Devoir de Philosophie

La charité est-elle la négation de la justice ?

Publié le 09/06/2009

Extrait du document

justice

Le conflit de la justice et de la charité conduit à poser la vertu d'humanité et rend manifeste l'opposition de la nature et de la morale.

Nous ne traiterons ni de l'opposition classique entre devoirs de justice et devoirs de charité, ni de la question des actes de charité. Il arrive qu'on pose les seconds comme moins obligatoires que les premiers et certains sociologues durkheimiens ajoutaient que des devoirs de charité devenaient avec le temps plus stricts et donc devoirs de justice (en matière sociale les exemples étaient nombreux). L'idée de devoirs plus ou moins obligatoires est contradictoire dans les termes. Quant à l'aumône, elle est évidemment valable selon l'intention, si elle témoigne de respect pour la personne d'un misérable. Il n'est pas sérieux de la dire injuste parce qu'elle modifie l'ordre de la concurrence (cf. SPENCER). Ce n'est pas vrai en fait : la masse des aumônes reste infime. I. JUSTICE ET CHARITÉ A) L'opposition de la justice et de la charité 1° VERTU FROIDE ET VERTU CHAUDE Tandis que la justice est un calcul, une mesure, une valeur de la raison, la charité est un élan du coeur. Il en résulte que la seconde est plus aimable que la première, plus chaleureuse. 2° L'OPPOSITION DES CONDUITES JUSTES ET CHARITABLES Tandis que la justice conduit à donner à chacun sa part, la charité consiste à donner plus que la part due. Ainsi dans la célèbre parabole des ouvriers de la onzième heure le maître de la vigne donne à ceux qui n'ont travaillé qu'une heure un salaire égal à celui qu'ont reçu ceux qui ont travaillé tout le jour. Cela ne va pas sans un renoncement au revenu légitime. Je n'ai pas fait la charité si j'ai distraitement jeté une parcelle de mon superflu dans la sébille du pauvre mais seulement si je me suis privé pour lui, si j'ai donné de mon nécessaire. A la juste proportion fondée en raison s'oppose la démesure de l'amour.

Liens utiles