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la conscience est elle un fardeau pour l'homme?

Publié le 08/04/2005

Extrait du document

conscience

  • Les termes du sujet

Conscience : - sens psychologique : faculté de se représenter sa propre existence, sa personnalité. Cette faculté nous donne le statut de sujets par rapport à nos actes. - sens moral : faculté de juger ou de se représenter la valeur morale des actes.

Fardeau : charge, responsabilité. Peut-elle : idée de possibilité, d'éventualité. Idée de légitimité.

Problématique

         La conscience est l'appareil psychique de l'homme qui lui permet de prendre connaissance de ses entourages, de ses actes du point de vue moral. Par elle nous sommes conscient du bien et du mal qui nous entourage mais également de celui que nous produisons. L'ignorance est donc impossible lorsque nous possédons une conscience. La conscience nous pèse t elle sachant que nous sommes en constante capacité de juger notre environnement et nous même? Posséder un esprit critique nous empêche t il d'être parfaitement libre?

Introduction : « A quoi bon la conscience, si elle est superflue pour l’essentiel de l’existence ? « disait Nietzsche dans Le gai savoir. Dès lors, la conscience, comme tout autre organe devrait bien avoir un usage et une utilité propre. Etymologiquement, elle est ce qui va avec le savoir (con-science). Elle serait alors « connaissance de nos connaissances «, connaissance de nous-mêmes. Grâce à elle, nous pouvons nous considérer comme des sujets de connaissance. Or, à quoi cela sert-il ? A première vue, cela semble être un pouvoir supplémentaire, mais le terme de « fardeau « ici présent nous invite à rapidement relativiser. Le fardeau, en effet, est quelque chose de difficile à porter, à supporter même, et qui a plutôt des inconvénients que des avantages. Il se pourrait donc bien que le fait d’être sujet, la possibilité de penser ce qui nous entoure ( et de nous penser nous-mêmes) soit pour l’homme apparenté à une malédiction. Sur un tel principe se fondent par exemple les premières pages de la Genèse. C’est après avoir mangé les fruits de l’arbre de la connaissance, qui leur font prendre conscience d’eux-mêmes et de leur « nudité «qu’Adam et Eve sont chassés du paradis. C’est par la conscience, de même, que nous savons que nous allons mourir, que nous avons un souci d’universel tout en étant enfermés dans la finitude de notre existence…En un mot, certains auteurs parlent d’une conscience essentiellement malheureuse. Dès lors, il s’agit ici de savoir si la conscience nous élève ou si elle nous fait prendre conscience de notre faiblesse.

conscience

« anticiper l'avenir et à ignorer ce bonheur du moment présent.

Reprenons ici une célèbre pensée de Pascal : « Nous ne nous tenons jamais au temps présent.

Nous anticipons l'avenir comme troplent à venir, comme pour hâter son cours, ou nous rappelons le passé, pourl'arrêter comme trop prompt : si imprudents que nous errons dans les tempsqui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient(…)C'est que le présent d'ordinaire nous blesse.

Nous le cachons à notre vue,parce qu'il nous afflige ; et s'il nous est agréable, nous regrettons de le voiréchapper.

» Etre conscient, c'est donc bel et bien découvrir notre supérioritésur ce qui ne pense pas, mais, en même temps, c'est aussi découvrir qu'uneinfinité de choses nous échappent.

Prenant conscience de notre pouvoir, nousréalisons notre peu d'importance dans l'univers.

« Ainsi nous ne vivons jamais,mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant à être heureux, il estinévitable que nous ne le soyons jamais.

» En recherchant un bonheurspécifique (puisque la conscience nous prive du bonheur « animal »), nousréalisons que nous ne l'atteindrons jamais véritablement.

La conscience faitainsi de nous des « animaux malades.

» III/ La conscience comme moteur de perfectibilité La conscience ne semble pas être la voie privilégiée vers le bonheur.Il n'empêche que l'idée d'un bonheur propre à l'homme n'est apparue que parsa présence.

Lorsque nous agissons de façon consciencieuse, en effet, nous recherchons une certaine perfection dans nos productions, et, même si celle-ci n'est peut-être jamais atteinte, celanous permet au moins de nous perfectionner.

Aussi, la question « Que dois-je faire ? », question purement morale,dépend elle-aussi de la conscience.

Elle est même le signe qu'il existe bel et bien un animal qui pense, qui se penseet donc qui se juge lui-même.

Alain dit ainsi dans ses Définitions : « La conscience est toujours implicitement morale ; et l'immoralité consiste toujours à ne point vouloir penser qu'on pense, et à ajourner le jugement intérieur.On nomme bien inconscients ceux qui ne se posent aucune question d'eux-mêmes à eux-mêmes.

» Assumer leschoses avec conscience consiste ainsi à ne pas se soustraire à ce pouvoir qu'elle nous donne, quant bien mêmenotre orgueil en pâtirait.

Ce sont plutôt ceux qui ne font pas usage de la conscience ou qui la déconsidèrent quideviennent des inconscients en assumant pas un pouvoir qui leur est propre.

Non pas seulement propre à eux-mêmes mais à l'humanité tout entière, puisque c'est également par la conscience que nous avons accès àl'universalité.

« Rousseau disait que la conscience ne se trompe jamais, pourvu qu'on l'interroge.

Ai-je été lâche entelle circonstance ? Je le saurai si je veux y regarder.

(…) Je n'ai qu'à m'interroger ; mais j'aime mieux m'en rapporterà d'autres.

» Par cette vérité sur nous-mêmes à laquelle elle nous donne accès, la conscience reste donc unsentiment privilégié qui nous donne toute notre grandeur même dans la reconnaissance de notre faiblesse. Conclusion : -La conscience est un avantage qui distingue radicalement le genre humain de l'animal. -C'est pourtant par sa faute que nous connaissons notre finitude et notre impossibilité à être parfaitement heureux. -Elle permet néanmoins, par le jugement qu'elle nous invite à porter sur nous-mêmes, de nous nous rapprocher decet état de bonheur. La conscience n'est un fardeau que pour l'homme qui la rejette.. »

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