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La justice s'oppose-t-elle toujours à la violence ?

Publié le 16/02/2005

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Cette erreur judiciaire coûte la vie à un homme qui pourtant n'avait toujours fait que prôner cette cité qu'il aimait tant. Ainsi il accepte son châtiment, c'est-à-dire de boire la cïgue. Et témoigne encore par-là son attachement et son respect pour cette cité et ses décisions. Ici la justice ordonne tout de même la mort d'un homme ; il n'y a pas plus haute violence. Kafka illustre bien cette absurdité de la justice qui parfois se fait violente : dans Le Procès, l'on voit des hommes de justice qui viennent le chercher sans lui expliquer de quoi il est accusé. Il l'emmène de force et lui parle à peine. Joseph K. vit cela, évidemment, avec beaucoup de violence. Ici la justice se fait bourreau et fabrique elle-même des victimes. Mais toute la violence, quand elle vient de la justice, est-elle nécessaire ?

La justice est une instance étatique qui a pour fonction de maintenir l’égalité en sanctionnant dans une juste mesure, l’homme qui doit l’être et en dédommageant dans une juste mesure l’homme qui doit l’être selon la loi établie. Nous voyons que le mot ‘justice’ est formé à partir du mot juste, elle est donc une instance qui par essence doit être équitable. La violence peut donc être considérée comme un élément perturbateur de cet équilibre, puisque par essence, elle est injuste. Dans la violence, les deux antagonistes sont dans un rapport inégal : l’un est victime, l’autre bourreau. Ainsi la violence détruit l’équilibre sociétaire que la justice est chargée de rétablir. Pour se faire, elle sanctionne et dédommage. Mais, la sanction ou la condamnation ne sont-elles pas empruntes de violence ? En effet, lorsqu’un homme est condamné à mort, lorsqu’il est emprisonné, ou encore lorsqu’il doit rembourser une grosse somme d’argent, l’on voit bien que la justice prend des décisions qui peuvent être violentes. Mais alors, la justice serait-elle aussi créatrice de violence ?

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« exemple, au moment où un groupe d'individus veut s'associer, il existe en chacun de ses futurs membres une volonté commune : créer cetteassociation, quelles que soient par ailleurs leurs volontés particulières et différentes, singulières.

En promettant d'obéir à la « volonté générale », je ne promets en fait que d'obéir à moi-même, qu'à une partie de ma volonté, qui se trouve coïncider avec celle des autres.

Sans doute, enobéissant à la « volonté générale », ne réaliserai-je pas toutes mes volontés, je ne satisferai pas tous mes intérêts.

Mais je me réaliserai que ce que je veux, que mes intérêts.

En aucun cas je ne serai soumis à la volonté d'un autre.

Bref, je resterai libre. « Tant que les sujets ne sont soumis qu'à de telles conventions, ils n'obéissent à personne, mais seulement à leur propre volonté.

» En obéissant à la loi, qui n'est qu'une déclaration de la « volonté générale », je perds ma liberté naturelle de faire tout ce que je veux ou plus précisément tout ce que je peux , étant donné la force des autres qui peuvent s'opposer à mes projets.

Mais je gagne précisément une libertépolitique, qui me permet à la fois de n'obéir qu'à moi-même (puisque je peux me considérer comme l'auteur de la volonté générale, qui est une partiede MA volonté), et ne pas subir la volonté d'un autre (plus fort, plus rusé, plus riche). De plus, il y a fort à parier que les lois seront justes, puisque ceux qui les font doivent les subir ; chaque membre del'Etat est à la fois et législateur et sujet.

Son propre intérêt lui commande donc de faire des lois judicieuses, puisqu'ilen subira les conséquences.

Ainsi, l'égoïsme naturel se voit servir l'intérêt commun. On comprend alors la fort belle formule de Rousseau : « L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. » La liberté n'est pas le caprice, mais le respect des lois que l'on se donne à soi-même et qui nous préservent de subir lecaprice d'autrui. Cependant, il se peut qu'un individu désobéisse à la loi.

De quel droit le punir ? Est-ce légitime ? Pour comprendre la réponse de Rousseau , il faut comprendre le mécanisme même qui pousse u individu à désobéir. En désobéissant à la loi, je désobéis à moi-même, à une partie de ma volonté commune.

Cela n'est possible queparce qu'il y a une différence entre « homme » et « citoyen » : « En effet chaque individu peut avoir une volonté particulière contraire ou dissemblable à la volonté générale qu'il a comme citoyen. » Contrevenir aux lois, c'est faire prédominer sa « volonté particulière », son intérêt propre sur l' » intérêt général » qu'on continue d'avoir comme «citoyen ». Par exemple, il y a fort à parier que, comme « citoyen », j'ai voulu et continue de vouloir une loi interdisant le vol ou protégeant la propriété.

Il se peut que dans le même temps je désire m'approprier le bien de mon voisin.

Si je vole,je ferai prévaloir mon intérêt égoïste sur l' « intérêt général » qui est aussi le mien, donc je voudrais à la fois que la loi me protège, et à la fois la violer quand cela m'arrange.

Le raisonnement du contrevenant fait « [qu'] il jouirait des droits du citoyen sans vouloir remplir les devoirs du sujet.

» Il est clair que l'attitude du contrevenant est contradictoire et injuste, et que le corps social a donc le droitd'exercer sur lui une contrainte.

Il est légitime de faire respecter les lois, qui, sinon n'auraient plus lieu d'être. Mais Rousseau va plus loin ; en me forçant à obéir aux lois, on ne me contraint à rien d'autre qu'à obéir à ma propre volonté (cad à la volonté générale), on me rappelle à mon statut de citoyen.

Or être citoyen, protégé pardes lois dont on est l'auteur, est la seule façon d'échapper aux rapports de forces entre individus qui ont desvolontés antagonistes, d'être soumis à la volonté du plus fort, de sombrer dans des liens de dépendancepersonnelle : « Ce qui signifie autre chose sinon qu'on le forcera d'être libre ; car telle est la condition qui, donnant chaquecitoyen à la patrie, le garantit de toute dépendance personnelle. » En analysant la contradiction qui peut exister entre la volonté que l'on peut avoir comme individu privé et égoïste,et la volonté universelle que l'on a comme citoyen, Rousseau ouvre la voie aux magnifiques analyses morales de Kant , qui retranscrira sur le plan éthique ce que Rousseau met à jour au plan politique. Le rôle de l'Etat est de « transformer chaque individu, qui par lui-même est un tout parfait et solitaire, en partie d'un plus grand tout dont cet individu reçoive en quelque sorte sa vie et son être. » Si de telles formules ont ou faire croire à un Rousseau partisan de l'autoritarisme, de l'emprise de l'Etat sur l'individu, on ne doit pas oublier que ce penseur fait de la liberté un bien inaliénable. III. Est-ce vraiment la justice qui produit la violence ? Il semble que la justice soit conduit par la force du système vers la production de la violence.

En effet, la justicen'est pas une instance autonome et indépendante.

Elle ne fait pas elle-même ses propres lois, mais elle doitappliquer les lois que l'Etat lui donne.

Ainsi tout dépend du gouvernement en place.

Par exemple lorsque Hitler étaitau pouvoir, il a inventé de nouvelles lois et a ordonné à la justice de les appliquer, ainsi l'instance étatique quiréprimande la violence a causé plus de morts qu'elles n'en avaient jamais connu.

La justice n'a pas le pouvoir delégiférer, car dans l'Etat il existe la séparation des pouvoirs.

Sophocle donne, lui aussi, un exemple : lorsqueAntigone décide de suivre les lois des dieux plutôt que les lois des hommes, elle donne une sépulture à son frère.Ainsi, parce que le roi avait édicté la loi que personne ne donne sépulture à cet homme, il prend la décision de. »

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