. De plus, il n'est pas sûr que l'homme puisse avoir une idée de ce que peut être l'éternité, l'absence de temps. L'homme ne pense qu'à partir de son expérience et il voit encore l'éternité comme une durée dans laquelle il se produit encore des événements. Or échapper au temps, c'est aussi échapper à l'événement, à l'action...   2. Vouloir échapper au temps, c'est s'élever au-delà des souffrances de l'existence Pour Nietzsche, la condition du bonheur, c'est de savoir oublier, s'extraire de l'histoire pour savourer l'instant, sans penser aux événements antérieurs, ni au devenir.

La question du sujet peut sembler peu pertinente : nous ne pouvons voyager dans le temps comme nous le faisons dans l'espace, et il n'est pas nécessaire d'écrire toute une dissertation pour rappeler cette évidence : nous ne pouvons matériellement échapper à notre temps et vivre à une autre époque. Cela ne peut donc se faire que symboliquement ou fictivement Encore faut-il se demander pourquoi on pourrait vouloir échapper au temps.

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« Le désir de vengeance et le ressentimentCette tension de la vie pour se surmonter elle-même sous la forme de la volonté de puissance peut-elle aller à l'infini? Une ascension infinie n'est pas possible parce que la volonté vient se heurter au temps : la volonté de puissancevient achopper sur l'essence du temps comme sur sa limite.

Elle peut bien vouloir l'avenir mais non pas le passé.

Sil'avenir est le domaine qui lui est ouvert, le passé semble lui échapper pour toujours : « En arrière ne peut vouloir lavolonté.

»La volonté ne peut vouloir en arrière que sous les formes morbides du désir de vengeance et du ressentiment.

Cettevolonté réactive ne veut pas simplement abolir ou annuler ceci ou cela, c'est contre le devenir lui-même dans cequ'il a d'irréversible et d'inexorable qu'elle s'exerce, parce que c'est à sa propre impuissance à vouloir pour le passéqu'elle se trouve confrontée.

Échapper au temps, c'est alors s'évader de son individualité et atteindre une félicité.

La contemplation esthétiquepeut alors être une façon d'échapper au temps.

Schopenhauer affirme que par la contemplation esthétique nousnous échappons des dimensions de l'espace et du temps, nous nous affranchissons de ce qui fait notre individualité,pour nous élever au-dessus de la vie et atteindre le vrai bonheur.Platon avait été le premier a définir la contemplation des idées Intelligibles, c'est-à-dire éternelles, comme fuite horsdu temps et atteinte du vrai bonheur.

Cependant il faut souligner que, en faisant cela, l'homme pour Platon serapprochait du divin.Vouloir échapper au temps, cela voudrait signifier fuir notre condition humaine.

Pourtant n'y-a-t-il pas d'autressolutions? Car échapper au temps c'est aussi s'empêcher de toute action dans le présent.

3.

Le temps comme durée subjective peut être modifié Comme le montre Bergson, il n'y a rien de commun entre le temps scientifique,mesurable et le temps vécu qu'il nomme "sentiment intérieur de durée." Universelet objectif, le temps scientifique n'existe pour personne.

Au niveau de laconscience intime, le temps se dilate ou s'accélère en fonction de notre humeur,de nos attentes.

Il sera éprouvant et éprouvé comme interminable quand nousattendons le bus pour pouvoir faire une activité agréable et comme étrangementrapide quand une événement redouté se profile à l'horizon.Le temps vécu est ainsi subjectif et qualitatif, fait de moments de différentesvitesses.Ce qui veut dire que nous pouvons agir sur notre durée subjective, qu'en nousplaçant d'un certains points de vue, le temps ne nous apparaîtra plus commeune contrainte que l'on subit, mais comme une donnée qu'on crée ou aménage.De plus, vouloir fuir hors du temps, vivre dans un éternel présent enlève toutepossibilité d'action, toute possibilité d'influencer l'avenir et de le construire.

1.

La duréeSelon Bergson, la durée est la réalité même : c'est-à-dire la durée pensée etconcrètement vécue, le temps de la conscience intime, et non la durée mesuréecomme une distance d'un point à un autre.

Afin de saisir cette durée, lephilosophe doit se réconcilier avec ce qu'il vit concrètement et faire prévaloir laperception des choses sur leur conceptualisation. 2.

La conversion nécessaireComment appréhender cette durée qui semble toute intime ? Il convient d'opérer une conversion, de nous défairedes habitudes de pensées qui réduisent le réel à une ombre de lui-même, en ne faisant que le mesurer et le diviserpar pur intérêt.

Si nous n'avons de la durée que cette perception réduite, cela signifie que, pour nous, la durée estd'abord ce qui nous sépare de quelque chose ou, si l'on veut, un moyen terme entre un début et une fin.

Ce moyenterme n'est donc pas perçu pour lui-même, mais en vue d'autre chose, et la réduction de la durée à de l'espacesignale d'abord une conception utilitaire du monde, bien loin du désintéressement qui devrait être celui duphilosophe.

Si nous voulons saisir ou contempler la durée en son absoluité, ou du moins nous en rapprocher, il nousfaut nous défaire de notre obsession pour l'action.

Ainsi, le temps est une donné a priori de notre sensibilité, nous ne pouvons vivre des expériences, assister à desphénomènes sans avoir la forme du temps dans notre conscience.

C'est lui seul qui nous donne la possibilité deconcevoir le monde extérieur et même notre monde intérieur.

En effet, nos pensées ne peuvent se présenter toutesen même temps, mais bien les unes après les autres.

Le temps est inscrit dans l'être humain et fait son humanité.Mais justement n'est-ce pas la condition humaine qui est porteuse de souffrances? Le temps peut en effet apporterdes douleurs et ne pas permettre de profiter du temps présent.

Il s'agit alors de s'affranchir de lui dans lacontemplation et de s'élever au dessus de notre individualité humaine.

Pourtant, Platon et Schopenhauer concèdentque cette contemplation ne peut elle-même durer indéfiniment.

Il s'agit alors de s'accorder avec le temps, commedurée vécue et de ne plus le subir.

En essayent de changer notre attitude face au temps, de profiter de ce qu'ilnous accorde dans le présent( l'attente du bus comme instant d'observation du monde) et d'influer sur ce quel'avenir nous apportera, le temps peut être vécu plus comme ami, que comme un ennemi.. »

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